Devançant Montebourg, l’ex-ministre éphémère de l’Education nationale s'est officiellement déclaré candidat à la primaire du PS
"Oui, je suis candidat à l’élection présidentielle".
Le socialiste Benoît Hamon a officialisé, ce mardi, sa candidature à l’élection présidentielle au JT de 20 heures de France 2. Lors d'un entretien réservé au journal communiste l'Humanité, il avait déclaré, le 3 septembre 2015: "Oui. S’il devait y avoir une primaire à gauche, je n’exclus pas d’y participer", devançant ainsi le projet de primaires à gauche.
En crise de la cinquantaine, l’ex-ministre, pendant quatre mois, de l’Education nationale - le seul poste qu'il ait occupé en pleine responsabilité, après avoir été ministre délégué à l'Economie sociale - , s'était fait harakiri après avoir dénoncé le virage social-libéral pris par le gouvernement Valls. Suite à ses prises de positions contestatrices contraires à la ligne du gouvernement, avec Arnaud Montebourg, il avait été chassé de l'exécutif.
Si le détail de son programme n’a pas encore été évoqué, Hamon en a présenté l'ébauche à l’antenne : réduire le temps de travail, instaurer un revenu universel, booster l’économie sociale et solidaire et plus généralement, l’économie alternative. Et l'ouverture aux étrangers des droits de vote et de candidature aux élections locales.
Casser la Ve pour une VIe République
"Il faut changer le modèle de développement", a-t-il jugé. Avant d’ajouter qu’il souhaite mettre en place une "sixième république", estimant que la "cinquième est une machine à trahir". "Les électeurs sont sans voix entre les deux scrutins présidentiels. La meilleure preuve est la manière dont la loi Travail leur a été imposée, alors qu’ils n’en veulent pas".
"Pourquoi ne pas faire liste commune avec Arnaud Montebourg ?", lui aussi parti de l’équipe des ministres, suite à ses désaccords avec le gouvernement, demande Julian Bugier. Benoît Hamon répond à moitié à la question, évoquant un rapprochement possible dans un second temps.
Le journaliste l’interroge enfin sur la primaire socialiste : "Avez-vous des garanties; êtes-vous sûr qu’elle se tiendra ?". "Je souhaite que cette primaire ait lieu", commence par déclarer Hamon, avant d’ajouter : "Mais je suis candidat à l’élection présidentielle".
L’ancien ministre qui avait refusé avec fracas de participer à un gouvernement Valls – après avoir pourtant œuvré au départ de Jean-Marc Ayrault de Matignon – avance aussi ses pions en coulisses.
Ses proches ont déposé, le 22 juillet, les statuts de son association "Les Amis de Benoît Hamon" à la préfecture des Hauts-de-Seine, avec pour objectif de "recueillir les fonds destinés au seul financement du parti politique Association Alpis", qui lui permettrait de faire campagne.
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