La gauche détourne le regard, mais les candidats à la primaire de la droite condamnent
Artificielle, la majorité présidentielle se fracture toujours plus largement
L'impudique Valls - révélant ci-contre ses genoux et son nombril - refuse à légiférer sur le burkini, mais estime pourtant qu'il "n’est pas compatible avec les valeurs de la France. Dans son incohérence, le premier ministre de Hollande a même soutenu les maires prenant des arrêtés anti-burkini, mais Valls se comprend !
Quant à Hollande, tout chef de l'Etat qu'il puisse paraître, il n'a toujours pas tranché l'affaire d'un de ses fameux "il faut ...", ni d'aucune constitution d'un comité ad hoc. S'il n'a toujours pas ouvert les dossiers qui l'attendent depuis plusieurs semaines, on se demande comment il peut donc prétendre qu'il n'a pris que onze jours de vacances. Peut-être est-il tenté d'y rester, un nouveau renoncement dont il ne lui serait pas fait grief...
Quant à Hollande, tout chef de l'Etat qu'il puisse paraître, il n'a toujours pas tranché l'affaire d'un de ses fameux "il faut ...", ni d'aucune constitution d'un comité ad hoc. S'il n'a toujours pas ouvert les dossiers qui l'attendent depuis plusieurs semaines, on se demande comment il peut donc prétendre qu'il n'a pris que onze jours de vacances. Peut-être est-il tenté d'y rester, un nouveau renoncement dont il ne lui serait pas fait grief...
VOIR et ENTENDRE la prise de conscience de Valls sur 13 ans:
Cette position énerve passablement Benoît Hamon, député frondeur, fraîchement déclaré candidat à la primaire du PS, qui se demande jusqu'où ira cette chasse aux signes religions musulmans :
"Dans certaines communes, dans lesquelles on n'a jamais vu aucun burkini, on prend des arrêtés pour dire qu'il est interdit de porter une tenue qui n'est pas interdite par la loi et qui pourrait troubler l'ordre public, sans qu'on sache si oui ou non ça trouble l'ordre public... Mais, à partir de ce principe-là, si on considère que sur les plages il ne faut pas donner une visibilité à sa religion, qu'est-ce qui empêchera que la djellaba et la barbe soient considérées comme une forme de provocation ?"
"Vous rendez-vous compte aujourd'hui où nous en sommes arrivés ? Nous en sommes arrivés à ce que sur le burkini, le premier ministre dise que c'est une forme d'asservissement de la femme mais qu'il ne faut pas légiférer, s'étouffe-t-il à moitié, ce matin au micro de France Inter. c'est si grave, qu'il légifère !"
Et d'enfoncer le clou :
Et d'enfoncer le clou :
"Je revendique appartenir à une tradition politique qui considère que la laïcité est une laïcité sans épithète. (…) L'islam doit être traité comme une religion ordinaire. Ce n'est pas une sous-religion que l'on traite par un biais post-colonialiste ou une religion dont on considère qu'elle est un nid permanent de terroristes que l'on traite par le biais sécuritaire. (…)
Et de poursuivre: "Le cadre ne peut pas être trouvé par des déclarations intempestives de dirigeants politiques qui ne cessent de vouloir faire leur beurre politique et leur beurre électoral sur l'islam." Le camarade Hamon s'est cette fois révélé aussi véhément dans l'expression que sa pensée est radicale.
A l'inverse, pour Frédéric Cuvillier, maire PS de Boulogne-sur-Mer, interdire le burkini serait "attentatoire à la liberté." L'ancien ministre délégué aux Transports auprès de la ministre de l'Écologie, Cuvillier, s’inscrit dans la catégorie des j-m-en-foutistes aveuglés d'idéologie. Le maire de Boulogne-sur-Mer ne suivra pas la tendance du chef du gouvernement. "C’est assez attentatoire à la liberté", se justifie ce proche de François Hollande dans les colonnes de la Voix du Nord, le 18 août. Il ajoute que ce n’est pas le rôle du maire de décider d’interdire cette tenue de bain ostentatoire qui couvre la quasi-totalité du corps (dont la tête, épargnant le visage, au contraire de la burqa) :
"Je ne suis pas persuadé que ce soit la mission du maire de demander à quelqu’un si le port du burkini est lié à sa religion ou pas." Cuvillier fuit ses responsabilités d'autant plus courageusement que Boulogne n'attire pas les burkini. Sans dommage, il s'obstine ainsi à ignorer que c'est une perversion de l'islam qui impose cette négation du corps des femmes et que les musulmans "raisonnables" font confiance en la femme.
Dans le même esprit, Cuvillier fut le premier ministre en exercice à célébrer un mariage entre deux personnes de même sexe, le 1er juin 2013.
A noter que sur leur liste électorale ci-contre la paire Saintignon-Cuvillier ne respecte pas l'alternance stricte femmes-hommes...
En août 2014, il refusera sa reconduction dans le gouvernement Valls II, qu'il trouve trop à droite.
Ce membre du Conseil national du Parti socialiste prône plutôt "la tolérance vestimentaire". Et pour montrer son hermétisme à la culture de son propre pays et de la gravité de la polémique qui parcourt la population en ce mois d’août. Fort malencontreusement pour un universitaire franc-maçon du Grand Orient de France (GODF) prend l’exemple de "religieuses" croisées sur la plage :
"La dernière fois, à la plage, j’ai vu plusieurs religieuses prendre un bain de pieds. Pourtant, leur tenue est un signe ostentatoire. Il faut rester raisonnable : tout est question de goût." (Cuvillier)
Grâce à #Cuvillier, retrouvez ici les arguments les plus imbéciles contre l'interdiction du #burkini #GuidePratique https://t.co/qXHZqiGoOv— Judith Waintraub (@jwaintraub) 20 août 2016
Tête de liste dans le Pas-de-Calais, l'ex-collaborateur de Hollande essuya une défaite historique, la liste PS se faisant éliminer au premier tour des Régionales 2015 dans le Boulonnais - sauf à Outreau.
VOIR et ENTENDRE d'ailleurs la méthode Cuvillier pour arrêter la montée du FN :
En revanche, Laurence Rossignol veut combattre "sans arrière-pensée" le burkini, qu’elle juge "profondément archaïque." Elle ss justifie:
"Le burkini n’est pas juste une nouvelle gamme de maillot de bain [...] mais aussi un projet de société, une vision en particulier de la place des femmes et ne peut pas être abordé uniquement sous l’angle d’une pseudo-mode ou des libertés individuelles, tente-t-elle de faire entendre à Cuvillier. Bien sûr, chacune s’habille comme elle veut, mais le burkini a un sens : cacher le corps des femmes pour cacher la femme. Un argument qui passe au-dessus de la tête d'un macho, fût-il maire de Boulogne. La place que ça accorde aux femmes est une place que je combats, que d’autres avant moi ont combattu. [La notion historique de lignée de femmes est étrangère à Cuvillier, notamment quand il s'agit de religieuses]. Il y a quelque chose de profondément archaïque. Il n’y a rien de moderne dans le burkini. [...] Je combats cet archaïsme qui consiste à considérer que les femmes sont impures, que leur corps est par définition une provocation aux hommes et à la société. Les électrices de Cuvillier seraient-elles impures ?
Avec les maires LR David Lisnard et Lionnel Luca qui ont décidé d’interdire cette tenue de bain islamique sur la plage de leurs communes, Cannes et Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes), au nom de la laïcité, le maire PS de Sisco (Haute-Corse), Ange-Pierre Vivoni, a pris un arrêté similaire ce lundi 15 août, après les incidents violents de la crique de sa commune.
A l'extrême gauche, la charge est encore plus violente.
Olivier Dartigolles, porte-parole du PCF, est allé bien plus loin,
quelques minutes plus tôt, sur France Info. "Il n'a rien d'autre à faire le premier ministre de notre pays suite à Nice, Saint-Etienne-du-Rouvray, au regard des enjeux colossaux auxquels nous sommes confrontés ?", lance-t-il. "En suivant les pas d'une droite très radicalisée qui court après le Front national, [Manuel Valls] joue un jeu très dangereux (…) Après Charlie Hebdo, on a parlé de République, de démocratie, de vivre-ensemble, des belles valeurs républicaines. Aujourd'hui, il y a une tentative de détournement du débat public des grands enjeux avec la question religieuse". Le religieux est secondaire, tant qu'il n'est pas islamique, voire islamiste.
Proche du secrétaire national du Parti communiste Pierre Laurent, Dartigolles, 5 % à la Régionale de 2015, estime que Manuel Valls "fait le jeu des terroristes puisque c'est précisément ce que veulent au final les terroristes : la guerre de religions, les tensions permanentes et le basculement vers des ferments de guerre civile".
Comme François Fillon ce vendredi, plusieurs candidats à la primaire de la droite se sont déclarés pour l'interdiction du burkini.
La provocation islamiste - qui épargne les modérées et non les femmes subversives - est devenue le feuilleton de cette fin d'été, envahissant les colonnes des journaux depuis plusieurs jours et les télévisions qui n'ont pas encore effectué leur rentrée. Tous multiplient les entretiens politiques avec des experts d'astreinte ou de secours et autres analystes dont les orientations restent floutées. Puisque les faiseurs d'opinion ont abandonné le terrain, il n'est pas étonnant de voir les media étaler leur satisfaction de pouvoir harponner la plupart des candidats à la primaire de la droite et du centre, qui assument leurs positions dans les media en mal de couverture, à la différence des ténors de la gauche.
La députée européenne Nadine Morano est lucide
Très active sur le réseau social Twitter, l'ancienne ministre s'est exprimée sans détours sur les sujets du port du burkini et de l'assassinat du père Hamel, ou proposant aux internautes de signer une pétition pour que la loi soit "durcie" et "appliquée". Quelques tweets valent probablement mieux qu'un long discours.
François Fillon est le dernier en date à s'être opposé au port du burkini sur les plages de France. Mais, contrairement à ses collègues, l'ex-premier ministre n'a pas choisi un média traditionnel pour faire connaitre sa position, préférant le réseau social Facebook. Vendredi après-midi, il a rédigé un long post sur sa page pour apporter "son soutien aux maires" prenant des arrêtés d'interdiction de burkinis.
"Ne tombons pas dans le piège. Le port du burkini, de la même façon que celui de la burqa, doit être perçu dans la dimension politique qui lui est inhérente. Les maires prenant des arrêtés d'interdiction du burkini ont une attitude responsable, dans un contexte d'état d'urgence, et cohérente avec la décision d'interdiction de la burqa prise par mon gouvernement en 2010", peut-on lire dans le communiqué digital du député de Paris.
Avant lui, la plupart des candidats à la primaire s'étaient déjà exprimés sur le sujet et avaient exprimé la même conviction. En pleine tournée des plages pour recueillir des parrainages en vue de la primaire, Nathalie Kosciusko-Morizet a été interrogée sur la question du burkini mercredi par i-télé, en duplex de Leucate. La députée de l'Essonne a elle aussi pris la défense des maires qui l'ont interdit : "A partir du moment où ces tenues créent sur certaines plages des tensions, où elles sont vécues comme des provocations, je comprends et je soutiens la démarche des élus qui ont pris des arrêtés anti-burkini. [...] Ce geste d'interdiction doit être considéré d'une certaine manière comme un geste d'apaisement. [...] Ces tenues manifestent une asymétrie entre les hommes et les femmes. Une forme d'enfermement des femmes. Et, oui, si vous peignez en rose les barreaux d'une prison, ça reste une prison."
Depuis plus d'une semaine, Jean-François Copé multiplie également les interventions médiatiques pour réclamer l'interdiction du burkini. Dès le 8 août, le maire de Meaux défendait notamment la création "d'un délit permettant de sanctionner les propos ou comportements contraires à la République et prônant un islam radical".
Plus récemment, sur le ondes de France Info, il soulignait "le silence gêné des responsables politiques", même "des candidats à la primaire" sur le sujet, a considéré qu'il s'agissait là d'une "énième provocation des intégristes islamistes".
S'il est élu en 2017, Jean-François Copé a annoncé vouloir mettre en place par ordonnance "un code de laïcité" avec "ce qui est compatible et ce qui ne l'est pas" dans l'exercice des cultes.
Enfin, l'un des candidats les plus flexibles à se présenter à la primaire, Frédéric Lefebvre a également exposé son sentiment, hier dans la matinale d'i-télé. Le député des Français de l'étranger a notamment donné l'exemple des affrontements de Sisco pour étayer sa pensée : "Chaque pays a son histoire, sa culture, ses valeurs. Quand on regarde ce qu'il [en français: "ce qui"] s'est passé en Corse notamment, on voit qu'on est même dans une forme de terrorisme intellectuel. Il y a une volonté de s'approprier l'espace [avec le voile islamique d'abord et maintenant avec le burkini, qui n'était pas pratiqué avant les attentats de janvier 2015], et il y a une symbolique là-dedans : c'est de s'approprier la France, la culture de la France, les valeurs de la France. Donc, évidemment, la République doit être ferme, et les élus ont raison d'être fermes." Ferme comme la figue sèche Valls, un premier ministre vidé, qui a tout donné, et dont on ne tire plus rien ?
Depuis, le procureur de Bastia en charge de l'affaire - tout indépendant qu'il se défende d'être - a diffusé l'"élément de langage" du pouvoir socialiste: cette affaire n'a rien à voir avec la question du burkini. Trolls et complotistes, passez votre chemin... Le journal Libération a aussitôt publié un article intitulé
"Se baigner en robe, c’est pas pratique, ce burkini est une libération".
Mais comment la presse "indépendante" peut-elle être vecteur des choix du pouvoir politique à un tel degré de soumission, plutôt que de prendre le pouls de la population, ces lecteurs potentiels qu'elle malmène ?
VOIR et ENTENDRE donc ces voix musulmanes que la gauche a cessé d'écouter:
La pirouette de Caroline Fourest ne mettra pas tout le monde d'accord.
"Optons pour le nudisme !," préconisait le 16 août cette féministe engagée aux côtés des Femen, activistes aux seins nus, pour défendre la laïcité. La légèreté de sa prise de position, "interdire le burkini sur les plages publiques non, mais défendre le burkini, encore moins". est la preuve, si besoin était, que la gauche est désorientée et que l'alternance politique s'impose.
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