"J'voudrais ben, mais j'peux point," regrette Hollande
Le président de la République fait la guerre aux arabes de l'extérieur et ne peut les subventionner à l'intérieur
François Hollande a dit 'La' au financement public du culte musulman, s’opposant ainsi fermement à son Premier ministre Manuel Valls qui avait évoqué un 'oui' lundi dans les colonnes du journal Libération.
Le chef de l’Etat a ainsi souligné la fracture de l'exécutif, alors que la démission du ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, est par ailleurs annoncée pour la fin du mois.
Cette idée d'une contribution des contribuables chrétiens au financement du culte musulman avait provoqué des réactions de toutes parts dans la classe politique, à droite comme à gauche.
Il a également évoqué le nom de Jean-Pierre Chevènement pour prendre la tête de la Fondation pour l’islam de France, dont le but est notamment de contrôler le financement de la construction des lieux de culte musulman.
Mais, sur France Info ce matin, la ministre du droit des femmes, Laurence Rossignol lui opposerait volontiers un membre de la communauté, à la condition que ce soit une ...femme, créant ainsi une nouvelle polémique.
Reste à savoir si elle sera Marocaine ou Algérienne, voire Malienne.
Hollande veut relancer la Fondation pour l’islam de France
"Il faut la conforter, la doter." Comme une fille?
Lors d’une rencontre avec la presse présidentielle à Paris, le président a souligné la nécessité pour cette Fondation, créée en 2005 mais paralysée par des dissensions internes - singulièrement du fait de l'Algérie excédée par les faveurs de la France envers le Maroc, par ailleurs représenté au gouvernement par trois Marocaines - d’exercer un contrôle notamment sur le financement de la construction des lieux de culte musulmans.
Cette Fondation des œuvres de l’islam de France, FOIF, "il faut la conforter, la doter", a ajouté le chef de l’Etat. Mais l’Elysée ne veut pas revenir sur la loi de 1905 de séparation de l’Eglise et de l’Etat, qui qui interdit à l’Etat et aux collectivités locales de subventionner des activités cultuelles.
Le Foll a évoqué plusieurs pistes possibles à l’étude, comme la "défiscalisation des dons", la "taxe sur les produits alimentaires halal" et le "financement participatif". Mais quoi qu’il en soit, l' "outil" de ce financement sera la Fondation pour l’islam de France, que le gouvernement veut remettre sur les rails.
Point mort.
Mercredi au micro de RTL, le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, a annoncé que le ministère de l’Intérieur fera "des propositions à la fin de l’été" concernant le financement du culte musulman.
Guerre de religions entre Hollande et Valls
La veille, devant la presse, le président Hollande avait estimé que "ce qui n’est pas possible, sauf à changer la loi de 1905, c’est que l’Etat puisse subventionner un culte", contredisant ainsi les déclarations successives de Valls.
Or, dimanche, le premier ministre, annonçait son intention de bâtir un "nouveau pacte avec l’islam de France" et s’était dit favorable à l’interdiction temporaire du financement de mosquées par des fonds étrangers.
"Il faut reconstruire une capacité de financement française" , avait précisé cet ex-ministre des cultes Place Beauvau. S’avançant un peu plus mardi, Valls avait même refusé de s’ "interdire une forme de financement public" du culte musulman, tout en reconnaissant que "toucher à la loi de 1905 ouvrirait un débat très périlleux". "Mais nous devons passer en revue toutes les solutions", avait-il rétro-pédalé.
L’opposition -de droite comme de gauche- n’a pas attendu davantage pour lancer l’offensive.
Valls "a capitulé," estime Hervé Mariton, candidat à la primaire de la droite et du centre. Le député des Républicains a estimé que cette volonté de financement public traduisait "une sorte de reconnaissance d’une situation communautariste et l’abandon d’une exigence très forte d’intégration à la française".
"Nous avons hélas vécu des années de compromission où (…) des municipalités de gauche et de droite finançaient en réalité des lieux de culte. C’est au fond une sorte de reconnaissance d’une situation communautariste et l’abandon d’une exigence très forte d’intégration à la française", a-t-il ajouté.
"Quand on lit entre les lignes (…) ce que nous dit le premier ministre, il s’agirait d’avancer vers un financement public du culte. Je ne suis pas d’accord. Ce sont les fidèles qui doivent financer le culte, quel que soit le culte", a renchéri Alexis Corbière, porte-parole de Jean-Luc Mélenchon, candidat à la présidentielle.
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