Montebourg et Hamon, des "irresponsables", selon le député des Landes
Henri Emmanuelli, éléphant de la gauche du PS, désavoue les candidatures de Montebourg et Hamon
Le député des Landes, 71 ans et malade, flingue les candidatures de Benoît Hamon et Arnaud Montebourg et les primaires du PS.
Dans le journal Sud-Ouest, le coup de fusil du plus ancien éléphant de la gauche du PS, vise frontalement Benoît Hamon.
Rigolard mais sournois, Hamon a roulé ses amis dans la farine pour mener son propre jeu. Ainsi a-t-il grillé la politesse à son ami Montebourg, annonçant officiellement sa candidature quelques jours seulement avant a traditionnelle Fête de la Rose de Frangy-en-Bresse (rebaptisée 'fête populaire' pour l'occasion de l'annonce de la candidature du matamore, ce dimanche, en fin d'après midi). Henri Emmanuelli a serré le petit Hamon sur son sein et avec lui a fondé le courant "Un monde d'avance"...
Emmanuelli dénie aujourd'hui à Benoît Hamon le statut d'héritier et n'hésite pas à qualifier Montebourg et Hamon d'"irresponsables"...
Ce dernier ne s'en formalise pas outre-mesure. "J'ai toujours respecté l'intégrité des convictions d'Emmanuelli. Même quand elles ne me servent pas", répond l'ancien et éphémère ministre de l'Éducation nationale.
Pour Emmanuelli, la seule candidature légitime est celle de François Hollande, en tant que président sortant.
Seul lui importe le rassemblement qui donnera une chance à la gauche d'être présente au second tour. L'avertissement vaut d'ailleurs aussi pour Macron...  La gauche de la gauche se présente non seulement divisée à la primaire (avec les candidatures concurrentes de Montebourg, Hamon, Lienemann, Filoche), mais elle ne bénéficie pas non plus du parrainage du patriarche Emmanuelli, éphémère président de l'Assemblée nationale (janvier 1992- avril 1993) et fugace premier secrétaire du Parti socialiste (à peine plus d'un an entre 1994-1995).
En vérité, le député des Landes est un vieux complice de François Hollande.
Les deux hommes, bien qu'idéologiquement opposés, ont pactisé à chaque congrès du PS pour isoler un troisième larron. Ironie de son parcours Hollande, le socio-libéral Hollande a ainsi pu louvoyer pendant onze ans à la tête du PS en s'appuyant sur les socio-démocrates minoritaires du PS. C'est la magouille ordinaire des courants et du scrutin proportionnel intégral en vigueur au sein du PS depuis sa création.
Hamon, 'mulet' de Montebourg |
Ce faisant, puisque la majorité dépend de la minorité de gauche, aucune évolution idéologique franche vers le "réformisme" proclamé accompagnée de l'abandon des derniers vestiges du marxisme n'a été possible durant des décennies, contrairement à ce qui s'est passé dans les autres partis sociaux-démocrates européens (comme le congrès de Bad Godesberg du SPD allemand).
C'est à une paralysie gouvernementale semblable que nous exposeraient les partisans d'une VIe République, d'autant plus légèrement qu'ils n'ont pas vécu les errements de la IVe devenue ingouvernable jusqu'à l'agonie.
"Pas de bol", avec les "frondeurs", François Hollande a vécu au pouvoir ce qu'il avait lui-même entretenu en tant que premier secrétaire...
Ambitieux, sournois et veule |
En 2006, quand Ségolène Royal impose à François Hollande sa candidature à la primaire du PS, François Hollande sollicita une fois de plus l'aide d'Emmanuelli (à l'époque avec Hamon, ci-contre), lequel ne se fit pas prier pour publier un communiqué de soutien à la candidature du premier secrétaire François Hollande à quatre jours de la clôture des candidatures. Le communiqué fait un flop monumental...
François Hollande a su se montrer reconnaissant avec le député des Landes, vieux compagnon de route des manœuvres de congrès.
Le président a casé Emmanuelli, un franc-maçon, l'envoyant dès le 9 juillet 2012, pantoufler à la tête de la commission de surveillance de la Caisse des dépôts, pompe à fric du pouvoir, où les fins de mois sont juteuses...
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