Ce que la presse partisane occulte mais qu'Internet n'oublie pas
Chacun de nos écrits passés peut à tout moment repasser au filtre de Google.
Prenons l’exemple de Calais et, avant ce camp sauvage, de Sangatte
Ce fut une commune au centre d'une importante exposition médiatique pour avoir hébergé de 1999 à 2002 un centre d'accueil pour les immigrés sans-papiers cherchant à passer au Royaume-Uni.
Les commentaires de l'opposition étaient d'autant plus libres que la gauche ne croyait pas elle-même à son retour aux affaires. Les ténors s'époumonaient tranquillement sur la situation "insupportable" des migrants qui "se pressent dans le Calaisis pour franchir la Manche et atteindre l’Angleterre, sans d’ailleurs toujours y parvenir". Nous citons ce texte écrit en 2009, à un moment où, déjà, on annonçait la destruction des baraquements dans la 'jungle' de Calais et où on accusait à tour de bras : "Ce qu’on appelle la jungle est en fait la traduction sauvage de l’échec des politiques migratoires à l’échelle européenne." Rien ne s’est amélioré depuis six ans, puisqu’on traverse aujourd’hui la plus grave crise humanitaire depuis 1945 dans notre région du monde.
L’auteur de ce texte accusait Nicolas Sarkozy de vendre de l’illusion comme il avait vendu de la communication au moment de la fermeture de Sangatte : "Dans un premier temps, ils seront moins nombreux. Mais ensuite les mêmes causes produiront les mêmes effets et nous verrons surgir d’autres campements."
Pour sortir de cette crise, le conseilleur proposait une solution politique européenne, "une coopération entre la France et l’Angleterre, qui tarisse à la source les migrations des populations les plus en danger dans leur pays d’origine" et des "structures d’accueil permettant dans des conditions humaines de préparer des solutions pour chacun de ces exilés. Sinon, c’est l’hypocrisie générale. Cacher ces camps que je ne saurais voir, ces visages que je ne saurais regarder, ces ombres qui nous rappellent les guerres d’ailleurs, ces déchets et ces abris de fortune qui révèlent un malheur s’ajoutant à la crise que nous traversons. Au-delà de la jungle, le choix est entre la civilisation et la sauvagerie."  
L’auteur de ces lignes, publiées dans Slate, s’appelle François Hollande.
Et c'est l'ancien rédacteur en chef et cofondateur des versions française et africaine du magazine en ligne Slate, qui le dit. "Reconnaissons qu’il avait raison, commente-t-il. D'ailleurs, après quatre années de pleins pouvoirs, qu'a-t-il fait ? Les causes ont produit les mêmes effets et on ne saurait que trop lui conseiller, avant d’envoyer les bulldozers détruire une nouvelle fois la jungle, de relire ses propres mots et de choisir entre la civilisation et la sauvagerie."
Dans cette attente et alors que Hollande a de nouveau reporté de quelques jours l'évacuation promise d'une partie du camp, relisons ses mots avec lui, dans son avion de retour de cinq jours en Polynésie et en Amérique du Sud, tandis qu'il laisse pendantes les affaires de l'Etat avec l'annulation du Conseil des ministres d'hier mercredi.
En 2009, quand Eric Besson avait envisagé la fermeture du centre illégal de migrants clandestins, la gauche avait enfourché son cheval de la compassion. Le site Slate avait servi de support au populisme politique de François Hollande, député de la Lozère."La situation humaine des migrants qui se pressent dans le Calaisis pour franchir la Manche et atteindre l'Angleterre, sans d'ailleurs toujours y parvenir, est insupportable.Elle l'est pour les exilés qui viennent butter dans le Calaisis, sur cette frontière naturelle du bout de l'Europe. Elle l'est aussi pour les habitants du Pas-de-Calais qui ont le sentiment de voir leur quotidien transformé en zone de transit et parfois de non-droit.Ce qu'on appelle la 'jungle' est en fait la traduction sauvage de l'échec des politiques migratoires à l'échelle européenne.Le ministre de l'identité nationale vient d'annoncer que les baraquements et les campements où s'entassent Afghans, Irakiens, Soudanais, Iraniens, seraient la semaine prochaine détruits à coups de bulldozers et que les migrants se verraient proposer une solution, autrement dit un retour groupé.Je ne me plaindrai pas du démantèlement des trafics et des filières dans lesquelles les passeurs et d'autres profiteurs trouvent l'occasion d'un enrichissement écœurant. Mais il y a derrière cette soudaine décision la même part de communication et d'illusion que lors de l'annonce par Nicolas Sarkozy, en 2002, de la fermeture de Sangatte. Le Ministre de l'Intérieur de l'époque prétendait avoir réglé le problème en en terminant avec un camp qui avait vu transiter près de 70.000 migrants de 1999 à 2002. Ce fut un lâche soulagement. Aussitôt Sangatte fermé, des 'jungles' ont proliféré sur tout le littoral. Les migrants étaient toujours là, les exilés toujours partant pour l'aventure, mais sans accompagnement, sans encadrement, sans surveillance. Et aujourd'hui qu'y aura-t-il après la jungle de Calais?Certes, la dissuasion va produire son effet. Dans un premier temps, "ils" seront moins nombreux. Mais ensuite les mêmes causes produiront les mêmes effets et nous verrons surgir d'autres squats, d'autres campements dans des forêts, dans des zones industrielles, dans des immeubles désertés. Bref dans un monde parallèle, souterrain, comme dans ces films de science fiction où sous la terre se cachent dans l'ombre des figures dont on ne sait plus si elles sont humaines.[sic]Nous sortirons de ce monde dual avec, non pas simplement des principes -ce qui est quand même toujours préférable- et des bulldozers, mais avec une politique qui doit être d'abord européenne, qui suppose une coopération entre la France et l'Angleterre, et qui tarisse à la source les migrations des populations les plus en danger dans leur pays d'origine.Enfin, il faut qu'il y ait des structures d'accueil permettant dans des conditions humaines de préparer des solutions individuelles pour chacun de ces exilés. Sinon, c'est l'hypocrisie générale. Cacher ces camps que je ne saurais voir, ces visages que je ne saurais regarder, ces ombres qui nous rappellent les guerres d'ailleurs, ces déchets et ces abris de fortunes qui révèlent un malheur s'ajoutant à la crise que nous traversons. Au-delà de la jungle, le choix est entre la civilisation et la sauvagerie."François Hollande
Depuis juillet 2014, Johan Hufnagel est 'numéro un bis' à la tête de la rédaction de... Libération, en compagnie de Laurent Mouchard-Joffrin.
Le 11 janvier 2016, La Voix du Nord annonçait qu' "à partir de ce lundi soir, pour la première fois depuis treize ans, une partie des migrants de Calais pourra légalement dormir sous un toit.
Le toit plat d’un conteneur, dans un camp humanitaire aux accès contrôlés. Ce dispositif rappelle le fameux camp de la Croix-Rouge à Sangatte, fermé en novembre 2002."
La partie sud de la 'jungle' n'a pas été évacuée mardi 23 février. C'était pourtant l'ultimatum fixé par l'Etat français, la justice en a décidé autrement. Et malgré ce "camp humanitaire", c’est "un sursis" pour quelque 4.000 migrants de Calais, estime RFI. Le tribunal administratif de Lille devait statuer hier mercredi sur un référé introduit par plusieurs associations, mais la juge n'a pas encore rendu sa décision ce jeudi.
En juin 2015, Cécile Duflot, l'ancienne ministre expulsée du gouvernement et patronne d'Europe Ecologie-les Verts (EELV) tança le Président sur la politique migratoire qui laisse de côté l'humanité au nom du pragmatisme...
Dans une lettre ouverte à l'auteur des propos édifiants publiés par Slate, l’ancienne ministre du Logement supplie le président Hollande de reconsidérer la politique d’accueil des migrants: "Pourquoi un tel acharnement contre de pauvres gens ?"
Après des évacuations musclées et contestée à Paris et face à un afflux sans précédents de demandeurs d’asile la chef des Verts prend la plume pour dire sa colère. "Les gaz lacrymogènes alors utilisés blessent la conception que nous avons de notre pays. Les images de migrants embarqués de force dans des rames de métro sont sinistres. Les cris de révolte et d’incompréhension n’ont pas pu ne pas parvenir jusqu’à vous, Monsieur le président. Les questions se bousculent dans nos esprits incrédules. Pourquoi un tel acharnement contre de pauvres gens ?"Et l’ancienne ministre de Jean-Marc Ayrault de clamer alors: "Avons-nous donc perdu et la tête et le cœur pour ne pas voir que nous faisons fausse route ? A force de professer un pseudo-pragmatisme, nous ne réglons pas les problèmes concrets et nous perdons la bataille des valeurs. Notre politique des migrations est un Waterloo moral."
La politique du gouvernement "en matière de migrations est ferme, juste et humaine", a répliqué le secrétaire d'Etat aux relations avec le Parlement, Jean-Marie Le Guen, à l'ex-ministre du Logement de Ayrault.
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