Participation record
Plus de la moitié des adhérents UMP ont voté samedi et désigné Nicolas Sarkozy président de l'UMP, avec 64,5% des voix, a annoncé la haute autorité du parti, chargée d'organiser et de contrôler l'élection. Le nouvel élu a promis sur son compte Facebook de tendre la main à ses rivaux, en particulier, Bruno Le Maire, qui a obtenu 29,18% des voix avec les soutiens d'Alain Juppé, François Fillon et de l'appareil du parti dirigé par ses deux parrains et Jean-Pierre Raffarin. Tout dépité, Le Monde résume l'amertume de la presse, titrant "Bruno Le Maire, la victoire en perdant"..., après avoir fait campagne en qualifiant d'exception française le retour d'un président sortant.
La mobilisation des militants (58,1%), "d'un niveau inégalé dans l'histoire de notre mouvement, est la meilleure réponse à deux années de querelles internes et de divisions", écrit Sarkozy, en allusion à la guerre Copé-Fillon qui aurait pu faire imploser l'UMP fin 2012. 58,1% de plus de 268.000 adhérents de l'UMP c'est davantage qu'en 2004 (53,29%) et 54,35% en 2012.
Le scrutin a été marqué par des cyber-attaques sans conséquences mais qui ont conduit l'UMP à porter plainte.
Le nouveau patron du principal parti d'opposition rencontrera "les principaux responsables de (sa) famille politique dès lundi,
Nicolas Sarkozy s'attachera à "créer les conditions du plus large rassemblement". "Une autre histoire commencera pour lui le 29 novembre", disait son conseiller Pierre Giacometti pendant cette difficile campagne interne. Seule certitude, Frédéric Péchenard, ancien directeur général de la police nationale, qui fut son directeur de campagne, sera le prochain directeur général du parti.
Ce vote "marque un nouveau départ" pour l'UMP, ajoute le nouvel élu. Mais l'AFP donne le ton de l'Elysée aux organes de presse, citant "certaines sources" anonymes UMP "en off" qui lui auraient déclaré qu'il s'agissait là d'"un très mauvais score pour Sarkozy. Il n'est pas le roi du pétrole !", ce qui sera l'élément de langage officiel repris par la presse. Le Huffington Post fait parler on ne sait qui (le "secret des sources"!) : "Lorsque Nicolas reviendra, ce sera un raz-de-marée qui emportera tout sur son passage." Cette prédiction si souvent entendue dans la bouche des sarkozystes avant le retour de leur champion s'est elle vérifiée samedi soir? Pas vraiment", raconte sur le site socialiste Geoffroy Clavel, lequel parle néanmoins ce matin d'" élection sans surprise de Nicolas Sarkozy"... En prétendant respecter la déontologie de la presse? Pas vraiment...
"La volonté de renouveau devra être entendue et respectée", a de son côté défié Bruno Le Maire qui, malgré un tiers des votes et selon les partisans de Juppé, prend désormais de l'ascendant sur les autres quadras de l'UMP comme Nathalie Kosciusko-Morizet, Xavier Bertrand, Laurent Wauquiez ou François Baroin.
Quant à Hervé Mariton (6,32%), il s'est félicité "d'avoir rassemblé 10.000 voix", bien qu'il ait disposé "de beaucoup moins de moyens et bien moins d'exposition médiatique" que ses "concurrents", notamment le poulain de l'écurie Juppé-Fillon.
"Toutes les conditions sont réunies pour que notre famille politique soit rassemblée au service de la France", l'a assuré l'ancien président du mouvement Jean-François Copé, dont la démission forcée en juin dernier a provoqué cette nouvelle élection pour cause d'affaire Bygmalion présumée.
La presse hollandienne reprend de plus belle ses attaques
La presse socialiste ne dissimule pas sa hargne. La campagne des deux derniers mois a en effet montré un Sarkozy déterminé, dont l'énergie ne semble pas avoir été entamée par la semi-retraite qu'il s'est imposée. Alors, L'Obs du propriétaire des sanisettes titre "Sarkozy : une victoire sans gloire, une autre histoire commence", Le Monde estime que " Le Maire vole le Graal du renouveau à Nicolas Sarkozy" mais les amis des voleurs ne publient que les tweets et photos favorables au candidat du triumvirat, le Huffington Post -associé au journal Le Monde- considère que "Nicolas Sarkozy sort plus abîmé que prévu de sa campagne de réélection" et, après avoir milité pour Bruno Le Maire et le triumvirat, notamment Juppé que la gauche juge à sa portée, Le Parisien a le sentiment que c'est "une bonne nouvelle" pour le PS! Jusqu'au Figaro qui affirme que " Sarkozy fait moins bien qu'en 2004": rappelons que ses rivaux étaient Christine Boutin (5,82 %) et Nicolas Dupont-Aignan (9,10 %) lequel annonça sa candidature à l’élection présidentielle de 2007, mais dut renoncer dès octobre 2005, faute d’avoir pu rassembler les 500 signatures d’élus nécessaires.
La presse socialiste militante n'a de cesse d'assurer que si Sarkozy garde la cote auprès des militants, l'ancien président susciterait toujours la défiance de la gauche et des sympathisants de droite qui lui préféraient son futur concurrent à la primaire,Alain Juppé, tant qu'il se tenait en réserve et avant qu'il ne soit élu à la tête de l'UMP. Le maire de Bordeaux avait senti monter le danger et avait pris l'offensive en provoquant le public venu entendre Sarkozy qu'il était supposé accueillir. Il s'était fait huer sur ses terres, s'attirant en outre les reproches de nombre d'électeurs de la droite, mais le soutien de la presse hollandienne.
Autre rival de Sarkozy manifestant ses aigreurs, François Fillon a quant à lui affirmé qu'il ne renonce pas, prévenant que "l'union n'est pas la soumission". "Un grand parti moderne accepte la différence ! Pour ma part, je défendrai mes convictions et poursuivrai le travail engagé pour bâtir un véritable projet de redressement de la France", a lancé l'ancien Premier ministre, également candidat à la primaire de 2016 et facteur de divisions, malgré les mauvais draps dans lesquels il s'est plongé avec l'affaire Jouyet qui fait apparaître qu'il a bien incité le secrétaire général de l'Elysée, Jean-Pierre Jouyet, à "taper vite" contre Nicolas Sarkozy pour accélérer les enquêtes en cours. Comble de malheurs, dans l'affaire Bettencourt qui a conduit au non-lieu de Sarkozy, la comptable qui portait des accusations contre lui, a été mise en examen sur des soupçons de "faux témoignage"...
Cerise sur le gâteau, le premier secrétaire du PS, Jean-Christophe Cambadélis, a lui proposé avec malice à N. Sarkozy de débattre avec lui. Kosta, son nom de révolutionnaire trotskiste, est-il l'élu de la base, comme Sarkozy, pour se placer sur un pied d'égalité avec celui qui a rassemblé deux militants sur trois sur son nom, alors qu'il a été quant à lui coopté par l'Elysée ?
Si, selon un sondage Ifop pour le JDD publié dimanche, 40 % des Français - lesquels ne sont pas susceptibles de voter pour le candidat de l'UMP! - pensent que son nouveau patron n'est pas encore à même de gagner en 2017, 43% des sympathisants de droite pensent qu'il est mieux placé qu'Alain Juppé dont le candidat à la présidence de l'UMP, Bruno Le Maire, n'a pas atteint la barre des 30%.
Vers 21h30, Nicolas Sarkozy s'est rendu dans son QG, rue du docteur Lancereaux (Paris VIIIe), sans faire de déclarations mais visiblement décontracté et accompagné de son épouse Carla Bruni-Sarkozy. NKM, Laurent Wauquiez, Luc Chatel puis David Douillet l'ont rejoint quelques instants plus tard. Il est reparti au bout d'une heure sans faire de déclaration. Tandis que les partisans de Bruno Le Maire festoyaient malgré l'état des finances du parti, le nouveau président avait prévenu qu’il ne s’exprimerait pas au soir de la victoire, aux résultats "nets" comme les a qualifiés Alain Juppé, le vrai perdant, préférant se réserver pour le 20h de TF1 dimanche.
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