Trois manifestations dégénèrent à Nantes, Dijon et Toulouse
A Nantes, le sang a coulé en hommage à Rémi Fraisse
C'était prévisible après de précédents affrontements dans la ville de l'ancien Premier ministre. Samedi après-midi, des affrontements ont éclaté entre opposants radicaux au projet d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes (Loire-Atlantique) et gendarmes et policiers. Les premiers ont jeté des bouteilles en verre et divers projectiles sur les forces de l'ordre qui ont dû se protéger. Ils ont répliqué avec des gaz lacrymogènes, provoquant des mouvements de foule sur le cours des Cinquante-Otages, l'une des principales artères du centre-ville. Au moins six personnes ont été blessées, selon la préfecture: trois manifestants ont été touchés par des coups de matraques et des éclats de grenades de désencerclement ; l'un d'entre eux aurait aussi été blessé au visage par un tir de flash-ball, selon des photos postées sur les réseaux sociaux.
Par ailleurs, 21 manifestants ont été interpellés, indique le préfet de Loire-Atlantique Henri-Michel Comet.
Trois policiers ont aussi été blessés, notamment par des projections d'acide.
Le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a estimé sur TF1 que les rassemblements n'étaient pas "des manifestations qui rendent hommage à la mémoire de Rémi Fraisse". C'est exactement le contraire: la préméditation des antifas d'Europe Ecologie-les Verts (EELV) est patente, puisqu'ils étaient équipés de produits illicites et en ont fait usage pour venger leur camarade. Si ce sont bien "des exactions, des débordements inacceptables", comme le dit le p'tit Cazeneuve, elles ne sont pas dues à des "casseurs" comme il est convenu de l'affirmer en pareilles circonstances.
Le ministre a "appelé chacun au calme". Un appel également lancé plus tôt dans la journée par le préfet Henri-Michel Comet qui demandait la fin de la manifestation. "Nous sommes face à des groupes violents qui cherchent l'affrontement depuis deux heures", notait-il après 18 heures. "Je salue le sang froid des forces de l'ordre dans ce contexte d'affrontements délibérés."
Dans un communiqué, les services du premier ministre Manuel Valls ont condamné "avec fermeté" (!) les violences commises à Nantes (comme à Toulouse ou Dijon), les qualifiant d' "insulte à la mémoire de Rémi Fraisse". Une erreur d'appréciation qui de la part d'un professionnel de la police, en tant que prédécesseur de Cazeneuve.
De son côté, l'ex-premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a condamné fermement les violences et leurs auteurs, qu'il qualifie d'"adversaires de la démocratie". Le député de Nantes était personnellement visé pour son attachement à son projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes combattu par les écologistes les plus radicaux. Enfin, la maire (PS) de Nantes a condamné une "situation acceptable pour les Nantaises et les Nantais. On ne peut accepter qu'ils soient pris en otage par des groupes ultra-radicaux."
Ces violences volontaires en soi-disant hommage posent la question de la présence de l'ultra-gauche dans les rangs d'Europe Ecologe-les Verts.
L'hommage à Rémi Fraisse dégénère aussi à Dijon
Le cortège de 200 personnes rue de la Liberté, au centre de Dijon a donné lieu à plusieurs affrontements et des dégradations en centre-ville qui étaient nettement moins prévisibles dans cette ville bourgeoise. Les "pacifistes" d'EELV ont cassé une dizaine de vitrines et souillé la ville de nombreux tags anti-police en fin d'après-midi ce samedi.
Vers 17h, les manifestants étaient casqués comme le prévoyaient les organisateurs. Il a suffi de quelques minutes de défilé dans les rues aux activistes pour contraindre les forces de l'ordre à intervenir, lorsqu'une trentaine d'individus a commencé à s'attaquer aux vitrines, notamment de la rue Berbisey et de la rue Charrue.
Les pompiers ont dû également intervenir sur des feux, alors que certaines rues restaient bloquées le temps d'évacuer les manifestants et de sécuriser le secteur. Sur la place Nathalie Koenders, la première adjointe au maire de la ville a expliqué que des équipes municipales sont rapidement intervenues pour sécuriser les vitrines et ainsi éviter des accidents liés aux bris de glace. "C'est une mauvaise surprise pour Dijon mais d'autres villes n'ont pas été épargnées".
Toulouse a été à la hauteur de sa réputation de violence
L'extrême gauche connaît le chemin de la rue. Le plateau du Larzac et les occupants du réservoir de la vallée du Testet sont descendus sur Toulouse:
le millier de personnes rassemblées cet après midi place du Capitole n'a pas manqué de se lâcher. Quelques centaines de manifestants dont un noyau dur de quelques dizaines d'agitateurs ont voulu prendre la direction du palais de justice.
Non autorisée la manifestation s'est transforme en guérilla contre l'important dispositif de forces de l'ordre dans les petites rues du centre ville de Toulouse. Tir de grenades lacrymogènes contre vitrines brisées et poubelles brûlées. En début de soirée, une petite centaine de manifestants masqués et déterminés continuait de provoquer les forces de l'ordre. Tout semblait être rentré dans l'ordre vers 20h30. Le dernier groupe de manifestants a été dispersé un peu avant 22h. La préfecture annonce quatorze interpellations ainsi que deux blessés parmi les forces de l'ordre et un blessé chez les manifestants.
Les heurts se sont déplacés vers la place Wilson et aux abords de la station de métro Jean Jaurès la plus importante de la ville où se croisent les deux lignes. La ligne A du métro a dû être fermée par mesure de précaution. A 19h00, le préfet de Haute-Garonne lançait un appel au calme, alors que quelques 300 policiers et gendarmes mobiles restaient mobilisés et qu'un hélicoptère de la gendarmerie survolait encore le centre ville à la recherche d'enragés extrêmement aguerris au combat de rues et mobiles.
Une débauche de moyens à la charge de la collectivité
Jusqu'en début de soirée un hélicoptère de la gendarmerie a survolé le centre ville de Toulouse pour soutenir les gendarmes au sol.
Les derniers manifestants se sont regroupés vers 20h place du Capitole là où tout avait débuté dans l'après midi quatre heures plutôt.
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