Les confères d'Eva Joly n'ont que tendresse pour les écolos radicaux...
Les neuf militants de la Confédération paysanne ont été condamnés à des peines allant
d'une simple amende à 5 mois de prison avec sursis par le tribunal correctionnel d'Amiens pour s'être introduits introduits dans la ferme dite "des mille vaches".
La peine la plus forte a été prononcée contre le porte-parole du syndicat altermondialiste de José Bové, Laurent Pinatel, qui n'a récolté que cinq mois de prison avec sursis et 300 euros d'amende.
Laurent Pinatel avait reconnu sa présence lors d'une incursion en septembre 2013 au cours de laquelle un tag géant avait été inscrit et de nombreux pneus d'engins de chantier dégonflés. Il est également poursuivi pour recel dans le cadre du dossier sur les dégradations de la machine de traite. Les pièces volées, que les militants destinaient à un envoi symbolique au ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, n'avaient jamais été rendues. Ces faits ne font pas des militants des "délinquants ordinaires", mais ils "doivent être sanctionnés", a estimé Mme Dale, dans sa grande mansuétude.
Madame le procureur fait de la pédagogie...
Est-ce qu'on peut, au nom d'un idéal, faire des choses que la loi réprouve?", a-t-elle lancé à l'attention du tribunal. "Pour les juristes que nous sommes, la réponse est non. Après, il faut apprécier la culpabilité et la sanction à l'aune des personnalités présentes", a-t-elle ajouté, c'est-à-dire au faciès, estimant que le débat doit se faire "en dehors de l'enceinte judiciaire".
Commentant sur le cas des militants ayant refusé le prélèvement ADN, la représentante de Christiane Taubira a estimé que "la personne qui prend part à une action de ce type doit en assumer les conséquences". Un peu plus tôt, la partie civile, par la voix de son avocat, Me Frank Berton, avait estimé qu'on "peut mener un combat syndical, un combat politique, et c'est la noblesse de ceux qui sont ici. (...) mais on ne peut pas venir cautionner la réalisation de délits". Beaucoup de verbiage menant à du sursis.
Le 3 février 2012, la cour d'Appel d'Amiens avait condamné le syndicaliste CGT de l'ancienne usine Continental de Clairoix, Xavier Mathieu, à 1.200 euros d'amende - quatre fois plus que Laurent Pinatel, deux ans plus tard - pour le même motif: avoir refusé le prélèvement de son ADN par la police. Il fait maintenant du cinéma. Laurent Pinatel trouvera probalement un rôle à Europe Ecologie-les Verts.
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