Des lycéens "pacifiques" mettent le feu à Saint-Denis
Une manifestation "spontanée" de lycéens, aussi "apolitiques" que "pacifistes"...
Plus d'une centaine de militants d'extrême gauche s'en est pris aux voitures et aux commerces de cette ville communiste de la banlieue rouge de Paris.
Il a fallu que de nombreux CRS restent en faction devant les commerces du centre-ville pour que le calme revienne à 14h00 ans les rues de cette commune de Seine-Saint-Denis (9.3). La situation a été maîtrisée "sans recours à la force", sans tir de grenade lacrymogène ni de flash-ball, a souligné une source policière anonyme qui n'a eu connaissance que de dégâts matériels.
Les violences ont démarré vers 10h00 devant le lycée Paul-Eluard, qui était bloqué depuis le matin. Un groupe d'environ 150 casseurs, "des petits groupes très mobiles", très organisés, selon la police, a quitté les abords du lycée et s'est mis en marche vers le centre.
Des voitures ont été caillassées et des vitrines de magasins brisées sur le parcours de la horde sauvage. "Ils s'en sont pris à quelques automobilistes" qu'ils ont aspergé de lacrymogène, a indiqué une source policière.
"Ils ont arrêté des voitures, cassé les vitres, ouvert les coffres", raconte Ariane Touko, en terminale à Paul-Eluard. "Cela partait d'une bonne cause, un blocus pour défendre la mémoire de Rémi Fraisse, et puis ça a dégénéré", raconte-t-elle.
La lycéenne rapporte une scène, celle d'une femme enceinte qui est descendue de sa voiture et a été projetée à terre. Un témoignage que les autorités n'étaient pas en mesure de confirmer dans l'immédiat et notamment pas le préfet.
Il faudrait donc croire que les manifestations violentes contre les "violences policières", à l'initiative du NPA et du Front de gauche (communiste) partout en France, Nantes et Toulouse notamment, seraient spontanées et apolitiques seulement dans le 9.3. C'est pourtant aussi aux symboles de la République que les jeunes ont fait subir des dégâts, comme le montre la photo ci-dessous.
Devant le supermarché Carrefour, "ça a été violent",
"Ils étaient une quarantaine, rapporte Roman Miah, un vendeur de fleurs ambulant installé en face. Ils ont voulu rentrer dans le magasin, mais les employés ont fermé le rideau métallique. Ils ont tapé dessus (...) La police est arrivée, ils sont partis en courant."
L'un des rideaux métalliques noirs du supermarché a été à moitié défoncé. "Ils sont arrivés en meute", se désole Hacen Sana, gérant d'une boutique d'articles de sport prise pour cible. Il n'a pas assisté aux violences mais a été prévenu par ses employés, dont l'un s'est retrouvé à l'hôpital pour une blessure à la jambe. Le "premier réflexe (des employés) a été de fermer le rideau", mais ils ont été "tabassés, roués de coups", raconte-t-il. "C'était des casseurs, point à la ligne. Ils n'ont aucune conscience politique", estime H. Sana, absent au moment des faits et selon la dépêche de l'AFP que répète mot pour mot Libération.
Un bus qui passait devant le lycée a eu une de ses vitres brisées, révèle la RATP, qui a interrompu plus d'une heure le trafic du tramway entre 11h30 et 12h15, tandis que la N1 a dû être coupée. La station de métro qui dessert la Basilique de Saint-Denis a également été fermée.
C'est l'Etat qui paie",
rassure Hollande
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Outre le rassemblement devant le lycée Paul-Eluard, cinq autres lycées ont été bloqués lundi matin en Seine-Saint-Denis. L'académie a dépêché des "équipes mobiles de sécurité" pour prêter main forte aux équipes des lycées concernés, devant lesquels des poubelles ont parfois été incendiées.
Dans la capitale en revanche, la mobilisation lycéenne marquait le pas, avec seulement deux établissements bloqués selon le rectorat.
Cette concentration de la violence sur le département de Claude Bartolone n'accrédite pas l'idée de spontanéité.
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