Le Monde suggère que Fillon serait un Judas
François Fillon dément
Le secret des sources recule de trois pas, selon les besoins de la cause.
"Non, il n'a jamais demandé au secrétaire général de l'Élysée Jean-Pierre Jouyet de "taper" sur Nicolas Sarkozy. L'ancien Premier ministre a aussitôt réagi à l'information diffusée mercredi 5 novembre. "Le procédé qui consiste à me prêter la volonté de m'appuyer sur les plus hautes autorités de l'État pour faire pression sur l'autorité judiciaire est méprisable. La manœuvre est grossière", écrivait-il.
"Non, il n'a jamais demandé au secrétaire général de l'Élysée Jean-Pierre Jouyet de "taper" sur Nicolas Sarkozy. L'ancien Premier ministre a aussitôt réagi à l'information diffusée mercredi 5 novembre. "Le procédé qui consiste à me prêter la volonté de m'appuyer sur les plus hautes autorités de l'État pour faire pression sur l'autorité judiciaire est méprisable. La manœuvre est grossière", écrivait-il.
Plongé dans l'embarras, Jean-Pierre Jouyet a nié sans délai, jeudi 6 novembre:
"Il ne m'a, bien entendu, pas demandé une quelconque intervention, démarche par ailleurs inimaginable."
Après les caméras cachées, les micros cachés. Deux jours plus tard, les deux journalistes vedettes du quotidien socialiste Le Monde à l'origine de l'information maintiennent leur version. Mieux, ils assurent disposer d'un enregistrement audio où Jean-Pierre Jouyet raconte comment, au cours d'un déjeuner le 24 juin, en plein scandale Bygmalion, François Fillon lui a demandé , de "taper" sur Nicolas Sarkozy. Voici ce qu'a déclaré le secrétaire général de l'Élysée, selon les deux journalistes barbouzes:
"En gros, son discours c'était de dire : 'Mais tapez vite ! Tapez vite !' […]Et puis il me dit : 'Mais Jean-Pierre, t'as bien conscience que si vous ne tapez pas vite, vous allez le laisser revenir ?' Alors moi, je reviens voir le président [François Hollande], je lui dis : 'Voilà ce qu'a dit Fillon, c'était très intéressant, tout le machin…' Puis je lui dis : 'Ce qu'il demande, c'est taper vite.' Il me dit : 'Oui mais, taper vite, comment ? On peut pas [J'aimerais bien, mais j'peux point!], c'est la justice.' Je lui dis : 'Je te le fais pas dire, c'est ce que je lui ai dit [à Fillon]'."
Gérard Davet et Fabrice Lhomme vont plus loin
Ils interrogent Jean-Pierre Jouyet sur son ressenti par rapport à la requête de l'ancien Premier ministre. "Il voulait me faire passer vraiment le message : il était très choqué de ce qu'il avait vu. Et je connais Fillon, il n'aime pas Sarkozy, mais enfin, je ne l'ai jamais vu quand même balancer sur des affaires, estime le secrétaire général de l'Élysée, cité par Le Monde. […] Et après, la deuxième partie du déjeuner, c'était pour me faire passer : 'Mais agissez ! Agissez ! Faites le truc.'"
Un peu plus loin, Jean-Pierre Jouyet, précise à nouveau les propos de François Fillon, selon les deux terroristes de l'info :
"Il m'a dit : 'Faut aller vite', ça je me souviens. 'Faut aller vite (…)pour lui casser les pattes avant'.
Sous-entendu, avant que Nicolas Sarkozy n'officialise son retour en politique à l'issue de la campagne pour la présidence de l'UMP.
La Terre du Milieu |
Le socialiste qui fut secrétaire d'État chargé des Affaires européennes du gouvernement Fillon, mais qui est repassé du côté de l'ombre, reconnaît s'être quand même interrogé sur la demande de l'ancien Premier ministre.
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