Sous pression, Hollande fait des promesses qu'il ne peut tenir
Quoi qu'en dise Hollande, les impôts, taxes et cotisations continueront d'augmenter
Suite à la ristourne accordée aux foyers modestes, les Français vont supporter pour environ 3 milliards d'euros de hausses en 2015.
Les yeux dans les yeux des Français, Hollande a promis ne plus alourdir la fiscalité. La "pause fiscale" annoncée par le Président aura lieu, mais le gouvernement ne confirme plus que son "objectif" de "ne plus avoir recours aux prélèvements obligatoires" en 2015... En vérité, les décisions prises depuis 2012, et encore cette année -cotisations de retraite, taxes sur le diesel, les timbres, les impôts locaux - vont continuer de peser sur le pouvoir d'achat.
François Hollande n'a pas craint de nous embobiner, il y a dix jours à la télévision. "A partir de l'année prochaine, il n'y aura pas d'impôt supplémentaire sur qui que ce soit", a affirmé le président de la République face au "ras-le-bol" fiscal persistant. Pourtant, si on ne joue pas sur les mots, la redevance audiovisuelle va augmenter de 3 euros en métropole et d’1 euro dans les départements d’outre-mer. La taxe intérieure sur le gazole va être relevée de 4 centimes par litre afin de dégager des ressources supplémentaires au profit de l’Agence de financement des infrastructures de transport en France (AFITF). Cette mesure compense en partie l’abandon de l’écotaxe, qui devait rapporter 800 millions d’euros en 2015. Les foyers les plus défavorisés cumuleront les taxes.
Plusieurs membres du gouvernement ont dû corriger le président
Le secrétaire d'État au Budget, Christian Eckert, a redressé les propos de Hollande, avouant jeudi sur RTL que la situation n'est pas "gravée dans le marbre". L'ancien rapporteur de la Commission des Finances ne pouvait dissimuler l'impact de la série de mesures votées sur le budget des Français l'an prochain. Et que des accidents de parcours sont toujours possibles. La suppression de l'écotaxe, par exemple, a été compensée par une hausse sur le gazole. Elle ne se fait pas encore sentir du fait de la baisse des cours liée à la production américaine de gaz de schiste...
Le porte-parole du gouvernement, Stéphane Le Foll, est également passé sur i-télé pour rectifier la promesse présidentielle. Il fallait comprendre que l'exécutif s'engage à ne plus décider de hausse d'impôt au cours de l'année prochaine.
Les dispositions déjà adoptées vont bel et bien s'abattre sur les salariés.
L'opposition dénonce la supercherie.
Ainsi, la réforme des retraites de 2013 prévoit que les hausses de cotisations sont étalées jusqu'en 2017.
Votée l'an passé, la "taxe carbone" a disparu du débat public, mais elle monte en puissance chaque année jusqu'en 2016.
Le gouvernement se défend, arguant qu'aucune hausse générale n'est prévue. Ni la TVA, ni la CSG, ni l'impôt sur le revenu ne doivent bouger. Au contraire, il affiche une baisse pour les catégories modestes, avec la suppression de la première tranche du barème, mais elle a un coût et doit être compensée. Le solde atteint néanmoins près de 3 milliards d'euros en défaveur de l'ensemble des ménages, selon un chiffrage effectué d'après les documents officiels et confirmé au sein de la Commission des Finances de l'Assemblée nationale.
Cette hausse s'ajoute à celles des années précédentes, tout en étant d'un niveau moindre. Selon un rapport rendu public en juillet par la députée PS Valérie Rabault, banquière et rapporteur du Budget à l'Assemblée, les augmentations sur les ménages ont atteint 11 milliards d'euros entre juillet 2012 et fin 2013, soit 17 mois, et 7 milliards, ces 12 derniers mois. Les frondeurs du PS ressortent les solutions éculées et inadaptées à une situation de croissance proche de zéro, réclamant que les ménages bénéficient d'autant de baisses que les entreprises. L'extrême gauche, elle, a manifesté hier dans une trentaine de villes contre l'austérité.
"Personne ne peut s'engager sur l'arrêt de toute mesure. C'est techniquement impossible. La mauvaise communication du Président se retourne contre lui", tacle Gilles Carrez, président UMP de la Commission des Finances à l'Assemblée.
La débandade ne fait que débuter.
Les décisions passées auront en effet des incidences ces prochaines années, sans même préjuger des choix à venir des élus locaux et de ceux des partenaires sociaux.
Le gouvernement a néanmoins promis de poursuivre les baisses. Sans croissance. Il a prévu de réduire de 5 milliards d'euros d'ici à 2017 la fiscalité sur les ménages. Mais que reversera-t-il en taxes ? A ce jour, 3,2 milliards sont engagés, 1,8 milliard est encore à fixer. Reste à savoir qui bénéficiera des ristournes à venir, mais aussi qui les financera.
"Non, ça ne coûte rien, c'est l'Etat qui paye", si ce que dit encore l'autre était vrai !
Les décisions passées auront en effet des incidences ces prochaines années, sans même préjuger des choix à venir des élus locaux et de ceux des partenaires sociaux.
Le gouvernement a néanmoins promis de poursuivre les baisses. Sans croissance. Il a prévu de réduire de 5 milliards d'euros d'ici à 2017 la fiscalité sur les ménages. Mais que reversera-t-il en taxes ? A ce jour, 3,2 milliards sont engagés, 1,8 milliard est encore à fixer. Reste à savoir qui bénéficiera des ristournes à venir, mais aussi qui les financera.
"Non, ça ne coûte rien, c'est l'Etat qui paye", si ce que dit encore l'autre était vrai !
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