L'exécutif ne fait pas plus pression sur la presse que sur la justice...
Simplement autant !
Manuel Valls a bien passé un coup de téléphone à un journaliste du Figaro... Le 6 février 2014, Manuel Valls s'est explique sur ses méthodes révélées par une information de L'Express qui assure qu'il aurait demandé à ses services d'identifier les sources d'un journaliste du Figaro, alors que l'examen par l'Assemblée nationale de la loi sur la protection des sources des journalistes a été reporté sine die.
Le ministre de l'Intérieur dément, comme il l'avait déjà fait, le jeudi 6 février sur France 2 dans Des paroles et des actes.
Pour démentir directement auprès de lui les informations de l'hebdomadaire, Valls admet avoir passé un coup de téléphone direct au journaliste du Figaro en question, Jean-Marc Leclerc, spécialiste des questions de police et de justice.
Le pouvoir socialiste veut percer le secret des sources
Jean-Marc Leclerc confirme avoir reçu ce coup de téléphone mercredi 5 février au matin.
Après le communiqué de la société des rédacteurs du Figaro dénonçant ces pratiques si elles étaient avérées et "mettant en garde quiconque serait tenté d'espionner un journaliste pour savoir d'où il tient ses informations", Manuel Valls a bien décroché son téléphone pour impressionner le journaliste.
Jean-Marc Leclerc raconte :
"Il m'a dit ce qu'il a dit à l'antenne, mais je ne sais pas s'il dit vrai ou pas.
Le journaliste pointe "une fébrilité de la part des autorités"
"Je prends acte" de ce que dit le ministre, assure le journaliste. "Il y a sans doute eu des indiscrétions dans son environnement", juge-t-il.
"Il est évident que mon travail ne plaît pas. Peut-être que certains sont allés vite en besogne dans l'entourage du ministre."
Selon L'Express, Manuel Valls s'inquiète depuis plusieurs mois de la publication de documents internes à la police ou au corps préfectoral par Le Figaro, très critique de sa politique.
"Ce qui est sûr, c'est qu'il y a un climat qui n'est pas très sain. J'avais déjà quelques indications d'ordre personnel, mais je veux éviter de faire de la polémique, je veux juste faire mon travail, sans me mettre sur un piédestal."
Le ministre aurait donc demandé à ses services, écrit l'hebdomadaire sur son site internet, d'identifier les informateurs d'un des journalistes spécialisés du Figaro, alors même que le gouvernement va défendre un projet de loi qui protège mieux les sources des media.
A la SDJ du Figaro, on se méfie des intentions du gouvernement:
Comment croire qu'un gouvernement protègera vraiment un jour le secret des sources des journalistes quand on voit dans quel état... 1/2
— S. Durand-Souffland (@DurandSouffland) 5 Février 2014
... les révélations de la presse rend les ministres d'un Etat démocratique fous de rage? 2/2
— S. Durand-Souffland (@DurandSouffland) 5 Février 2014
Le SNJ s'est ému de la reculade -non motivée- du pouvoir socialiste
"La grande loi portant protection du secret des sources des journalistes, engagement fort du chef de l’Etat et de tous le ministres concernés de ce gouvernement socialiste jusqu’au premier d’entre eux, est reportée... sine die. Le Syndicat National des Journalistes (SNJ) s'est dit "surpris et choqué. L’annonce, aussi tardive qu’incompréhensible pour toute une profession, vient d’en être faite [le 14 janvier], alors que les parlementaires devaient se pencher sur le dossier le 16 janvier prochain.
Le principe de l’inviolabilité du secret des sources est-il menacé par un gouvernement socialiste ?
Très marqué à gauche, le SNJ le craint fort et en est à rappeler aux socialistes que "la protection des sources des journalistes est d’intérêt public. Elle est une obligation démocratique urgente".
"Des années d’intense lobbying avaient abouti à la loi du 4 janvier 2010", rappelle le SNJ. Mais c'était avant le changement !...
Mélange des genres
Le journaliste Jean-Marc Leclerc a été reconduit dans un groupe de travail du ministère de l'Intérieur. Ce "comité Théodule" sur l'amélioration du contrôle et de l'organisation des bases de données de police rassemble notamment les syndicats de police et de magistrats, les associations de lutte contre les discriminations, la CNIL et le défenseur des droits. Rien de suspect, donc jusqu’ici.
Mais on y retrouve toujours quatre "personnalités qualifiées désignées par le ministre de l’Intérieur " fort consensuelles: le criminologue Alain Bauer, un franc-maçon notoire, proche de Manuel Valls (et patron de la société de consulting, AB Associates) ; deux représentants de l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (INHESJ, un organisme placé sous la tutelle du Premier ministre), et puis Jean-Marc Leclerc, journaliste au Figaro, au même titre qu'Alain Jakubowicz, président de la Ligue internationale contre le racisme et l'antisémitisme, Dominique Sopo, président de SOS Racisme, Patrick Lozès, président du Conseil représentatif des associations noires ou Guillaume Poisson, président de SOS Homophobie.
Gérard Davet ou Fabrice Lhomme aurait-il mieux convenu que ce grand reporter, spécialiste des sujets policiers au Figaro ? Eux aussi fréquentent l'Elysée et Matignon pour Le Monde, mais il aurait fallu prendre la paire...
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