"Bruxelles n'a pas pris en compte les récentes mesures d'ajustement faites par le gouvernement français", polémique Sapin
La France sera confrontée à une légère hausse de son déficit public l'an prochain,
estime la Commission européenne dans ses prévisions publiées mardi, alors que le gouvernement promettait une légère baisse. Il serait de 4,4% du PIB fin 2014 et de 4,5% fin 2015. Sans mesure supplémentaire, le déficit progresserait encore à 4,7% en 2016. De son côté, Paris prétendait réduire le déficit public à 4,3% du PIB l'an prochain, puis à 3,8% fin 2016, avec un objectif de 3% en 2017, année électorale.
L'exécutif européen précise qu'il a pris en compte environ 19 des 21 milliards d'euros d'économies annoncées pour l'an prochain par le gouvernement car "certaines de ces mesures, représentant près de 2 milliards d'euros, restent insuffisamment détaillées pour être prises en compte dans la prévision", soulignent les services de ...Pierre Moscovici. Les modifications présentées par le gouvernement français fin octobre - qui visent à réduire le déficit de 3,6 à 3,7 milliards d'euros de plus que prévu auparavant - n'ont pas non plus été prises en compte, du fait qu'elles étaient restées dans le vague au moment où les prévisions ont été arrêtées.
Baisse légère du chômage à partir de ...2016
Michel Sapin a réagi mardi sur ce flou des prévisions françaises pointé par la Commission. Le ministre des Finances a souligné mardi que les prévisions de déficit de la Commission européenne, faisant de la France la lanterne rouge de la zone euro en 2016, ne tiennent pas compte de la totalité des récentes mesures d'ajustement. Et pour cause, puisqu'elles ne sont pas détaillées! Ce qui n'incite pourtant pas Mon beau Sapin à la décence, puisqu'il a déclaré lors d'une conférence de presse que "ces prévisions de déficit public ont été faites avant toute proposition nouvelle". Le déficit 2016 annoncé par Bruxelles est un "calcul purement théorique" qui "ne signifie rien", a lancé l'entourage du ministre, piqué au vif de ses subterfuges.
La courbe de la croissance économique en France sera moins positive, selon la Commission, que celle promise par Bercy : de 0,3% cette année, de 0,7% l'an prochain et de 1,5% en 2016, alors que le gouvernement prévoit de son côté une plus forte accélération : à 1% l'an prochain et 1,7% en 2016, après 0,4% cette année.
Bruxelles estime que le taux de chômage stagnera en France à 10,4% de la population active en 2015, avant de baisser à 10,2% en 2016.
La dette publique ira croissante, atteignant 95,5% du PIB fin 2014, 98,1% fin 2015 et 99,8% fin 2016, poursuit la Commission, des niveaux là encore supérieures à ceux attendus par la France (95,3% fin 2014, 97,2% fin 2015, puis 98% fin 2016).
Faut-il sortir ce Sapin de la forêt gouvernementale socialiste avant Noël ?
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