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lundi 26 avril 2010

Voile islamique: Marc Blondel s'attaque à Sarkozy

Le libre penseur milite contre l'interdiction totale du voile intégral

Le président de l'association la "Libre Pensée", hostile aux dogmes religieux, Marc Blondel, prédécesseur de Jean-Claude Mailly comme secrétaire général de FO (Force Ouvrière), estime que "le président de la République est fou d'avoir lancé l'idée" d'une interdiction totale du voile intégral.

Entretien au journal Le Parisien le 24 avril 2010 en Haute-Garonne:
Question : La fédération nationale de la Libre Pensée a été entendue par la commission parlementaire sur le port de la burqa, que pensez-vous de la décision de Nicolas Sarkozy de présenter un projet de loi d'interdiction totale ?
Réponse : "Le président de la République est fou d'avoir lancé cette idée.
Derrière cela, il y a une volonté manifeste de récupérer un sentiment quelque peu nationaliste et xénophobe. Malheureusement cela marche, il y a un relent à l'égard des gens du Maghreb parce que nous avons été colonisateurs : il serait grand temps de penser que les Arabes comme les autres ont un cerveau! C'est un leurre et ce sera inapplicable."

Question : Que pensez-vous de la verbalisation d'une automobiliste voilée et de la menace de déchoir de la nationalité française son conjoint soupçonné de polygamie ?
Réponse : "Cela me met en colère, son champ de vision est sûrement supérieur à celui d'un motard portant un casque intégral. Ce sont des arguties qui ne tiennent pas. Quant à son conjoint, s'il est polygame il sera condamné, mais lui retirer la nationalité française, c'est encore une volonté de dramatisation. Je ne comprends pas cette volonté de rejeter les gens. Ces incidents risquent de cimenter une réaction autour des islamistes".
Question : Quelle est la position de principe de votre association résolument laïque ?
Réponse : "Nous sommes contre la burqa, comme signe de soumission à l'homme ou à la religion, mais il n'est pas du rôle de la République d'interdire le port d'un vêtement. Ou alors on s'assimile à ceux qui interdisent le pantalon aux femmes, voire à la Grèce des colonels (1967-1974) qui interdisaient la minijupe. Nous refusons qu'une femme soit considérée comme une délinquante uniquement parce qu'elle porte la burqa.
Qu'on l'interdise dans un lieu public où on doit justifier de son identité, tout à fait d'accord, mais nous avons fait remarquer à la commission parlementaire que si on interdisait la burqa dans la rue au nom de l'égalité, on les enfermerait. J'aime mieux qu'elle sortent, voient la vie occidentale et viennent vers nous.
Ces gens, hommes et femmes, vont s'occidentaliser avec le temps, il faut les amener à la laïcité. Au contraire, dans les propositions de la commission il y avait une délégation donnée aux structures musulmanes pour faire l'éducation en violation de la loi de séparation des églises et de l'Etat de 1905 : identifier toujours les gens par une religion c'est du communautarisme et ça mène à la guerre civile".


En ajoutant sa voix, le libre penseur Blondel ne craint visiblement pas de jouer un rôle dans la dramatisation du phénomène.
L'ancien patron de FO assure qu'il ne comprend pas « cette volonté de rejeter les gens », mais sa sollicitude va faire des envieux dans les communautés catholique et juive. Pourvu qu'ils ne se sentent pas stigmatisés, si la sujétion de la femme est préférable à la monogamie et au casque de motard.

Me Jean-Michel Pollono a réussi à convaincre Blondel
L'avocat d'Anne de Bretagne, version niqab, assure que sa cliente, née en Loire-Atlantique et d'origine métropolitaine, à la différence de son mari partagé avec trois autres femmes, n'est "pas une femme soumise, mais une intellectuelle" éclairée.
Il remarque finement que le champ de vision de la conductrice "n'était nullement entravé". "Si le voile avait posé un quelconque danger au volant ces dernières décennies, on n'aurait pas vu de religieuses conduire et il n'y aurait pas eu 'Les gendarmes à Saint-Tropez' ", a raillé le cinéphile.
Sachant que le filme date de 1964 et que les religieuses oeuvrant en milieu sanitaire ont quitté la cornette au début des années 1960, l'avocat ne les a pas connues...
Scoop !
L'ultra-laïc Blondel soutient-il aussi le port de la soutane ? Est-il pareillement favorable à la calotte et à la kippa ?
Hors sujet
"Un citoyen français ne peut avoir d'amende en fonction de la manière dont il s'habille", argumente l'avocat de la jeune intellectuelle de 31 ans, en notant que la loi ne réprime que la nudité, l'attentat à la pudeur et le port illégal d'uniforme, ce qui, en tout état, n'est pas retenu par le procès verbal.
La jeune militante intellectuelle
ne pouvait nullement être entravée dans ses gestes ?



Le parti-pris de Blondel
Ne risque-t-il pas de favoriser l'émergence d'un « sentiment quelque peu nationaliste et xénophobe » et donc « d'attiser les haines communautaires » ?

N.B. Nantes (Loire-Atlantique), 2005
Un retraité de 78 ans du vignoble nantais roulait depuis 57 années sans permis
Il a été condamné à trois mois de prison avec sursis et à la confiscation de son véhicule après s'être fait interpeller par les gendarmes en état d'ébriété au volant en janvier. L'homme s'est également vu interdire de repasser son permis de conduire pendant dix mois conformément à la loi.
Justice de classe et stigmatisation des ouvriers dépanneurs chauffagistes, des septuagénaires ou des alcooliques ?

Son avocat spécialisé a rappelé que son client sans permis valide avait sillonné pendant 40 ans les routes avec une camionnette sans jamais avoir eu un accident ni un contrôle.
Mais "conduire un véhicule ce n'est pas un droit, c'est une autorisation qui vous est donnée par l'Etat", a rappelé le juge.
L'avocat, vous l'avez deviné, était ...Me Jean-Michel Pollono.

L'avocat des contrevenants au Code de la Route s'est refusé samedi à entrer dans le débat sur son conjoint à temps partiel, notamment comme polygame.

"Je ne rentre pas dans ce débat. La jeune femme est venue me voir pour une contravention, pour le reste je me refuse à défendre", a souligné Me Pollono.
Aujourd'hui, sa cliente menace néanmoins de porter l'affaire jusque devant la Cour européenne des droits de l'Homme.

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