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jeudi 21 novembre 2019

Evacuation de migrants: "le bruit et l'odeur", de Chirac à Hidalgo

1.606 migrants évacués de deux campements à la Porte de la Chapelle à Paris, sur ordre de la maire sortante

En évoquant 
"le bruit et l'odeur" dans un discours sur les immigrés, l'ancien président Chirac avait suscité de nombreuses critiques.

La maire socialiste de Paris semble s'être alignée sur la droite. Lors d’un échange avec des militants RPR le 19 juin 1991, Jacques Chirac, récemment décédé, avait pointé une "overdose" d’étrangers.  
Or, ce jeudi 7 novembre 2019, pour des raisons également sanitaires, Anne Hidalgo a requis les forces de l'ordre pour procéder à des expulsions massives de plusieurs camps improvisés de migrants dans le nord-est de Paris. Mais c'est lministère de l'Intérieur qui a fait l'annonce que plus de 1.600 clandestins ont été transportés vers des gymnases. 
Des policiers vont désormais rester sur place pour éviter "la reconstitution de ces camps", assure le préfet de région Michel Cadot.
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1.606 migrants répartis dans deux campements, situés porte de la Chapelle, à cheval sur le nord-est parisien et la Seine-Saint-Denis, où les associations d'accueil les dirigent, ont été évacués à partir de 6 heures dans la matinée du jeudi 7. Une heure plus tard, les premiers bus partaient en direction de 15 gymnases de la région parisienne. 
Evacuation de camps de migrants au nord de paris - Radio FranceA 9h, l'évacuation était terminée. L'opération d'"assainissement" avait duré trois heures.

En fait, d'après les associations qui les regroupent et les autorités, ce sont entre 1.500 et 3.000 illégaux qui squattent l'espace public aux abords du périphérique parisien, de la Porte de la Chapelle à Paris à l'avenue Wilson à Saint-Denis.
Des camps de migrants ont été évacués au nord de Paris ce jeudi matin
Expulsions qui ont nécessité des opérations de nettoyage 


Faut-il déployer plusieurs centaines de policiers, 
s'il s'agit de "mettre à l'abri" 1.606 migrants ?

600 policiers ont été mobilisés pour cette opération "humanitaire", selon les chiffres officiels de la préfecture de police de Paris. Il faut ajouter les nombreux bénévoles de certaines associations qui ont accepté de participer à ces expulsions.
Mercredi, campagne des municipales obligent, lors des annonces gouvernementales sur l'immigration, le ministre de l'Intérieur Christophe Castaner avait pris "l'engagement d'évacuer d'ici la fin de l'année les campements du nord-est parisien". La préfecture de police de Paris et la préfecture de la région Ile-de-France avaient annoncé dans la foulée que cette évacuation aurait lieu dans la matinée du 7 novembre.


Le préfet de région Michel Cadot, le préfet de police Didier Lallement et la maire de Paris Anne Hidalgo étaient présents. Michel Cadot a déclaré que l'évacuation permettra "de reconquérir normalement l'espace public", "de manière stabilisée dans la durée puisqu'il y aura un maintien de présence policière permettant d'éviter la reconstitution de ces campements".

Mais l'Intérieur n'a pas tardé à rectifier le tir.  
"Nous mettons à l'abri, c'est une démarche humanitaire, pour assurer à ceux qui sont des situations extrêmement difficiles un hébergement, mais nous ne tolérerons pas de réinstallations", a déclaré de son côté le préfet de police de Paris, Didier Lallement. Sachant qu'il reste environ autant de clandestins en campements précaires sur la zone.

L'humanitaire n'exclut pas le sécuritaire

Contrôle de police dans un des camps de migrants,
Porte d'Aubervilliers à Paris
"Des effectifs de police contrôleront systématiquement les gens [des gens qui ne sont rien?]. Ceux en situation irrégulière qui reviendront seront traités comme toutes les personnes en situation irrégulière. 
Ceux en situation régulière, on essaiera de leur trouver des solutions d'hébergement, mais je préfère être très clair, il n'est pas question qu'ils recampent", a asséné Didier Lallement, préfet de police de Paris.

"Cette opération vise non seulement à prendre en charge les migrants, mais aussi à faire cesser ces installations déplorables - ou inversement, dans l'ordre des motivations - qui sont sur des délaissés de voiries qui appartiennent à la commune de Paris ou à l'Etat,"  a assuré le préfet de police de Paris.  

La maire Hidalgo était sur la défensive.
"Nous avons obtenu des garanties des deux préfets pour que les personnes soient acheminées vers des hébergements, a commenté Anne Hidalgo, maire de Paris.
Et d'insister, dans l'optique des municipales de mars prochain : "Une de nos conditions, c'était que ça ne peut pas être une évacuation pure et simple, où une partie des gens ici auraient été dirigés vers des centres de rétention. Nous n'aurions pas été présents dans ce cas-là". "La rue n'est pas un lieu pour vivre. C'est un lieu de danger et d'indignité", a encore ajouté Anne Hidalgo, intarissable. 
L'Andalouse à la tête de la mairie a également dit avoir obtenu la garantie d'un "accueil inconditionnel" des personnes présentes sur les campements. Ce que les propos du préfet Lallement contredisent lorsqu'il distingue les squatteurs en situations régulière et irrégulière.


La maire  en campagne - officieuse mais agile - a eu une pensée aussi pour les riverains... "Et c'est un lieu où y compris les riverains ne peuvent pas accepter que l'espace public devienne ce qu'il était devenu ici porte de la Chapelle". 
Le candidat officiel LREM en campagne à Paris n'arborait pas son sourire niais: il n'était pas sur le terrain à 6 heures du matin, mais était pourtant très favorable à cette opération. Que dire alors de l'adjoint communiste à la socialiste Hidalgo, en charge du logement, Ian Brossat.

L'ancienne secrétaire d'Etat de Jean-Pierre Raffarin, en charge de la Lutte contre la précarité et l'Exclusion (2002-2004) - qui créa le plan 'Urgence hivernale' destiné à venir en aide aux SDF durant les mois d'hiver, après avoir participé à la création du SAMU social avec le Dr Xavier Emmanuelli - , Dominique Versini, son adjointe chargée des solidarités et de l'accueil des réfugiés, a observé "qu'une partie des personnes" présentes sur le campement "se sont évaporées dans Paris".



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