POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

jeudi 28 novembre 2019

Ecopla, l'affaire qui lie Macron et Ruffin à jamais

François Ruffin et Emmanuel Macron ont-ils "utilisé les ouvriers" d'Ecopla ?

L'avocat-journaliste Juan Branco révèle un accord de stratégie

000_T2405 (1) (1).jpg
L'apparente hostilité entre les deux Amiénois, c'est pour les media et les électeurs.
Avocat franco-espagnol opposant à la loi 'Hadopi 1' sur les droits d'auteur en 2009 et conseiller juridique en France de WikiLeaks et de Julian Assange, Juan Branco accuse les deux hommes d'avoir "mis en scène leur rivalité". Pour preuve, il publie un enregistrement de 2016 de leurs échanges sur l'entreprise Ecopla alors placée en liquidation judiciaire. D'autres extraits de la discussion, en présence de salariés de l'entreprise, et déjà diffusée à l'époque, apportent un autre éclairage.

Ce fichier audio datant de septembre 2016 d'un échange entre Emmanuel Macron et François Ruffin a été publié le mardi 26 novembre par l'avocat Juan Branco. Le premier, né en 1977, vient alors de quitter le ministère de l'Economie et le gouvernement et le second, né en 1975, journaliste à Fakir, media situé à la gauche de la gauche, n'est pas encore officiellement entré en politique. Les deux ont suivi leur scolarité au collège-lycée jésuite La Providence (1991-2007), un établissement privé catholique d'Amiens où enseignait la future épouse (1953) du jeune Emmanuel Macron.

Dans l'enregistrement de Branco - qui sera un avocat-conseil de "certains" Gilets Jaunes -, les deux hommes, qui se rencontrent au QG d'En Marche!, discutent de l'entreprise iséroise Ecopla, qui fabrique des barquettes en aluminium à Saint‑Vincent‑de‑Mercuze (38) et qui est alors placée en liquidation judiciaire. François Ruffin propose une "stratégie" au futur candidat et chef de l'Etat : "Le mieux, c'est que vous soyez vivement interpellé, et publiquement, par les salariés d'Ecopla. Ça fera un épisode. Et que vous y répondiez en disant : 'Moi, je suis prêt à me déplacer'. Ça fait un deuxième épisode."

Macron tombe d'accord pour "mettre en scène leur rivalité, en utilisant les ouvriers pour propulser leur notoriété" 

Résultat de recherche d'images pour "Ecopla Macron Ruffin"
Les compères
Après quelques secondes, Emmanuel Macron opine et récapitule : "Un, on échange sur le dossier. Deux, on vous tient au courant des avancées. Trois, vous m'interpellez publiquement. Quatre, dans la foulée, on cale ensemble une date de déplacement, avant le 5 octobre. Et on voit comment on la communique ensemble." François Ruffin conclut : "Et je pense que l'on sort d'ici en n'étant pas contents". 

VOIR et ENTENDRE comment Ruffin et Macron ont mis au point leur stratégie commune de valorisation médiatique, utilisant les ouvriers pour propulser leur notoriété:

François Ruffin a "tout essayé" pour sauver Ecopla

Cette discussion avait déjà été en partie diffusée par Radio Nova, en octobre 2016, dans une émission intitulée "QG de campagne". Dans cette version, des éléments de contexte apportent un autre éclairage. La conversation se déroule en présence de représentants d'Ecopla, venus plaider leur cause au QG du futur candidat à la présidentielle, sur les conseils de François Ruffin. On entend d'ailleurs le journaliste de Fakir conseiller aux salariés de "faire exister" leur situation dans l'espace public. Pour cela, Ruffin estime que Macron est "la clé du dossier", car il est alors "en pleine lumière". "Il faut lui bouffer un peu de sa lumière", résume-t-il.

Une fois élu député La France insoumise (LFI), Ruffin  se défend dans Le Monde.
"A ce moment-là, je mène une énorme bagarre pour sortir Ecopla du merdier. Ils ont été pillés par des fonds de pension, victimes d'un patron voyou. Quand il était ministre de l'économie, Macron ne les avait ni reçus ni écoutés." 
Au Figaro, il ajoute : "Je n’ai pas honte. J’étais dans un combat pour sauver des salariés d’une boîte située au fin fond de l’Isère, assure pourtant Ruffin. J'avais une carte Macron à jouer, je l'ai jouée. Et j'ai d'ailleurs joué d'autres cartes, avec d'autres candidats à la présidentielle, au même moment", révèle-t-il cyniquement.

François Ruffin a également réagi sur Twitter : "Oui, avec Christophe, Karine et les autres ouvriers, nous avons tout essayé pour sauver cette usine. Jamais je n'en aurai honte, oui, c'est ma fierté."
Egalement sur Twitter, le député LFI de la Somme a fustigé les "donneurs de leçons", les appelant à mener "ces batailles sociales autrement que depuis des posts sur Facebook". 

"J’avais une carte Macron à jouer, je l’ai jouée", se justifie Ruffin
Illustration de l'article 'Macron nous a tuer' par  François Ruffin,
dans Fakir n°77 du 5/12/1016

Au journal Le Figaro, François Ruffin explique ne pas avoir "envie de [se] cacher sur ce truc-là", évoquant l'entourloupe dont furent victimes les ex-salariés d'Ecopla, lesquels n'avaient finalement pas pu reprendre leur entreprise, rachetée par un concurrent italien, Cuki.
France Bleu Isère a rapporté, par ailleurs, que la société Nicholl Food Packaging (NFP), ex-maison-mère d'Ecopla, a été condamnée en avril 2018 à verser 1,2 million d'euros de dommages et intérêts  à ses anciens ouvriers pour licenciements abusifs.

L'entourage de Macron nie "toute mise en scène"

De son côté, l'entourage de Macron dans le déni assure que "les nombreux témoins des différents face-à-face en attesteront", selon Le Figaro.
Revoyons donc la scène du 'deal':

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):