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lundi 25 novembre 2019

L'ONU a publié des chiffres tendancieux sur l'immigration

L' "expert" de l’ONU présente ses excuses après cette publication de chiffres faux

L'expert de l'ONU a confondu les chiffres des ères Obama et Trump

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S
ans vérifier leur source, plusieurs media français  - dont l'AFP - ont publié les conclusions de cet expert, qui s'est rétracté. Il  y a quelques semaines, il affirmait que 100.000 mineurs de migrants étaient détenus dans des centres américains sous Donald Trump. Or, il s’agissait de chiffres concernant l'administration Obama. L'expert - indépendant, mais partisan - de l’ONU a présenté des excuses la semaine dernière à Genève pour avoir publié ces chiffres.

Les media qui ont fait confiance à l'AFP ont dû retirer les articles rédigés à l’issue de cette conférence de presse. 
Les chiffres diffusés concernaient le nombre de mineurs détenus au cours d’une année et non pas celui de ceux actuellement détenus. 
Ils portaient par ailleurs sur l’année 2015. Les retraits de ces articles ont suscité de vives réactions sur les réseaux sociaux. Ainsi, au pouvoir depuis un peu moins de trois ans, les partisans du président américain Donald Trump  - et de la vérité - y voient une intention malveillante visant à dénigrer sa politique migratoire.

Une évaluation "prudente" mais "très fiable" ?

Les Etats-Unis est l’un des pays retenant le plus d’enfants dans ses centres pour migrants, selon le directeur d'une enquête de l’ONU sur les enfants privés de liberté, Manfred Nowak, un avocat autrichien spécialiste des droits de l'homme. "Au total, et maintenant je parle d’enfants avec leurs parents ou d’enfants ou mineurs non accompagnés, les Etats-Unis sont un des pays où les chiffres sont les plus élevés. Nous avons plus de 100.000 enfants détenus en lien avec l’immigration aux Etats-Unis d’Amérique", avait-il déclaré lundi.

Troublée par ce nombre semblant particulièrement élevé, l’AFP avait finalement recontacté cet expert avant de diffuser ses dépêches afin qu’il le reconfirme. Lors de cette conversation, Manfred Nowak avait indiqué à plusieurs reprises qu’il maintenait son chiffre, affirmant à l’agence de presse que "le nombre total de ceux actuellement détenus est de 103.000"
Il avait même ajouté qu’il s’agissait d’une évaluation "prudente" basée sur les dernières données officielles disponibles, ainsi que sur d’autres sources "très fiables". Parole d'expert patenté...

Ces détentions dénoncées étaient en vérité celles de l'époque Obama

Mais deux jours plus tard, l’ONU publiait un communiqué pour dire que les déclarations de Manfred Nowak avaient été "dans une certaine mesure mal comprises". Sic ! Le communiqué précisait que l’expert s’était appuyé sur des données compilées par l’agence de l’ONU pour les réfugiés pour 2015, pendant la présidence de Barack Obama. Il ajoutait qu’il s’agissait de données cumulées -  donc gonflées - et non pas du nombre de détentions à un moment précis de l’année. Que ne le disait-il pas !

Contacté pour donner des explications, Manfred Nowak, expert mandaté par l’Assemblée générale de l’ONU, a déclaré : "J’aurais dû être plus clair [re-sic !] sur le fait [ ! ] que ce sont des données sur un an et qu’elles ont déjà trois ans", a-t-il répondu. "Il y a eu manifestement un malentendu et je suis prêt à présenter des excuses pour cela… Je suis désolé", a-t-il conclu. 
Quant au bureau des droits humains de l’ONU, il n’a pas fait de commentaire...

76.000 mineurs arrêtés à la frontière

La manipulation des chiffres, de surcroît par un expert de l'ONU, n'est pas passée cette fois inaperçue. Que penser maintenant des chiffres officiels  des services américains des douanes et des frontières (CBP) qui font état de 76.020 mineurs non accompagnés appréhendés à la frontière sud des Etats-Unis avec le Mexique, lors de l’année fiscale 2019 (octobre 2018 à septembre 2019) ?

En outre, 473.682 personnes
– enfants, deux fois comptés (avec les non- accompagnés ci-dessus) ou adultes – ayant franchi la frontière au sein d’une famille  - la leur  ou non - ont également été arrêtées, selon ces statistiques officielles. Il s’agit encore une fois de données cumulées sur un an qui ne reflètent pas le nombre de personnes actuellement détenues. On s'interroge donc sur la validité des chiffres qui sont présentés en appui d'une démonstration.

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En 2005 déjà, mais à propos du camp de Guantanamo, Manfred Nowak (ci-contre) avait déjà sauté à des conclusions hâtives, déclarant : "le fait que l'accès aux prisonniers ait été refusé pendant si longtemps aux enquêteurs de l'ONU est un signe qu'ils souhaitent dissimuler certaines choses à la vue du public".
Nowak est de ces experts-militants qui critiquent des conditions de détention, sur des bases floues et partisanes, jugeant par exemple que certaines techniques d'interrogatoire pourraient être assimilées à de la torture. Commentaires subjectifs ou supputations abusives, la fiabilité de ses prises de positions étaient douteuses depuis quatorze ans et nos media professionnels éclairés auraient dû prendre ses chiffres avec des pincettes. 
Typiquement, les 'fact-checkers" n'ont pas non plus sourcillé : preuve que leurs préférences politiques faussent leur discernement ?

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