POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

vendredi 22 novembre 2019

A Amiens, aux ex-Whirlpool, Macron raconte des salades, croyant se refaire la cerise

Macron face à la colère des salariés, après les photos mises en scène avec les enfants des écoles

Macron, face à ses manquements et insuffisances


Résultat de recherche d'images pour "2019 Macron a Amiens Whirlpool"
"Comment avez-vu pu être aussi naïf ?"

lui reproche vendredi un salarié licencié : "le repreneur a menti !
Macron a mis deux ans avant de se montrer à nouveau, mais c'est pour dire que le président ne peut pas tout ! Il a donc affronté la colère d'ex-salariés de l'usine Whirlpool d'Amiens et du député François Ruffin, élu de la circonscription.

Le chef de l'Etat s'était affiché en octobre 2017 pour une visite avec un repreneur, lequel avait été largement aidé par Bercy. Mais cette entreprise de confiance (WN) de l'industriel picard Nicolas Decayeux a été liquidée en août 2019, faute de débouchés commerciaux. Alors, elle n'employait déjà plus que 182 salariés.

"Le repreneur s'est planté mais c'est trop facile de mettre ça sur le dos de l'Etat", a rétorqué Macron dans un langage qui se veut populaire, pour se faire comprendre des salariés qui lui reprochent de s'être laissé "berner", de ne pas avoir suivi l'affaire et de n'avoir donc pas vu venir l'échec de la reprise. C'est-à-dire manque de clairvoyance, négligence et incompétence.

Les échanges ont été vifs, rappelant sa venue sur le parking de l'usine entre les deux tours de la présidentielle de 2017, après que Marine Le Pen l'avait défié par une visite surprise aux salariés le même jour. Il est revenu vendredi dans l'usine pour faire le dos rond et dire qu'il n'oublie pas les salariés de nouveau sur le carreau, malgré les garanties qu'il avait apportées d'une reprise par un entrepreneur sérieux qui a reçu 7,5 millions d'euros de subventions publiques contre la reprise d'environ la moitié des 290 salariés. De l'argent public jeté par les fenêtres et des vies brisées.

"Une reprise, il y a toujours une part de risque", a raconté Macron

maintenant cinquante ans passés, les hommes et les femmes qui lui avaient accordé leur confiance n'en croient pas leurs oreilles ce matin : ce président qui appelle les Français à être positifs et entreprenants, "en même temps" leur dresse son "constat d'échec" et pis, c'est comme ça, on n'y peut rien au sommet de l'Etat. Et la presse leur reproche de l'avoir  "sans cesse interrompu" !

"Je regrette tous les jours d'avoir mis la signature du syndicat sur cette reprise", a lancé, dépité, l'ex-Whirlpool Frédéric Chanterelle, délégué CFDT, syndicat réformiste et béni-oui-oui.
"Cette reprise, j'ai uniquement l'impression que ça a été un montage entre vous et Whirlpool et un repreneur véreux. Vous aviez dit que c'était un projet fiable", a renchéri Patrick Sinoquet, de la CFDT. Raison de plus pour le suivre de près...
"Arrêtez d'être parano !", leur lance l'arrogant Macron. 
"Le repreneur, c'est pas un copain à moi [On parle comme ça dans le peuple, au moins dans les romans]. On l'a aidé, sinon vous me l'auriez reproché, argue le banquier victimisé. Tout a été vérifié, assure-t-il même, sans preuve : vérifier et ne rien voir, n'est-ce pas la preuve d'une incompétence ? (...) 

Et de prendre le parti du repreneur
: "Il a raté son affaire, est-ce qu'il a fait fortune sur notre truc [sic] ?" interroge-t-il, avec légèreté et indifférence. En cas de fraude, "il sera jugé, il y aura une condamnation", a-t-il encore assuré, bien qu'il ne soit pas juge.

Ce qui n'empêche pas - 
après avoir confirmé l'aide de l'Etat au repreneur - l'inconséquent Macron d'admettre que Nicolas Decayeux, patron de WN, a reçu "un salaire (...) aberrant" au point qu'a été lancée une procédure pénale. 

"Vous vous grandiriez auprès des salariés et auprès de moi à admettre que vous avez merdé"

"Pas vous personnellement, mais que l'Etat a merdé", a lancé François Ruffin. 
"Je fais pas ça pour me refaire la cerise" (se refaire une figure), a répliqué l'archaïque Macron, se voulant apaisant. "J'ai mis la pression sur les ministres sur ce dossier comme je ne l'ai pas fait pour d'autres". Au risque de perdre un peu plus la face, il doit maintenant citer les noms des entreprises qu'il a abandonnées à leur sort.

"L'engagement que je prends est que l'ensemble des salariés de Whirlpool retrouvent des perspectives et de l'emploi", a ajouté le beau parleur en faisant allusion à deux projets de reprise, ainsi que le projet de "l'Increvable" pour fabriquer des machines à laver réparables, défendu par F. Ruffin.

VOIR et ENTENDRE cette scène en (très) petit comité, dans un hangar entre deux autres, loin des cris des salariés et militants en colère, et entouré de la préfète qui distribue la parole, la secrétaire d'Etat Agnès Pannier-Runacher en charge de la... reconquête industrielle (!), et la députée Barbara Pompili, ex-EELV, désormais réélue députée en 2017 avec le soutien de La République en marche, dont elle a intégré le groupe LREM à l'Assemblée nationale...

"Je veux que dans le trimestre qui vient on réussisse à faire avancer les choses,  "précise"-t-il (si on peut dire), y compris en investissant sur le site pour réindustrialiser", a-t-il ajouté, sans autre précision de montant et de délai, promettant cette fois un suivi assuré par la ministre Agnès Pannier-Runacher ainsi qu'une cellule psychologique". "J'ai toujours tenu mes paroles", a-t-il asséné devant un public peu réactif...

"Rendez-vous dans un an !", a-t-il conclu, sur une note d'allégresse, l'une des salariées - tout aussi guillerette - espérant pouvoir alors "boire le champagne" avec lui... 

Chat échaudé craint l'eau froide
Atmosphère nettement plus circonspecte cependant sur le parking de l'usine à l'issue de la visite: "on a envie d'y croire mais on a été tellement berné qu'on est méfiant car des promesses, tout le monde peut en faire", a ainsi mis en garde Corinne Bizet, une ex-Whirlpool non reprise par WN. 
"Il y a eu des annonces, maintenant on attend des actes. Mais on a tellement été baladé que là, je ne m'attends plus à rien...", a renchéri Farid Baaloudji, 22 ans de Whirlpool et un an de WN, pendant que Pannier-Runacher, se félicitant en langue de bois d'énarque des "échanges francs, directs, dans le respect", affirmait: "Il n'y aura plus de doute quand chacun aura retrouvé un travail". Dans un an ou deux et à cinquante ans ? 
Suffira-t-il de traverser la rue ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):