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lundi 4 novembre 2019

Conditions d'accès à l'assurance-chômage : la réforme est-elle une trappe à chômeurs ?

Inquiétudes grandissantes face aux durcissements des règles d'accès à l'assurance chômage

Les premières mesures de la réforme de l'assurance-chômage sont entrées en vigueur vendredi 1er novembre

Résultat de recherche d'images pour "trappe à chomage"Une réforme visant avant tout à réaliser plus d'un milliard d'euros d'économies par an (3,4 milliards d'économies sur trois ans) est-elle faite pour les éclopés du marché du travail ? Les conditions d'éligibilité aux allocations sont notablement durcies par une série de mesures qui attirent tout particulièrement les critiques.

Laurent Berger dénonce une réforme "indigne" et se dit prêt à débattre avec Muriel Pénicaud, la mère-porteuse de cette nouvelle réforme Macron.

"Tuerie", "punition", réforme qui va "créer des drames" et des "trappes à pauvreté". Depuis l'annonce du contenu de la réforme en juin, traduite dans deux décrets publiés en juillet, Laurent Berger ne décolère pas.
Le secrétaire général de la CFDT, syndicat réformiste, n'a pas eu de mots assez durs ces derniers temps pour qualifier cette réforme scélérate, et encore vendredi matin sur Franceinfo. "Cette réforme va faire beaucoup de mal aux demandeurs d'emploi. Beaucoup beaucoup de mal aux chômeurs indemnisés", a-t-il répété sur la radio publique. "C'est 1,4 million de personnes qui vont être très directement concernées", a-t-il précisé.

Les mesures assurant le durcissement des conditions d'accès à l'assurance chômage sont les premières mises en vigueur dès ce 1er novembre. Il faudra désormais avoir travaillé six mois sur les 24 derniers mois, au lieu de quatre sur 28 auparavant, et la dégressivité des allocations pour les hauts revenus au bout de six mois. Selon les chiffres de l'UNEDIC, 850.000 demandeurs d'emploi vont perdre 200 euros net par mois à partir de l'an prochain, dans deux mois.

"Ça fait 100% de perdants", a calculé le responsable syndical, qui accuse la ministre du Travail Muriel Pénicaud d'avoir fait cette réforme non pas pour aider au retour à l'emploi mais "pour faire des économies sur le dos des demandeurs d'emploi" . 

Ces règles "se sont mises en place suite à l'échec d'une négociation dans un cadre où il était quasi-impossible, pour l'ensemble des acteurs sociaux, patronat ou syndicats, d'aller vers un accord", a dénoncé L. Berger. "Elles ont été mises en place par décret, et il n'y a pas de possibilité d'intervention sur les décrets lorsqu'ils sont légaux. Ça n'empêche pas de continuer à dire que cette réforme est injuste et indigne", a-t-il insisté.
"On est dans un pays où quand on tape sur les plus fragiles, ce n'est pas ce qui fait le plus réagir. J'en suis presque malade au sens imagé . Ma colère n'est pas feinte", a ajouté Laurent Berger.

"Je viens de ce secteur, de l'accompagnement des demandeurs d'emploi. Je suis prêt à débattre avec Mme Pénicaud sur ce que ça veut dire concrètement, y compris sur ses allégations selon lesquelles les demandeurs d'emploi n'ont qu'à retrouver un travail. C'est plus compliqué que cela", a-t-il insisté.

"Nous nous battons contre la précarité, on investit un milliard d'euros pour l'insertion par l'économique des plus vulnérables, on est en train de former des jeunes pour qu'ils aient un emploi, on est en train de former des demandeurs d'emploi comme on l'a jamais fait, on rajoute des postes à Pôle emploi pour que les personnes soient mieux accompagnées", s'est justifiée jeudi sur LCI la ministre du Travail. "Notre but, c'est l'emploi, plus d'emploi, moins de précarité" , a-t-elle ajouté.

Eric Heyer, est sceptique : à bien des égards, les mesures gouvernementales ne vont rien régler, sinon à la frange.

VOIR et ENTENDRE le directeur du département analyse et prévision de l'OFCEdans Ecorama :



Michel Sapin, l'ancien ministre de l'Economie de François Hollande, taclait une "réforme injuste et brutale"

"Là, c'est vraiment la première réforme depuis très longtemps qui est aussi brutale, aussi injuste et qui va créer plus de pauvres. C'est une réforme qui tape sur les plus faibles," s'est-il indigné au micro d'Europe 1 vendredi 1er novembre.



Interrogé sur les échecs des négociations avec les partenaires sociaux, Michel Sapin a estimé que cet échec était "voulu par le président de la République".
Macron "avait créé toutes les conditions pour qu'il ne puisse pas y avoir d'accord. Il ne pouvait pas y avoir d'accord de la part du patronat et il ne pouvait pas y avoir d'accord de la part des organisations syndicales", affirme Michel Sapin qui pointe "un échec organisé, c'est un échec voulu. Et c'est un échec qui donnait toute liberté ensuite au gouvernement de prendre des mesures que jamais les partenaires sociaux n'auraient pu négocier ou n'auraient voulu négocier".

Matthieu Orphelin, ancien membre de la majorité présidentielle LREM, s'est déclaré samedi sur Europe 1, "très inquiet"

Résultat de recherche d'images pour "trappe à chomage"

"Il faut que le gouvernement entende", a tonné e député du Maine-et-Loire, un ancien membre de la majorité présidentielle. Il est en effet monté à nouveau au créneau samedi, cette fois contre le durcissement des règles d'accès. "Je suis très inquiet par le durcissement des conditions d'éligibilité", a ainsi déclaré sur Europe 1 le député dissident du Maine-et-Loire.
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"C'est assez paradoxal par ailleurs, au moment où le gouvernement met en place une stratégie de lutte contre la pauvreté, j'ai peur que ce durcissement soit une trappe à pauvreté", a déclaré le député. "Je crois qu'il faut que le gouvernement entende les inquiétudes des acteurs comme Laurent Berger de la CFDT (...) Il faut que le gouvernement entende les alertes des acteurs sur ce sujet". Et de répéter : "j'ai beaucoup d'inquiétudes". 


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