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mardi 3 septembre 2019

Schiappa tape sur les nerfs de Bourdin

Le journaliste la menace d'interruption de l'échange

Une violence de plus faite aux femmes insupportables ?

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Autour d'une table, pour parler de quoi ?
La secrétaire d'Etat esquivait sans cesse les réponses lors d'un entretien inutile sur RMC (BFM), le mardi 3 septembre. Pourquoi en effet imposer sa présence sur une antenne si on ne veut rien dire ? "Les réponses de la secrétaire d’Etat au sujet des objectifs et des annonces du Grenelle contre les féminicides n’ont pas satisfait le journaliste," estime pourtant L'Obs... A-t-elle, oui ou non, apporté ne serait-ce que des éléments de réponses ?

La commère du gouvernement était venue se montrer, mais elle réservait en fait ses annonces relatives au Grenelle des violences conjugales pour plus tard, dans la journée. Et le présentateur de la matinale de RMC-BFMTV s'est agacé de servir de caisse de résonance à la campagne de promotion de ce "grand débat" médiatique voulu par la secrétaire d'Etat auprès du grand escogriffe de Matignon. 

Les campagne de com' en gros sabots, ça suffit !

Les Français ont été tellement gavés de documentaires et de débats sur le réchauffement (puis le refroidissement) climatique, que le sujet de l'écologie serait passé au deuxième rang de leurs préoccupations, derrière leur pouvoir d'achat. Schiappa a donc décidé de faire encore plus de bruit pour faire avancer la cause des femmes - d'ici et d'ailleurs, athées et fondamentalistes - qui seraient battues (parfois à mort, non pas par lapidation ou coups de couteau de boucher, comme ailleurs, mais sous des coups à mains nues de leurs bourreaux, parce que femmes et non pas parce qu'insupportables. 
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A-t-on besoin de mecs en jupons ?
'NousToutes' occulte les exemples inverses, tel celui de Marie Besnard, "l’empoisonneuse de Loudun", "la bonne dame de Loudun," soupçonnée d'être une tueuse en série et inculpée pour le meurtre de douze personnes, dont son propre mari. Après trois procès qui durèrent plus de dix ans, Marie Besnard fut menacée de la peine capitale, mais libérée en 1954, puis acquittée par la cour d'Assises de la Gironde le 12 décembre 1961. Marie Besnard publiera ses mémoires en 1962 et mourra de sa belle mort à Loudun en 1980, à l'âge de quatre-vingt-trois ans.

La perversité du débat manichéen qui s'ouvre repose sur le postulat que l'homme serait un macho sexiste et pervers
, quand la femme ne serait que grâce et perfection outragées. Des a priori sur les relations hommes-femmes femmes-hommes vouent ce débat à l'échec pour une multitude de raisons, parmi lesquelles des non dits politiquement incorrects, car le tableau caricatural offert à gros traits schématiques des unes, vertueuses, et des autres, violents par essence, ne souffre pas des correctifs qui s'imposeraient pour encadrer la discussion.  Seules importent les violences et les morts : leurs causes culturelles et religieuses, physiologiques et génétiques, sociétales ou inter-personnelles n'entrent pas en lignes de compte. Les organisatrices, militantes féministes,  ne se remettent pas en cause : ni leur sexisme, ni leurs propres violences langagières et outrances physiques. En bref, leur guerre des sexes qui laisse les plus faibles sur le carreau. Divers hadiths vont dans le sens du devoir moral de la femme de répondre aux besoins sexuels de son époux (un devoir réciproque): "Une femme ne doit jamais se refuser à son mari, fût-ce sur le bât d’un chameau." Le viol conjugal est-il couvert par l'islam ? Un débat apaisé s'impose, mais elles ne sont pas les bonnes personnes.

La stratégie du gouvernement : éclipser le débat sur la réforme des retraites


Le timing choisi interpelle ceux qui veulent sérénité et respect des divers dossiers sensibles de la rentrée : les propositions de Jean-Paul Delevoye, la répartition ou le filtrage des migrants, l'économie circulaire, la diplomatie chahutée (Brexit en Europe, et conflits libyen et syrien ou accord sur le nucléaire iranien au Proche Orient, et le Mercosur ou Hong Kong à l'international), en passant par l'extension de la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes, lesquels ne peuvent progresser que dans une société apaisée. Macron, Philippe et Schiappa ont donc décidé de jouer des sujets les uns contre les autres pour les faire avancer séparément, au risque de créer des blocages de mentalités et des affrontements violents, familiaux, nationaux et internationaux. Le "monde nouveau" de Macron peut-il n'être de ce big bang ?


Distiller des annonces floues fabrique de l'irritation générale 

L'animateur de RMC-BFMTV n'a pas caché sa frustration face à l'opacité des réponses de Marlène Schiappa, d'autant qu'elle s'était invitée à son entretien matinale mardi 3 septembre. La secrétaire d'Etat à la lutte contre les discriminations et l'égalité femmes/hommes fait la tournée de tous les media pour faire parler de son Grenelle des violences conjugales, qui débute ce mardi. Mais de ses phrases creuses et déclarations volontaristes il ne sort rien: elle bat le tambour sans rien à dire et casse les oreilles de toutes et tous, dont Jean-Jacques Bourdin, lequel a bien compris que ce Grenelle est un pare-feu à tous les incendies que le Macron pyromane a prémédité d'allumer en meme temps. L' Acte 2 de son quinquennat sera chaud ou ne sera pas.  

"Je me demande pourquoi vous acceptez une invitation quand vous me dites sans cesse 'Bah non, de toute façon les annonces seront faites dans l'après-midi", a t-il reproché à Marlène Schiappa, en direct à l'antenne. "Vous savez que ça, c'est absolument insupportable !", a-t-il grondé.

VOIR et ENTENDRE
la version Bourdin de la dérive médiatique du gouvernement, ce 4 septembre 2019: 
Quant au HuffPost (Huffington Post), détenu à 51 % par la maison-mère américaine (Oath) et à 34 % par Le Monde, le site d'actualité, de style sensationnaliste, se désolidarise de son confrère, estimant que c'est une habitude chez Bourdin de s'énerver en direct...

L'Obs commente ainsi le dialogue de sourds :
"la secrétaire d’Etat chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes s’est heurtée aux questions et à l’entêtement du journaliste."  
Et le journaliste anonyme de L'Obs de produire un exemple : "Alors qu’elle était notamment interrogée sur le numéro d’urgence 3919, ainsi que sur les mesures envisagées, Marlène Schiappa a répété plusieurs fois que 'des annonces [seraient] faites dans l’après-midi'. Une réponse qui n’a pas convenu à Jean-Jacques Bourdin, qui espérait obtenir plus d’informations et n’a pas goûté les injonctions [sic] à la 'patience' de la secrétaire d’Etat." Que faisait-elle ce matin sur RMC, si elle voulait garder la primeur de ses déclarations pour l'après-midi ?

"Il ne s’agit pas d’être patient, il s’agit de dire ce qui est au fond de vous, ce que vous souhaitez, quels sont les objectifs que vous souhaitez atteindre ?", assène-t-il [écrit L'Obs] visiblement agacé." Une insistance légitime, si on fait le métier d'informer l'opinion...


"Les objectifs que je souhaite atteindre je les ai donnés dans le cadre de ce Grenelle, répond-elle sans se démonter [commente l'anonyme de L'Obs]. C’est mieux prévenir, cela passe par l’éducation; mieux prendre en charge, cela passe par l’accompagnement; et mieux punir, donc mieux sanctionner." A-t-on avancé?

"Interrompue plusieurs fois par le journaliste
[dixit L'Obs], Marlène Schiappa ne cille pas 
[parler à un masque de cire, c'est de la télé macronienne ! ou l'exposition Toutânkhamon à la Grande Halle de La Villette...], maintenant qu’elle ne peut pas encore s’exprimer et poursuit : "C’est un travail collectif, cela fait des mois que l’on construit ce Grenelle avec les associations et avec tous les ministres. Les annonces, elles seront faites par le Premier ministre à 15 heures au début du Grenelle." Sauf que l'émission  Bourdin Direct a lieu à 8h35 du matin !

Commentaire de L'Obs : "Face à elle, Jean-Jacques Bourdin se montre à la fois dépité et exaspéré de ne pas obtenir ce qu’il veut. "Je me demande pourquoi vous acceptez une invitation quand vous me dites sans cesse : 'Toutes les annonces seront faites dans l’après-midi', lâche-t-il avec un sourire" contraint. "Vous savez que c’est absolument insupportable ! "

"Moi je vous invite [soit !]. Si je vous invite, c'est pour que vous donniez des réponses", s'indigne le journaliste lorsqu'il réalise qu'il est instrumentalisé. "On peut arrêter l'interview !", lui a répondu Marlène Schiappa, qui doit lancer dans l'après-midi un "Grenelle" que les associations et proches de victimes de féminicides espèrent voir déboucher sur des mesures immédiates et des moyens accrus.

"Alors que Marlène Schiappa
propose d’arrêter l’entretien, Jean-Jacques Bourdin menace de la prendre au mot. "Vous savez, ça va arriver un de ces jours !", s’exclame-t-il. L’avertissement est lancé. Les deux interlocuteurs vont finalement trouver un terrain d’entente. L’interview de la secrétaire d’Etat s’est poursuivie avec les thèmes du port du burkini dans les piscines municipales et des injures homophobes dans les stades de football." 
L'Obs est content avec ça... Et aussi que, contre les féminicides, Schiappa "a inventé un bracelet connecté"...

Un débat qui n'envisage que les violences conjugales

Ce rendez-vous très attendu s'ouvre alors qu'une centaine de femmes ont été tuées par leur conjoint ou ancien concubin depuis le 1er janvier dernier, selon un décompte d'un collectif militant, "Féminicides par compagnon ou ex". Le ministère de l'Intérieur a recensé 121 féminicides pour toute l'année 2018, soit un tous les trois jours.
Soit une poussée préoccupante, notamment depuis la montée de l'islam en France.
La famille, l'institution, est ciblée.
Si une femme meurt, sur la voie publique (un parc des sports ou un magasin) sous les coups d'un agresseur anonyme, c'est un fait divers.
Qu'est-ce, à ce propos, que l'anarcha-féminisme ?
Egalement nommé anarcho-féminisme ou féminisme libertaire, cette orientation politique importée d'Argentine dans le milieu des années 1890 combine féminisme et anarchisme de gauche et dénonce la domination des hommes sur les femmes comme l'une des premières manifestations de la hiérarchie dans nos sociétés : "Ni dieu, ni patron, ni mari". Pour les anarcha-féministes, le combat contre le patriarcat est donc partie intégrante de la lutte des classes - et de la lutte contre l'Etat - comme l'a formulé Susan Brown : "Puisque l'anarchisme est une philosophie politique opposée à toute relation de pouvoir, il est intrinsèquement féministe."
Depuis les années 2000, l'un des aspects principaux de l'anarcha-féminisme est son opposition aux conceptions traditionnelles de la famille, de l'éducation et du rôle des sexes, opposition visant notamment l'institution du mariage déclaré frein à l'évolution individuelle : "Le mariage est avant tout un arrangement économique [...] la femme le paye de son nom, de sa vie privée, de son estime de soi et même de sa vie."
Ni Bourdin, ni les participants à ce Grenelle ne savent dans quoi ils mettent les pieds. Et il  s’ouvre ce mardi et devrait se poursuivre pendant ...trois mois.

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