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mercredi 18 septembre 2019

Les "décrocheurs" de portraits ne méritent pas d’être "encouragés", décrète une ministre

Elisabeth Borne condamne le juge militant

La ministre de la Transition écologique réagissait à l’annonce de la relaxe, lundi à Lyon, de deux "décrocheurs" d’un portrait de son idole 

 Décrocher un portrait d’Emmanuel Macron, une action jugée "légitime" par le tribunal de Lyon


"Des comportements inciviques ne méritent pas d’être encouragés", a estimé Elisabeth Borne mardi matin, suite à la relaxe lundi à Lyon de deux "décrocheurs" d’un portrait d’Emmanuel Macron. Les deux militants, un homme et une femme âgés de 32 et 33 ans, avaient décroché le portrait du président de la République dans la mairie du 2e arrondissement de Lyon en février dernier pour dénoncer la politique gouvernementale en matière de lutte contre le réchauffement climatique. Ils étaient poursuivis pour vol en réunion.

Dans sa décision, le juge a reconnu que le vol de "l’objet d’une valeur fortement symbolique" était bien matérialisé. Mais il a aussi exprimé un jugement personnel, selon lequel la réalité du dérèglement climatique "affecte gravement l’avenir de l’humanité", ce qui ouvre la porte à une possible légitimation "d’autres formes de participation" des citoyens, "dans le cadre d’un devoir de vigilance critique"
"Je pense que franchement des comportements inciviques ne méritent pas d’être encouragés par des décisions de ce type", a réagi sur France 2 Elisabeth Borne évoquant "un cas isolé".

"Le juge n’encourage pas la désobéissance civile", d'après Cécile Duflot

Marche des portraits, lors du G7 de Biarritz


Mais l’ancienne ministre du Logement de Hollande, l'écologiste radicale Cécile Duflot considère que le juge "n’encourage pas la désobéissance civile". "Il dit que la réalité du dérèglement climatique est avérée et que le gouvernement a pris des engagements qu’il ne tient pas", a  affirmé cette militante EELV, mardi sur Franceinfo. Il "a été très courageux, cette décision restera dans l’Histoire", a ajouté l'actuelle directrice d’Oxfam France qui, lors de l’audience début septembre à Lyon,avait défendu  "un acte citoyen au sens le plus noble du terme".
"Il y a trois choses très importantes dans ce jugement, c’est la reconnaissance de l’inaction climatique et du péril réel ; le fait, quand on est citoyen, qu’on puisse légitimement, interpeller le pouvoir exécutif et le président de la République d’une autre manière que par les élections ; et cette décision de relaxe". 
Le Parquet, c'est-à-dire le gouvernement, a déjà annoncé avoir fait appel de la décision.

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