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samedi 21 septembre 2019

Affaire Ferrand : pas de mise en examen pour la "compagne" du président de l'Assemblée

Placée sous le statut de témoin assisté, sa maîtresse est épargnée par la vague des mises en examen par des juges  politiques

Après la mise en examen de Patrick Balkany ou de Richard Ferrand, jeudi 12 septembre, la compagne de ce dernier était à son tour entendue par trois juges lillois en charge de l’enquête dans l’affaire des Mutuelles de Bretagne.

Richard Ferrand et sa compagne Sandrine Doucen, à l\'Elysée, le 15 octobre 2018. Dans la soirée, Sandrine Doucen a été placée sous le statut de témoin assisté pour "complicité de prise illégale d’intérêts et recel", a annoncé le Parquet de Lille.
"Elle était également entendue en qualité de représentante légale de la SCI SACA. La personne morale a été placée sous le statut de témoin assisté pour recel", a précisé le Parquet.

Des locaux loués alors qu’ils appartenaient à sa compagne

Le fait que sa compagne maîtresse (ils ne sont ni mariés, ni pacsés) ait été placée sous le simple statut de témoin assisté et non pas mise en examen "est de nature rassurante pour la suite de l’instruction", a anticipé l’entourage du président de l’Assemblée nationale.
Président de l'Assemblée nationale, Richard Ferrand, a été lui-même mis en examen pour prise illégale d'intérêts dans cette même affaire, parce que les Mutuelles de Bretagne, qu’il dirigeait alors, avaient décidé en 2011 d'accorder un prêt avantageux à un acquéreur dont le nom n'apparaissait pas, mais qui se révéla être sa compagne, ainsi devenue propriétaire de locaux commerciaux mis en location.

Cette prise illégale d'intérêts avec la complicité des Mutuelles de Bretagne avait toutefois conduit Richard Ferrand à quitter le gouvernement en juin 2017. A peine nommé ministre de la Cohésion des territoires, il avait été épinglé par Le Canard enchaîné qui avait révélé l’affaire.
Le procureur de Brest, Finistère, avait ouvert une enquête préliminaire en juin 2017, classée sans suite en octobre. Le représentant de la ministre Belloubet,  collègue au gouvernement de Ferrand - député du Finistère (Carhaix est à une heure de route de Brest) -  avait invoqué la prescription s’agissant d’un éventuel délit de prise illégale d’intérêts et jugé que les infractions d’abus de confiance et d’escroquerie n’étaient "pas constituées".



L’association anti-corruption Anticor avait alors déposé une seconde plainte avec constitution de partie civile. L’information judiciaire, ouverte à Paris, avait été dépaysée à Lille en juillet 2018, un magistrat parisien lié à Anticor étant à l’origine de la procédure judiciaire. 
Depuis, le vice-président d'Anticor, Eric Alt, également magistrat, est visé par une enquête administrative.

Richard Ferrand doit-il démissionner ?

Ce proche de Macron est rattrapé par ses tweets sur la mise en examen de François Fillon. En 2017, il estimait en effet que le candidat de la droite, alors mis en examen, avait "perdu toute autorité morale". Les réseaux sociaux ont tous les défauts, sauf celui d'étouffer les affaires ou d'effacer des propos radicaux tenus dans le passé. Depuis la mise en examen de Richard Ferrand ce jeudi 12 septembre,  la majorité et l’Elysée font bloc autour du président de l’Assemblée nationale, mais à l’exemple du socialiste Olivier Faure ou du député LR Philippe Gosselin, des responsables de l’opposition  estiment que l’élu du Finistère n’est plus en situation de diriger décemment les débats. "Il a perdu toute autorité morale"...

C’est en fait la "présomption d’innocence" à géométrie variable de Richard Ferrand qui est pointée, au delà de son maintien (ou non) au Perchoir. Des tweets ont effet été déterrés, non pas par la presse institutionnelle subventionnée, mais par les réseaux: il les avait publiés en pleine campagne présidentielle, alors perturbée par le "Penelope Gate", quand François Fillon avait été mis en examen pour détournement de fonds publics.

Ex-député socialiste qui a trahi le PS, Ferrand s’en prenait au principal candidat de l'opposition qui, selon lui, "voudrait que soit placé dans nos mairies et nos écoles le portrait d’un homme mis en examen, qui a perdu toute autorité morale". Les "décrocheurs" ont reçu le message, mais l'appliquent désormais à Macron... 
Dans une autre publication, il tenait à peu près les mêmes propos concernant le candidat LR: "nous disons à François Fillon qu’il a perdu toute autorité morale pour diriger l’Etat et parler au nom de la France"

Des propos qui intervenaient dans un contexte où le candidat du premier parti politique de France avait promis qu’il jetterait l’éponge en cas de mise en examen.
Une droite voudrait que soit placé dans nos mairies et nos écoles le portrait d'un homme mis en examen, qui a perdu toute autorité morale.

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Nous disons à @FrancoisFillon qu'il a définitivement perdu toute autorité morale pour diriger l'Etat et parler au nom de la France.

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Ces deux tweets lui reviennent lui sont revenus en pleine face ce jeudi. “Fidèle à ma conception de la présomption d’innocence, je ne demande pas à Richard Ferrand de démissionner. Impliqué cependant dans une affaire concernant sa compagne, je ne peux cependant m’interroger sur le décalage entre ses propos d’hier sur Fillon et d’aujourd’hui", tacle le député LR du Vaucluse Julien Aubert, joignant à sa publication une capture d’écran de l’un de ces tweets.Et le candidat à la présidence des Républicains d’ironiser: "aux yeux de tous, il est arrosé, comme l’arroseur, pour ne pas dire douché ou rincé"

Même ironie chez le député LR Bruno Dive, qui reprend mot pour mot la citation de Richard Ferrand.
Fidèle à ma conception de la présomption d’innocence, je ne demande pas à @RichardFerrand de démissionner. Impliqué cependant dans une affaire concernant sa compagne, je ne peux cependant m’interroger sur le décalage entre ses propos d’hier sur et d’aujourd’hui. (1/3)


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Le Parti présidentiel voudrait que soit maintenu à la tête de la représentation nationale le visage d’un homme mis en examen, qui a perdu toute autorité morale ?
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Ces anciennes publications ont également été remarquées par le Rassemblement national. "Cher Richard Ferrand, ce message, daté du 4 avril 2017, vous est aujourd’hui destiné", tacle le cadre RN Jean Messiha, demandant au président de l’Assemblée d’
en tirer "toutes les conséquences", sous-entendu en démissionnant.
Cher @RichardFerrand, ce message, daté du 4 avril 2017. vous est aujourd’hui destiné.
Son auteur était un vrai visionnaire !
Veuillez svp en tirer toutes les conséquences.
https://
/status/852938381365522434 

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Quand l’affaire des Mutuelles de Bretagne avait éclaté en juin 2017, 
par la voix de Christophe Castaner, le premier ministre avait fait savoir que Richard Ferrand serait immédiatement démis de ses fonctions en cas de mise en examen. Mais à cette époque, l’intéressé était ministre, et non président de l’Assemblée nationale, comme c’est le cas aujourd’hui, sur désignation du président Macron, avec pour objectif de le mettre à l'abri de la Justice, une technique pratiquée par François Mitterrand. 
Un poste au gouvernement que le Breton avait finalement été contraint de quitter avant sa mise en examen.

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