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dimanche 8 septembre 2019

Municipales à Paris : Villani porte un premier coup à l'autorité de Macron

Et si cet exemple de dissidence se reproduisait ailleurs? 

Le modèle de candidature dissidente offert par Cédric Villani à la mairie de Paris semble promis à la duplication.

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Le Journal du Dimanche n'est pas allé chercher loin pour s'en prendre à la candidature Villani
: il a choisi d'interroger son propre directeur de la rédaction (et éditorialiste à RMC et BFMTV, également suspect de Macron-friendliness), Hervé Gattegno, qui a navigué d'une salle de rédaction à l'autre (du Méridional au Nouvel Observateur, en passant aussi bien par Le Monde que par Le Point ou Vanity Fair).
Le caméléon est soupçonné d'avoir censuré en novembre 2018 une enquête sur le député de la majorité, Francis Chouat, ex-socialiste de 70 ans, élu contre la candidate LFI avec l'étiquette LREM proche de Manuel Valls, à qui il a succédé à la mairie d'Evry. D'après le journal Marianne, l'ancien premier ministre aurait obtenu de du journaliste sans états d'âme qu'il empêche la publication de l’enquête. Ainsi partons-nous aujourd'hui sur de bonnes bases...

Ce matin, vous nous parlez de
Cédric Villani, candidat dissident de la REM à la mairie de Paris.
Il fait des débuts un peu étranges, et il subit déjà beaucoup d’attaques. D’après vous, c’est le prix de l’inexpérience ou ça veut dire que les macronistes supportent mal l’indiscipline?

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Ça veut sans doute dire qu’il doit faire des progrès et qu’on va lui faire des procès. Des progrès parce que oui, c’est un débutant en politique, ce qui n’est pas un handicap à condition de le faire vite oublier – il peut apporter de la fraîcheur mais il ne faut pas qu’il brasse trop d’air dans ses discours… Et puis des procès parce que bien évidemment, dans une campagne pour la mairie de Paris, personne ne fait de cadeau à personne. Donc, c’est normal qu’on le critique parce qu’il bafouille quand on l’interroge sur ce qu’il propose pour le logement, et c’est normal qu’on attende de lui un vrai projet – pas forcément pour tout de suite [les élections sont dans six mois]; on ne connaît pas non plus celui d’Anne Hidalgo ni celui de Benjamin Grivaux. Mais il faut qu’il s’y mette rapidement. 

Comment interprétez-vous le fait que La République en marche ne réclame pas son exclusion, alors qu’il n’a pas respecté la règle du parti en se rangeant pas derrière Benjamin Griveaux [candidat imposé d'en haut, depuis l'Elysée]?

Il y a deux hypothèses, qui peuvent se combiner.
Le sanctionner, ce serait en faire une victime, un martyr de la politique – et ça ferait de Benjamin Grivaux le méchant de l’histoire, le revanchard, donc ce serait un atout pour Villani.
On peut penser aussi qu’Emmanuel Macron (parce qu’on n’imagine pas qu’il reste en dehors de tout ça) [depuis sa désignation de son ancien porte-parole du gouvernement, il ne l'est pas] préfère
attendre de voir lequel des deux va prendre l’avantage pour organiser ensuite le rapprochement. Sauf qu’en attendant, le cas Villani risque de se reproduire dans d’autres villes – on parle déjà de Lille, de Montpellier, voire de Marseille… Si ça se produit, ce sera un coup porté à l’autorité d’Emmanuel Macron. Villani est un grand mathématicien ; peut-être qu’Emmanuel Macron, lui, n’est pas toujours un grand calculateur.

D’un autre côté, quelques maires qui ont soutenu le président de la République au moment de la crise des Gilets jaunes se plaignent de la brutalité du parti d’Emmanuel Macron, qui veut présenter des candidats contre eux. Vous pensez que là aussi, il y a de la maladresse? [réponse téléguidée]

En tout cas, c’est un paradoxe :
La REM tolère des dissidents en son sein, mais agresse ses propres alliés. Ce qui est sûr, c’est qu’il y a une volonté hégémonique dans ce parti qui est un peu en crise de croissance, et il y a aussi de l’arrogance, de l’agressivité. Ce sont des défauts qu’on reproche parfois à Emmanuel Macron, mais dans son parti, ils sont d’autant plus criants qu’on n’y retrouve pas toutes ses qualités. En fait La REM, c’est un grand bazar où pas grand monde ne travaille et où chacun veut faire ce qui lui plait. C’est le péché originel du macronisme : comme Emmanuel Macron est parti de très bas et qu’il est arrivé très haut, ceux qui le suivent pensent tous qu’ils peuvent en faire autant. Le résultat, c’est que c’est le parti du chacun pour soi. Ça fait le jeu des ambitieux, mais ça ne fait pas les affaires du parti. Et si ça provoque des dissidences, ça divise les voix, donc ça favorise les adversaires – et ça, comme dirait Cédric Villani, c’est mathématique.

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