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vendredi 27 septembre 2019

Le Rwanda prend part à l'accueil des premiers migrants en provenance de Libye

Un exemple à suivre par les voisins des pays d'émigration 

Le Rwanda a accueilli ce jeudi soir le premier groupe de migrants, "réfugiés" et "demandeurs d'asile" ayant transité par la Libye 


Ces migrants ont été accueilli jeudi 26, dans le cadre d'un accord signé récemment entre ce pays, le Haut Commissariat aux réfugiés et l'Union africaine (UA), un mécanisme d'urgence pour répondre aux besoins humanitaires pressants de migrants et réfugiés détenus en Libye.
L'avion affrété par le Haut Commissariat aux réfugiés a atterri à Kigali cette nuit. A son bord, 59 hommes et 7 femmes, en grande majorité Erythréens, mais aussi Somaliens et Soudanais. Le plus jeune migrant en provenance des centres de détention libyens est un bébé de 2 mois et le plus âgé un homme de 39 ans.
La plupart des migrants dits originaires de Libye ne sont pas des Libyens, mais des Africains et donc, les solutions durables sont d’abord et avant tout à mettre en œuvre sur le continent noir, puisque les plus gros contingents sont au Soudan, en Ouganda et en Ethiopie, pays voisins du Rwanda et du Niger.
Ils ont été accueillis en toute discrétion, très loin des journalistes qui n'ont pas eu accès à l'aéroport international de Kigali. "Ce ne sont pas des gens qui reviennent d'une compétition de football avec une coupe et qui rentrent joyeux. Non, ce sont des gens qui rentrent traumatisés et qui ont besoin d'une certaine dignité, de respect. Ils étaient dans une situation très chaotique", explique Olivier Kayumba, secrétaire permanent du ministère en charge de la gestion des Urgences: un message à l'attention des associations et collectifs européens qui mettent en scène la détresse des migrants, et cela, avec la participation des chaînes de radio et télévision en continu, mais aussi de la presse écrite.

Des bus les ont ensuite acheminés vers le site de transit de Gashora, à environ 60 km au sud-est de Kigali. Pour l'heure, cette structure peut accueillir  un millier de personnes, mais dont la capacité peut être portée rapidement à 8.000, selon le responsable rwandais.
L’Union européenne a aussi mis une part de sa politique de développement au service d’objectifs migratoires, avec la création d’un Fond fiduciaire d’urgence pour l’Afrique en 2015, qui vise notamment à développer la capacité des Etats africains à mettre en œuvre leur propre politique migratoire et à améliorer la gestion de leurs frontières. C’est le cas notamment au Niger où l’Union européenne a soutenu les autorités pour combattre les réseaux de passeurs et contrôler les passages vers la Libye.

Craignent la concurrence pour leur fonds de commerce, des ONG politisées ont accusé le Rwanda. 
Elles dénigrent l'action humanitaire de ce pays d'Afrique de l'Est - qui accueille déjà près de 150.000 réfugiés venus de RDC et du Burundi -, dénonçant une opération de prestige pour redorer l'image d'un régime qui viole, selon elles, les droits de l'homme. Ainsi, Camille Le Coz, analyste au sein du think tank Migration Policy Institute (Europe, officine basée à  Bruxelles), affirme-t-elle que "faire valoir la solidarité avec les migrants africains en Libye est un bon coup politique, à la fois sur la scène internationale et avec ses partenaires africains".

Or, le Rwanda s'est mobilisé dès novembre 2017, suite à la publication par CNN d’une vidéo révélant l’existence de marchés aux esclaves en LibyeDepuis 2017, près de 4.000 réfugiés ont été évacués de Libye, dont 2.900 au Niger. La plupart d’entre eux ont été réinstallés dans des pays occidentaux ou sont en attente de réinstallation. Mais du fait de la reprise des combats en Libye cet été, ce mécanisme est vite apparu insuffisant. L’option d’organiser des évacuations vers le Rwanda a donc été réactivée et a donné lieu à des discussions avec Kigali, le HCR, l’UA mais aussi l’UE sur les aspects financiers.
Olivier Kayumba s'indigne de cette accusation. "Nous agissons pour des raisons humanitaires et par panafricanisme", rappelle le Rwandais, lequel fait valoir l'évidence : les soutiens du Haut Commissariat aux réfugiés (HCR) - qui est un programme de l'ONU - et de l'Union africaine (UA, ex-OUA) ), réunissant 32 Etats à Addis-Abeba en Ethiopie - dont l'objectif est la promotion de la démocratie, des droits de l'Homme et du développement à travers l'Afrique -, des organisations légitimes, ce que ne sont pas les organisations non-gouvernementales.
Selon les termes de l'accord, le Rwanda accueille provisoirement 500 migrants bloqués dans les camps en Libye, avant de trouver des pays d'accueil. Parmi les options, un pays dans lequel ces réfugiés ont reçu l’asile dans le passé. Cela peut par exemple s’appliquer à des Erythréens réfugiés en Ethiopie, avant de partir vers l’Europe. Mais les garde-côtes libyens, financés par l’U-E, continuent d’intercepter des clandestins qui partent vers l’Italie.

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