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mercredi 8 août 2018

Intox ou info: la Banque de France prévoit 0,4% de croissance supplémentaire

La Banque de France veut croire à 0,4% de croissance supplémentaire

Le BdF est-elle dans son rôle en participant à la manipulation de l'opinion ? 

La Banque de France est théoriquement indépendante, mais son gouverneur est nommé par décret du président de la République. 
Or, elle a tablé mercredi sur une légère accélération de la croissance au troisième trimestre après le "trou d'air" des six premiers mois de l'année. Mais, si optimiste soit-elle, la croissance selon la BdF pourrait s'avérer insuffisante pour atteindre les objectifs du gouvernement. Dans son point de conjoncture de fin juillet, la BdF estime néanmoins que "le produit intérieur brut (PIB) progressera de 0,4% au troisième trimestre 2018", après 0,2% au premier et au deuxième trimestres. Alors la question se pose de savoir à quoi joue cette institution. Depuis une dizaine de jours, Bercy mène une bataille de chiffres qui ressemble fort à de l'intox politicienne. Lien PaSiDupes : Croissance: le gouvernement contraint de revoir ses ambitions à la baisse

La BdF tente de rapprocher ses prévisions de celles de Darmanin qui prend l'engagement d'une croissance à 1,8 % en 2018

La semaine dernière, après le coup de mou du premier semestre, le ministre des Comptes publics,
Gérald Darmanin avait abaissé  la prévision de croissance du gouvernement, qui tablait jusqu'alors sur 2% cette année. Dans un langage fallacieux, il assura qu'elle ne serait "pas inférieure" à 1,8%, soit tout de même 2 points de moins qu'annoncés.

Alors que les objectifs de croissance du gouvernement semblent compromis et qu'il confirme néanmoins son objectif de réduire le déficit public à 2,3%, le gouvernement pourrait avoir des difficultés à tenir son nouvel objectif avec 0,4% de croissance au troisième trimestre. D'où l'intervention de la Banque de France.

Philippe Waechter, économiste chez Ostrum AM, estime ainsi qu'il faudrait "un rebond spectaculaire" au troisième et au quatrième trimestres" pour y parvenir, beaucoup plus fort que l'estimation faite aujourd'hui par la Banque de France.

Selon l'INSEE, officine du Ministère de l'Economie, l"'acquis de croissance" pour l'année en cours (le niveau que le PIB atteindrait si l'activité stagnait d'ici la fin de l'année) serait de 1,3%, loin de l'objectif de 1,8% à atteindre en décembre. L'organisme public prévoit 1,7% de croissance pour l'ensemble de l'année.En se montrant plus optimiste avec une prévision de 1,8%, la Banque de France risque de perdre en crédibilité.

Dans son projet de loi de finances, voté en décembre, Bercy avait prévu 1,7% de croissance pour 2018. Mais ce chiffre avait été relevé à 2% dans le cadre du programme de stabilité ("PSTAB") envoyé fin avril à Bruxelles, considéré comme la dernière prévision officielle du gouvernement.

"Les chiffres sont comme les gens. Si on les torture, on peut leur faire dire ce qu'on veut", mais quand les institutions s'y mettent, est-on toujours en démocratie ?

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