La rédaction s'inflige une purge de près de 70 casseurs
Après 31 jours de grève, le service de l'information a repris
On reconnaît Bruce Toussaint |
L'hémorragie des journalistes de la chaîne d'information s'arrêtera-t-elle ? Fin novembre, près de 70 d'entre eux promettaient de quitter i-Télé à la suite de leur longue contestation - celle d'Audrey Pulvar, Laurence Ferrari ou Aymeric Caron (2006-2008) - qui a paralysé la chaîne d'information en continu du groupe Canal+ pendant trente et un jours, ont indiqué plusieurs salariés vendredi.
Les présentateurs des matinales du week-end, Sonia Chironi (ci-contre à gauche) et Adrien Borne (ci-contre à droite, sorte de pitbull socialiste à lunettes avec l'excuse d'un traumatisme par un pédophile à l'âge de 13 ans: une raison pour être discriminant?), la responsable du web Élodie Safaris,
les journalistes Clément Méric (qui lâcha en direct "C'est très chiant pour l'instant" pendant un discours de Marine le Pen) et François Pinet (ci-contre, à droite, venu de France 2), notamment, avaient annoncé leur départ.
<br>Ainsi, 25 des 120 journalistes de la rédaction avaient déjà signé la rupture conventionnelle de leur contrat avec la direction de la chaîne, selon une source syndicale.
Citons Guillaume Auda (dès août), Bruce Toussaint, Laurent Bazin, Florent Peiffer, Olivier Le Foll ou Mickaël Darmon (Sud Radio).
Les autres négocient leur départ. "Il y a eu un effet boule de neige", a indiqué une salariée sous le couvert de l'anonymat." : secret de l'information ! "Ceux qui ne comptaient pas partir voient une rédaction décimée et se disent qu'ils ne pourront pas continuer", avait-elle assuré.
Aucun remplaçant n'a encore été embauché, car les ruptures conventionnelles prévoient un délai de rétractation de 15 jours, selon cette source.
Restent Olivier Galzi ou Pascal Praud.
A noter que tous les départs notables ne sont pas la conséquence du changement d'actionnaire principal: Bruno Jeudy (sur BFMTV depuis la rentrée), Christophe Barbier (pour cause de conflit du fait que L'Express est détenu par Altice / BFM)
Une chaîne d'info assainie
Depuis la reprise de l'antenne le 20 novembre, i-Télé présente une grille des programmes allégée, avec des émissions de 6 heures à 10 heures et de 18 heures à minuit, et des rediffusions de reportages le reste du temps. L'animateur controversé Jean-Marc Morandini, que les grévistes avaient désigné comme leur tête de turc en réclamant sa mise en retrait, a eu la possibilité de tourner des numéros pilotes de sa nouvelle émission, selon une source proche de la direction de la chaîne. Mais son retour à l'antenne n'est pas prévue avant l'arrivée de CNews, la nouvelle identité de la chaîne, dont la date de lancement n'est pas encore connue.
Les départs prévus de six rédacteurs en chef et de deux chefs de service soulignent leur appartenance politique sans contre-poids.
De nombreux "figures" d'i-Télé avaient déjà annoncé leur départ de la chaîne, comme le journaliste politique Jean-Jérôme Bertolus ou les présentateurs Mickaël Darmon
Les militants socialistes qui ont quitté l'organe de presse contre la direction duquel ils ont des a priori. Ils craignent pour leur identité éditoriale alignée sur le PS, comme les autres, ce qui interpelle sur leur volonté de pluralisme. Les grévistes réclamaient des garanties d'indépendance de leur rédaction vis-à-vis de leur actionnaire Vincent Bolloré. Ils ont obtenu la nomination d'un directeur délégué à l'information et de meilleures conditions de départ pour ceux qui ne partagent pas le projet prêté à la chaîne. 
Meneur du mouvement de grève qui a épuisé iTélé en octobre et novembre contre la direction, le journaliste Antoine Genton, ci-contre, président de la Société des journalistes (SDJ) de la chaîne d'information, a utilisé l'antenne pour annoncer son départ, le 27 novembre 2016, à l'issue d'une édition spéciale consacrée à la primaire de la droite.
  
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