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vendredi 16 mai 2014

Rentrée 2014: Benoît Hamon rétropédale face aux enseignants

Hamon décale la rentrée d'une journée pour satisfaire les enseignants

Le ministre bac+3 détricote Peillon: il repousse au 1er septembre la "pré-rentrée" des enseignants
fixée au 29 août par Peillon. 

Chez les uns le nez s'allonge,
chez lui, les oreilles s'élargissent
Les élèves rejoindront l'école le mardi 2 septembre. Une décision que la presse socialiste présente comme un "cadeau" du ministre au SNES-FSU, syndicat hégémonique d'enseignants, mais qui constitue une première reculade grave: le ministre se soumet aux professeurs et suscite l'incompréhension des parents.

Les parents des 12 millions d'élèves français ont appris la nouvelle aujourd'hui, de la bouche du ministre de l'Éducation. Leur rentrée aura lieu un jour plus tars, le mardi 2 septembre, et non le lundi 1er, comme le prévoyait le calendrier scolaire arrêté en janvier. 
"En cette période de déception et de défiance croissante vis-à-vis de l'école, ce n'est pas un bon signe envoyé aux parents", déplore Valérie Marty, la présidente de la PEEP, fédération modérée de parents, voire molle et imprévisible, qui pointe au passage les difficultés matérielles que ce changement va provoquer. "Le calendrier scolaire, c'est cauchemardesque. Il y a toujours une contrainte supérieure à une autre", poursuit-elle, évoquant au passage l'industrie du tourisme et le casse-tête du zonage.

Le SNES se félicite d'avoir fait plier le camarade ministre

Benoît Hamon inaugure sa fonction en se soumettant aux enseignants,  leur concédant une pré-rentrée le 1er septembre, plutôt que le 29 août. C'est par le biais d'un tweet du puissant SNES co-gestionnaire du ministère de l'Educationue la communauté éducative a appris le 15 mai ce décalage, permettant de préserver ce mois de vacances. 


Dans un contexte de campagne pour les élections professionnelles  en décembre, le syndicat d'extrême gauche du second degré menaçait il y a quelques jours de déposer un préavis de grève pour le 29, ralliant ainsi le Syndicat national des lycées et collèges (SNALC) qui appelait dès février) un mouvement de contestation.

"Le ministre a entendu les personnels, et notamment ceux du secondaire, qui ont été les moins écoutés au moment de la refondation de l'école lancée par Vincent Peillon", commente Albert-Jean, vice président du syndicat.

Mais des représentants d'enseignants désapprouve la volte-face de Hamon
"Ce décalage est loin d'être un cadeau", assure Richard Michel, secrétaire adjoint du syndicat des personnels de direction (SNPDEN). "Cela ne va pas contribuer à redorer leur image auprès du grand public. Politiquement, le fait de ne pas respecter un calendrier est un mauvais signe envoyé aux usagers du service public", estime-t-il.

VOIR et ENTENDRE Hamon rivaliser d'hypocrisie avec des Le Roux et Royal. Il faut en effet l'entendre ici invoquer une démocratie moderne -sans qu'on voie bien le rapport- et des "conditions optimales" et l'incontournable "intérêt des ...enfants" valable en toute occasion !  


L'alibi de l'informatique 

Comble de l'hypocrisie, le ministre de l'Education a invoqué un motif informatique: un logiciel prévoyant une affectation des enseignants au 1er septembre. Juridiquement, les assurances ne les auraient donc pas été "couverts" le 29 août… "On va faire comme si on y croyait !", se gausse Paul Raoult, le président de la FCPE, la fédération de parents proche et complice de la FSU.

La question se pose maintenant de savoir si la journée du 1er septembre devra et sera rattrapée. Le ministre a répondu par l'affirmative. En l'état et réglementairement, il ne peut en faire l'économie, alors qu'il est question de réduire la durée des vacances. 
Mais quand cette journée perdu pourra-t-elle être casée? Les emplois du temps des enseignants et des élèves sont déjà émaillés de rattrapages divers et variés, le mercredi après-midi ou en fin d'année scolaire. Or, on sait que l'année s'achève quand se déroule le brevet des collèges, les 26 et 27 juin 2014, et du baccalauréat, le 16 juin cette année pour le bac S, alors que le calendrier officiel annonce une sortie des classes officielle le 4 juillet au soir.

Le projet de modification des rythmes scolaires prend un nouveau coup
Ministre dilaté de joie,  
face à Y. Barthès
"A l'heure où l'on parle de meilleure organisation du temps scolaire, ces histoires de rattrapages sont absurdes", lâche la présidente de la PEEP.
La FCPE, de son côté, s'oppose à l'idée même de ce rattrapage, pour les élèves. "En revanche, si les enseignants y sont tenus, sous forme d'une journée pédagogique (qui a effectivement lieu, ou non!), ils pourront peut-être réfléchir à une meilleure organisation des rythmes ?", ironise Paul Raoult.

Les parents devront trouver une solution de garderie pour le lundi 1er septembre
Sur le terrain, au-delà des postures politiques et positions syndicales, les enseignants semblent saturés par cette course après le temps. Cet électorat réputé à gauche sera-t-il reconnaissant au ministre de lui avoir laisser son mois d'août intact ? Au final, la FCPE et la FSU devraient trouver un point d'accord...

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