Après Renault au Brésilien Ghosn, Ascométal au brésilien Gerdau !
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Arcelor à Florange et maintenant Ascométal |
Une majorité de syndicats soutient le projet français Supplisson, mais l'administrateur judiciaire du groupe sidérurgique français Ascométal appuie plutôt l'offre de reprise de l'industriel brésilien Gerdau, ont indiqué des sources syndicales masquées, peu avant l'audience du tribunal de commerce consacrée à l'examen des offres.
La lutte a été "acharnée" devant le Comité central d'entreprise (CCE) réuni mardi et mercredi, entre ces deux prétendants, à qui les syndicats ont demandé d'améliorer leurs offres de reprise d'Ascométal, selon Yann Amadoro (CGT).
Le groupe, qui emploie 1.900 personnes sur six sites industriels en France, est en état de faiblesse et suscite les convoitises. Au final, quatre offres d'envergure devaient être présentées à partir de 14h30 au tribunal de commerce de Nanterre (Hauts-de-Seine), ainsi que des offres partielles pour les centrales hydroélectriques de Savoie.
Après Usinor, c'est le tour d'Ascométal
Plombée par une dette de 360 millions d'euros, l'ancienne filiale d'Usinor spécialisée dans les aciers spéciaux pour l'automobile et le secteur pétrolier, avait été placée en redressement judiciaire le 7 mars, après l'échec de négociations entre son actionnaire, le fonds américain Apollo, et ses créanciers, les banques américaines Morgan Stanley et Bank of America. Ces deux banques soutiennent en effet l'offre du fonds Anchorage, tandis que l'actionnaire Apollo présente aussi un projet.
Selon Cyril Brand (CFDT), l'administrateur judiciaire a affiché au CCE son "soutien" à l'offre de Gerdau, qui promet d'investir 150 millions d'euros sur cinq ans et avance 230 millions d'euros de lignes de crédit. "Sa préférence penche vers Gerdau", confirme Y. Amodoro. Le Brésilien maintiendrait 1.586 emplois et embaucherait 166 personnes, mais il ne veut pas conserver les usines de Fos (Bouches-du-Rhône) et du Cheylas (Isère).
La CGT, syndicat majoritaire, et la CFDT ont quant elles décidé de soutenir le projet de Frank Supplisson.
Pour la CGT, l'offre de Gerdau est "socialement inacceptable" et le projet de Supplisson, le "compromis le plus acceptable" en dépit de "points de vigilance" sur les questions de financement et de gouvernance.
Haut fonctionnaire ayant mobilisé un groupe d'industriels et d'investisseurs, F. Supplisson est le seul à proposer de reprendre l'ensemble des sites, et plus de 1.820 salariés. Il assure avoir levé 230 millions d'euros de financement, dont plus de 55 millions apportés par ses actionnaires.
Les syndicats attendent qu'il confirme devant le tribunal une série d'"engagements", comme celui de ne "pas fermer de site pendant sept ans" et de "ne procéder à aucun licenciement économique pendant 24 mois".
Arnaud Montebourg n'a pas été dévoilée sa préférence au CCE, mais elle pourrait être déterminante, puisque le ministère du Redressement productif peut accorder un prêt via le "fonds de résistance économique".
Le tribunal pourrait rendre sa décision le lundi 19 mai.
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