Il faudra de bons résultats contre la fraude fiscale pour financer le milliard d’euros de baisse d’impôts
Le bel endormi réclame-t-il sa jupe ?... (recréation de 'Danae' de Gustave Klimt, por Milo Manara) |
Zeus, épris de la belle enfermée dans une tour par son père, la "visita" dans son sommeil, sous forme d'une pluie d'or ...
Annonce politique en faveur de l'exonération fiscale des ménages les plus modestes. “Cette mesure va être financée par la lutte contre la fraude fiscale”, promet le Premier ministre, Manuel Valls, interrogé vendredi matin sur Europe 1.
Il n’y aura pas d’économies supplémentaires réalisées, ajoute le roi du bandit manchot. L'annonce doit donc contenter tout le monde.
Cela demande quelques précisions
"Nous avions déjà provisionné 500 millions", rappelle Manuel Valls pour affirmer que son prédécesseur Ayrault a vu petit et que lui, Valls, va donner une ampleur médiatique accrue à la mesure. De fait, selon le budget 2014, en matière de lutte contre la fraude fiscale, trois mesures étaient censées rapporter environ un demi-milliard d’euro. La principale concernait le serpent de mer de l’optimisation fiscale et notamment la lutte contre les prix de transfert que pratiquent les multinationales entre leurs filiales. Selon les prévisions des services de Ayrault, cette seule mesure devait rapporter 400 millions d’euros.
C'était donc sans compter avec d'hypothétiques recettes fiscales supplémentaires issues de la lutte contre la fraude en elle-même, à savoir le régularisation de la situation de Français "dont une partie de l’argent n’est pas déclarée en France" (c'est-à-dire les fraudeurs qu'il ne faut pas effaroucher par les mots), d’une part, et les recettes liées aux redressements fiscaux d’autre part. Et il est convenu de penser que l’année 2014 s’annonce comme un grand cru.
"Il y a des rentrées fiscales importantes, liées à un afflux massif de contribuables pour déclarer leurs compter à l’étranger", affirme-t-on du côté du ministère du Budget, non suspect de connivence... Entre l’été et l’hiver 2013, déjà près de 10.000 personnes supplémentaires s’étaient "pressées" aux portes des services fiscaux pour régulariser leur situation. Depuis le début 2014, la marée continuerait, semble-t-il, à monter puisque les services noteraient "une amélioration continue de l’augmentation du nombre de contribuables” qui reviennent en France.
Des évadés fiscaux désormais présentés comme des citoyens vertueux
L'Etat français va être riche |
En somme, la magie Valls opère.
Manolo devrait convertir les évadés fiscaux récalcitrants en Français solidaires. Les recettes de la lutte contre la fraude fiscale devrait donc pleuvoir et augmenter de 500 millions d’euros. Aucun chiffre n’a néanmoins été communiqué à l’heure actuelle sur les résultats précis dans ce domaine. Pour mémoire, le montant total des droits rappelés et pénalités se serait élevé en 2012 à 18,1 milliards d’euros.
On peut d’ailleurs rêver que ce mouvement se poursuive puisque de nombreux Français continuent toujours à cacher des sommes importantes à l’étranger. Selon les chiffres de la place financière suisse, les appels du pied de Valls s'adressent encore à 70.000 qui se cacheraient, ne serait-ce que dans la confédération helvétique. En octobre 2013, un rapport parlementaire rappelait qu’à elle seule, la fraude fiscale coûtait entre 60 et 80 milliards d’euros par an au budget de l’Etat.
Le ministère du Budget répand l'information selon laquelle,le nombre de Français vivant à l’étranger voulant régulariser leur situation fiscale dans l’Hexagone aurait déjà passé la barre des 10.000 depuis le début de l’année 2014. Or, on avait appris en février dernier que, quand Bercy espérait récupérer des milliards, la traque fiscale a rapporté seulement 230 millions.
Qui croire quand, sur deux mois, une même source varie autant, en fonction des besoins politiques ?
Qui croire quand, sur deux mois, une même source varie autant, en fonction des besoins politiques ?
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):