Quand Hollande refusait de supprimer les départements
Et voilà que le chef de l'Etat veut aujourd'hui "aller vite" dans la réforme territoriale,
Hollande recevra "les responsables et dirigeants" des partis politiques la semaine prochaine pour évoquer la future réforme territoriale, a annoncé l'Elysée. Ce projet de réforme territoriale est explosif: il prévoit de diviser le nombre de régions par deux… et de supprimer purement et simplement les conseils généraux, qui décident des politiques des départements.
Un changement que F. Hollande excluait fermement il y a encore quatre mois.
Aujourd'hui. il a viré. "Je pense que les conseils généraux ont vécu. Une réforme majeure doit être portée. Il n'y a plus de temps à perdre. Et là nous verrons qui sont les conservateurs, et qui sont les réformateurs", a soudain décrété François Hollande mardi, lors de son long entretien sur RMC/BFMTV. "Je considère qu'aujourd'hui toutes ces structures ne sont plus lisibles par les Français. Il faut de la proximité et de l'efficacité", affirma-t-il.
Le président socialiste s'aligne ainsi sur la proposition de son Premier ministre , lors de son discours de politique générale.
Manuel Valls avait en effet indiqué vouloir supprimer les conseils départementaux "à l'horizon 2021". Hollande, lui, veut donner l'illusion d'être seul aux manettes en annonçant lui-même la réforme pour 2015, au risque de créer de l'animation dans le pays, mais au point de brouiller les signes négatifs du chômage, des déficits budgétaire ou de la balance commerciale.
François Hollande est un changement permanent.
Lors d'un déplacement dans sa circonscription de Tulle, le 18 janvier dernier, François Hollande tenait un tout autre discours. Lors de ses vœux aux habitants, il déclarait, au sujet de ces instances : "Je ne suis pas favorable à leur suppression pure et simple, comme certains le réclament, car des territoires ruraux perdraient en qualité de vie sans d'ailleurs générer d'économies supplémentaires". Une position de longue date qui semblait ferme et définitive.
VOIR et ENTENDRE le discours de Tulle ( à partir de la 14e minute) :
Dans un précédent discours à Dijon, en mars 2012, pendant la campagne présidentielle, le candidat socialiste promettait ainsi "aux départements le rôle d’assurer et de renforcer les solidarités sociales et territoriales".
"Ils n’y parviendront que si les conseils généraux disposent de nouvelles ressources ", défendait-il encore. "Il y a 30 ans, c’étaient encore les préfets qui étaient les exécutifs des départements", déplorait-il, vantant la "grande loi" de 1982 qui avait changé la donne.
Arrivé au pouvoir François Hollande change de ton
Hollande, girouette sous le vent |
Si dans ces discours, le chef de l'Etat a longtemps semblé défendre les conseils généraux, il semble ne les avoir jamais vraiment portés dans son cœur. En témoigne une révélation de L'Express, le 18 janvier 2012.
Lors d'un dîner avec des grands patrons alors qu'il était pourtant président du Conseil général de Corrèze, Hollande aurait "surpris son auditoire par l'audace de ses propositions". "Il a affirmé que le département constituait un échelon de trop, que l'Etat devrait réduire ses dotations aux collectivités locales", rapportait alors un PDG cité par le magazine.
Avec 50 milliards d'économies à trouver, le président sort du bois et passe du discours officieux aux annonces officielles.
De quel revirement -ou retournement de veste- est-il encore capable?
VOIR et ENTENDRE affirmer sa "constance":
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