Fabius part en Chine et Ianoukovitch annonce une présidentielle anticipée
La presse hexagonale dépeint Fabius en diplomate de premier rang !
Fabius et BHL: tous à poil ? |
Le ministre des Affaires étrangères de François Hollande est apparu partout à Kiev ces derniers jours, pour, dit-on, tenter de régler la crise ukrainienne, à lui tout seul, semble-t-il, si on en croyait cette presse nationale qui nous intoxique de bobards.
Laurent Fabius a fait savoir qu'il passe la nuit à Kiev. Initialement, le ministre des Affaires étrangères ne devait rester que quelques heures, car la capitale ukrainienne est à feu et à sang après l’assaut donné par la police contre les insurgés. Alors que les deux autres émissaires de l’Union européenne, Frank-Walter Steinmeier et Radoslaw Sikorski, sont simplement mentionnés, bien que, du fait de leur histoire et de leur proximité, l'Allemagne et la Pologne pèsent quant à eux d'un poids réel dans les pourparlers, il est précisé que "c’est pour régler cette crise que le ministre français s'y est rendu".
Laurent Fabius s'exprime beaucoup pour ne rien dire.
Les objectifs sont clairs, à défaut d’être simples, déclare-t-il. "C’est d’abord d’arrêter les massacres. Il y a une trêve qui a été décidée cette nuit (jeudi soir), mais enfin elle va durer vraisemblablement le temps de notre visite, mais après, on n’en sait rien", a prévenu, non sans pessimisme, le ministre arrivé jeudi matin.
Les objectifs sont clairs, à défaut d’être simples, déclare-t-il. "C’est d’abord d’arrêter les massacres. Il y a une trêve qui a été décidée cette nuit (jeudi soir), mais enfin elle va durer vraisemblablement le temps de notre visite, mais après, on n’en sait rien", a prévenu, non sans pessimisme, le ministre arrivé jeudi matin.
Interrogé par Europe 1, le ministre des Affaires étrangères, "accompagné par ses homologues allemand et polonais", selon Le Figaro, a ajouté qu'il faut ensuite " annoncer (au pouvoir) qu’il va y avoir des sanctions ciblées qui vont être prises qui touchent les visas, qui touchent les portefeuilles, les avoirs." Rien donc qui puisse faire bouger les lignes.
"Et puis discuter des moyens de trouver une issue politique. Pour ma part, je pense qu’il n’y a pas d’autre issue politique que d’aller aux élections. Quand il y a une situation aussi bloquée, il faut retourner vers le peuple", a-t-il insisté, enfonçant des portes ouvertes, comme ce fut le cas lors des "printemps arabes", avec le succès que l'ont sait.
Ces propos creux du ministre plein de lui-même n'étaient d'ailleurs pas une information, puisqu'elle avait été annoncée en début soirée par le premier ministre polonais, Donald Tusk: le président Ianoukovitch a accepté la perspective d’un scrutin en 2014.
Fabius, en simple observateur
Et quand les angles obtus du "triangle de Weimar", cette trilatérale née au lendemain de la chute du mur de Berlin, sont sortis de leur bras de fer long de quatre heures (six heures, selon d'autres) au palais présidentiel avec le chef de l'État ukrainien Viktor Ianoukovitch, Laurent Fabius a fait de l'esbroufe, refusant de répondre aux journalistes, "pour des questions de sécurité, car il y a des tirs", a-t-il dramatisé. En vérité, le chef de la diplomatie française a laissé l'impression de celui qui ne semble pas au fait des négociations.
Il a en effet fallu que ce soit Vladimir Klitschko qui fasse savoir que le premier projet d'accord avait été rejeté. Fabius n'est-il pas pourtant proche de cette figure du mouvement contestataire? Le ministre feu-follet qui devait rester à Kiev une nuit de plus, a préféré prendre un avion pour la Chine.
L'UMP dénonce la "désinvolture" de Fabius, qui a quitté la table des négociations à Kiev pour Pékin
Alain Lamassoure et Pierre Lellouche dénoncent la légèreté du ministre des Affaires étrangères.
Dès mercredi, Pierre Lellouche a fustigé le furet du Quai d'Orsay.
Alors que les affrontements redoublaient de violence sur la place de l'Indépendance de Kiev, l'ancien secrétaire d'État aux Affaires européennes du gouvernement Fillon lâchait sur Europe 1: "François Hollande aurait pu se réveiller la semaine dernière, cela aurait évité 25 morts".
Le député UMP reproche en outre à Laurent Fabius de ne s'être jamais déplacé en Ukraine depuis le début de la crise.
Laurent Fabius a quitté la capitale ukrainienne aux alentours de minuit jeudi soir, après des "négociations intenses et difficiles", selon ses propres mots.
En dépit de "véritables scènes de guérilla urbaine" (i-télé, groupe Canal+), de "carnages" (France Info), du "bain de sang" (Le Monde) sur la Maïdan de Kiev, l'indispensable chef de la diplomatie française avait préféré passer en Chine, privant les émissaires européens de sa présence efficace: il était attendu à Pékin dès ...jeudi pour préparer la visite en France en mars du président Xi Jinping. Le Quai d'Orsay a justifié cette désertion par une présence "non négociable" de Laurent Fabius en Chine. "Le ministre a des engagements, un programme de visites en Chine, il va être reçu par le président chinois, donc il ne pouvait pas reculer son départ", indique Romain Nadal, le porte-parole du ministère.
"L'objectif aurait dû être de mener la médiation jusqu'au bout"
Ce vendredi matin, Pierre Lellouche a déploré le départ de Laurent Fabius. "Une des choses curieuses de ce matin, c'est que Fabius soit en Chine et pas à Moscou", a-t-il estimé sur France inter, regrettant que la France "laisse l'Allemagne gérer cette partie de l'Europe". "On n'avait même pas envoyé un ministre en Ukraine depuis trois mois (…) Comme disait Winston Churchill: trop peu, trop tard. On aurait dû agir avant", a ajouté le député de Paris.
Alain Lamassoure a condamné la "désinvolture" de Laurent Fabius.
Sur France Info, le député européen et autre ancien ministre UMP des Affaires européennes a estimé que "l'objectif numéro un, ça aurait dû être de mettre fin au bain de sang, et le numéro deux de mener la médiation jusqu'au bout".
Sur i-télé, Rachida Dati a fait des propositions
L'ancienne garde des Sceaux a d'abord salué "l'excellente initiative, notamment de la France, d'aller à Kiev pour essayer de négocier avec le pouvoir ukrainien". Puis, la vice-présidente de l'UMP, a suggéré de "convoquer un conseil européen" et "que François Hollande appelle Poutine ou qu'il se rende peut-être à Moscou", afin "que l'Union européenne, la Russie et l'Ukraine soient à la même table".
Le représentant de la "patrie des droits de l'homme" suit de loin le travail de ses confrères.
"Il est en permanence en liaison avec ses homologues allemand et polonais, se défend le Quai d'Orsay qui assure qu' "il est pleinement mobilisé par cette négociation"...
Vendredi matin, le ministre n'a pas tardé à parler depuis Pékin, livrant, ses impressions sur l'avancée du processus. "Tant que les choses ne sont pas effectivement faites, il faut rester très prudent", a-t-il grincé sur Europe 1, alors que la présidence ukrainienne venait d'annoncer la signature imminente d'un accord...
C'est bien la peine que Lolo fasse son BHL...
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