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samedi 30 octobre 2010

Tous les bloqueurs de raffineries votent la fin de prises en otages

Retour à la normale de la distribution en début de semaine
Vendredi, les dernières raffineries mobilisées ont toutes voté la reprise du travail. Les bloqueurs ont pris leur weekend pour se reposer... La situation dans les stations-services devrait donc s'améliorer et le surcoût lié à la pénurie devrait également disparaître. Le gaspillage sera en revanche à la charge des Français.

Les bloqueurs débloquent

  • L'approvisionnement en carburants va « connaître un retour à la normale au début de la semaine prochaine", avec pour conséquence une baisse des prix à la pompe, a déclaré samedi Jean-Louis Schilansky, président de l'Union française des industries pétrolières (Ufip). "Il y aura encore quelques points localisés de difficultés jusqu'au milieu de la semaine prochaine", a-t-il ajouté.
    La fin de la grève dans les terminaux pétroliers de Marseille et du Havre, va permettre de relancer l'approvisionnement en brut des raffineries françaises.

    Au lendemain d'une journée d'action marquée par un net repli, les salariés du secteur pétrolier, notamment ceux de Total en pointe dans les grèves contre la réforme des retraites, ont voté vendredi la reprise et commencé le long processus de redémarrage des installations.
    Ce fut d'abord la raffinerie de Gonfreville, les terminaux du Havre, puis le site de Dunkerque qui ont décidé de cesser la grève après plus de deux semaines de conflit. Imités dans l'après-midi par leurs collègues de Donges (Loire-Atlantique), Feyzin (Rhône) et Grandpuits (Seine-Maritime). Enfin, les salariés des terminaux pétroliers de Marseille-Fos, en conflit depuis 33 jours au sujet de la réforme portuaire, ont décidé le déblocage des sites, alors que 80 navires chargés d'hydrocarbures sont en attente dans la rade du port.
    Un porte-parole de la direction de Total a indiqué que "les expéditions de produits (déjà raffinés) vont reprendre immédiatement" et que "les procédures de redémarrage des raffineries vont être amorcées".
    Seize navires étaient en cours de déchargement samedi matin sur les terminaux pétroliers de Fos-sur-Mer et Lavera (Bouches-du-Rhône), débloqués vendredi par des agents de la CGT après un mois de grève.
  • Reprise de la production dans toutes les raffineries
    La reprise du travail permettra le retour à une production normale de carburants, qui prendra entre trois et sept jours suivant les sites, le temps de procéder au redémarrage total des installations.

    Si le secteur pétrolier reprend le travail, tout comme à la SNCF (2,6% de grévistes selon la direction vendredi) ou dans la collecte des déchets, des actions surprise sur les routes continuent dans la lancée des derniers jours. La CGT s'estime victorieuse

    Les six raffineries des autres pétroliers (Petroplus, Esso, Lyondellbasell, Ineos) ont aussi cessé la grève. "Nous ne sommes pas passés loin de l'objectif, il a manqué quelques catégories professionnelles en plus dans la grève", a jugé le coordinateur CGT chez Total, Charles Foulard, l'homme au bonnet rouge, alors que les raffineurs ont été le fer de lance des grévistes dans la contestation de la réforme.
    Pour le responsable cégétiste, "les syndicats ont gagné la bataille des idées" car leurs "argumentations sur la possibilité d'avoir une autre réforme, notamment sur le financement, ont été entendues".
    Malgré la "victoire", des excités poursuivent la lutte
    Vendredi, une plate-forme logistique d'une zone industrielle près d'Aix-en-Provence a été bloquée à l'aube. "La réforme n'a toujours pas été promulguée, donc on se bat encore", a déclaré Yann Manneval, un responsable CGT.
    A Toulouse, une cinquantaine de personnes étaient rassemblées à midi devant le MEDEF pour un pique-nique revendicatif.
    A Amiens, le dépôt de bus a été bloqué, après une journée d'action qui n'aura réuni dans la rue qu'entre 560.000 manifestants (ministère) et presque deux millions (CGT), contre 1,1 à 3,5 millions le 19 octobre, les syndicats prenaient en compte ce reflux .
    "Le gouvernement a perdu la bataille de l'opinion qui soutient ce mouvement", a assuré vendredi François Chérèque, le leader de la CFDT.
    Jean-Claude Mailly, son homologue de FO, a évoqué des "traces profondes" et un "esprit de résistance" qui va se retrouver "dans les entreprises et les administrations".

    L'économie française paie les pots cassés

    En ce qui concerne les prix, "les éléments de surcoût dus à l'importation de carburant et à la logistique vont disparaître dans le courant de la semaine prochaine", a par ailleurs affirmé J.-L. Schilansky, qui évalue ce "surcoût" entre 3 à 8 centimes le litre. La remise en route du raffinage et de la distribution va mettre plus de temps, "entre quelques jours et quelques semaines", a encore précisé le président des pétroliers français.

    Le coût des grèves
  • Pour l'Union française des industries pétrolières (Ufip), il est évalué à "des centaines de millions d'euros" pour le secteur.
  • Total a chiffré à 100 millions d'euros le coût pour le groupe français. Aucun jour de grève ne sera payé, puisque le système des trois huit permet de bloquer par roulement, sans se déclarer géréviste.

    Le coût et le surcoût
    Le coût pour les salariés
    Les syndicats assurent qu'ils comptent sur leur solidarité interne et les dons envoyés par des citoyens pour couvrir une partie des heures non travaillées et soutenir, semble-t-il, les grévistes "qui gagnent peu d'argent"...
    Le montant de la collecte de dons, par le Front de gauche (le PCF de Pierre Laurent, le Parti de gauche de Jean-Luc Mélenchon et la Gauche unitaire de ) samedi 23 octobre devant le centre Beaubourg, n'a pas été communiqué.
  • Le coût pour les Français défavorisés comme les autres
    La facture de la grève s'élève à «entre 200 et 400 millions d’euros par jour», selon Christine Lagarde.
    Ardoise totale: de 1,6 à 3,2 milliards d’euros pour huit jours de perturbations.
    Sur Europe 1, la ministre de l’Economie appelle à ne pas enrayer la reprise économique, en laissant «sa chance à la France qui est sortie de la crise dans des conditions plutôt bonnes». «Il ne faut pas aujourd’hui peser sur cette reprise avec des mouvements qui sont douloureux pour l’économie française et très douloureux pour un certain nombre de PME», implore Lagarde.

    Argument que reprend la Confédération générale des petites et moyennes entreprises (CGPME), en des termes nettement moins diplomatiques: «La reprise qui semblait poindre s’éloigne au fur et à mesure que la chienlit s’installe». Selon son estimation, le coût des grèves atteindrait «plus de 4 milliards d’euros pour l’économie française». D’où cette demande du Medef, principale organisation patronale, qui s’est alarmé dimanche de « la gravité de l’impact sur l’économie » du conflit social, d’un moratoire sur le paiement de charges pour les entreprises «déjà fragilisées par la crise».

    S’inquiétant «des actes de radicalisation qui mettent en cause le bon fonctionnement de notre économie», le porte-parole de l’UMP Frédéric Lefebvre, appelle, lui, le gouvernement à continuer d’«empêcher», selon l’expression consacrée, «une prise d’otage des citoyens, d’actifs de ce pays qui veulent simplement circuler et travailler librement». Formule déjà employée par Nicolas Sarkozy, jeudi dernier pour mettre en garde les grévistes: «En prenant en otage l’économie, les entreprises et la vie quotidienne des Français, on va détruire des emploisLire PaSiDupes sur les dommages collatéraux des blocages
    «Un pays qui est bloqué et qui n’a plus d’approvisionnement de pétrole (...) chaque jour détruit plus de 1.500 emplois», avait même précisé Laurent Wauquiez, secrétaire d’Etat à l’Emploi, la semaine dernière.

  • 1 commentaire:

    1. bonjour à tous
      pour faire comprendre ça aux "bloqueurs", syndicats, extrémistes, gauchistes, "et" au PS, c'est classé "mission impossible" , hélas !!
      faudra quelques milliers d'années avant qu'ils acceptent ces vérités, si ils arrivent à l'admettre ??

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