Dans ce cochon de texte sur les retraites, tout est bon
Parmi les socialistes, il y a en effet ceux qui exigent un retrait de la réforme des retraites et ceux qui ne croient ce genre de demande réfléchi.
Pour Jean-Marc Ayrault, «tout n'est pas forcément à rejeter» dans le projet du gouvernement.
A la différence de Martine Aubry-Brochen, qui mange halal.
Forcément rien à proposer, puisque divisés
Sa Cynique Majesté Royal n'en démord pas.
Mardi soir sur TF1 elle martelait obstinément: «Le gouvernement va retirer son texte, doit le retirer».
En revanche, le président du groupe PS à l'Assemblée nationale, Jean-Marc Ayrault ménageait peu la chèvre et le (chabi)chou, en privé : «Je ne parle pas de retrait », mais je propose plutôt de «geler le texte tel qu'il est aujourd'hui, parce que tout n'est pas forcément à rejeter» dans le projet du gouvernement.
L'ancien premier secrétaire François Hollande manie d'ailleurs la nuance.
Ils sont ainsi quelques-uns au PS à tergiverser, et les moins radicaux ne cherchent pas à exacerber les tensions. Un député avoue son scepticisme : «Je ne crois pas du tout que le gouvernement va retirer son texte.» «Il faut que la porte du gouvernement s'ouvre et qu'une discussion sur la base du projet actuel puisse se faire avec le gouvernement et les partenaires sociaux», a déclaré l'ex-premier secrétaire du PS mercredi soir sur France 2.
Le député de l'Essonne et maire d'Évry Manuel Valls parle plus clairement encore: «Nous ne devons pas demander le retrait du projet parce qu'il faut le remettre à plat et parce qu'il faut une réforme des retraites.»
Mais, mercredi après-midi sur France Info, le porte-parole Benoît Hamon, animateur de l'aile gauche du parti, en sous-main d'Henri Emmanuelli, a cherché à corriger le tir: «Il faut retirer ce projet, tout remettre à plat, engager une négociation qui aille au-delà et qui pose aussi la question des salaires, la question du droit du travail.» Royal rejoint donc la gauche du PS.
Remise à plat ou retrait ?
lithographie de Toulouze-Lautrec
La lassitude gagne le PS
Deux problèmes
Derrière cette question de vocabulaire se cachent cependant deux problèmes.
Le premier est une incertitude
Comment gérer le mouvement social dans la rue? Les socialistes qui demandent le retrait du projet de loi veulent être en phase avec la mobilisation. Selon un sondage BVA, 54% des Français – interrogés au téléphone - seraient favorables à une grève générale, comme en 1995.
«J'ai dit qu'il fallait retirer le projet, parce que c'est simple à comprendre. Cette réforme est mauvaise, elle ne doit pas passer», résume Benoît Hamon. Marisol Touraine balance en attendant que le vent s'oriente clairement: «La CGT n'a pas demandé le retrait, mais il n'y a pas eu de difficulté pour mobiliser.»
Le deuxième est le sentiment d'être piégé
Si elle revient au pouvoir en 2012, que fera la gauche de cette avancée dans la réforme des retraites? «Est-ce qu'on reviendra à la retraite à 60 ans?», s'interroge un candidat à la candidature, favorable à une remise à plat. La réponse est non, selon lui, et il désapprouve l'ambiguïté actuelle du PS.
Dans l'entourage de Martine Aubry, la faisant fonction de premier secrétaire, on insiste sur la «liberté» de pouvoir partir en retraite à 60 ans pour ceux qui ont commencé à travailler tôt et qui ont atteint leur durée de cotisation. Ce qui ne règle rien et certainement pas la garantie du niveau des pensions.
Les primaires du PS risquent d'être agitées
Comme un jour de manif, un 12 octobre à Montreuil.
Au propre et au figuré, plus qu'on ne croit, les socialistes sont à la rue.
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