Propagande, intox et compromission
En juillet 2007, Renaud Engel était encore en 2° année de master à l'Université Marc Bloch de Strasbourg (UFR des Sciences sociales, pratiques sociales et développement) et participait à un modeste rapport d'enquête auprès des salariés suivis par l'AST: le moins diplômé, il était probablement associé à ces travaux sur la santé au travail en Alsace (AST) pour récompenser son engagement politique et favoriser sa promotion.
Hasard malheureux? Le vendredi 16 novembre 2007, pendant les blocages contre la loi LRU, l’université Marc-Bloch (Strasbourg II) a été le théatre d un début d’incendie dans une de ses salles de cours, alors qu’une assemblée générale d’étudiants se tenait dans le hall d’entrée d’un des bâtiments de l’université. La ministre de l’Enseignement supérieur Valérie Pécresse avait condamné "avec vigueur" un "incendie intentionnel (...) provoqué par des individus qui participaient au blocage de l’université"…
Une quinzaine d’étudiants, qui bloquaient un amphithéâtre de l’université Marc Bloch de Strasbourg, avait été évacués le jeudi 15/11 au soir sur réquisition du rectorat. Selon l’AFGES (Association fédérative générale des étudiants de Strasbourg), il s’agissait d’un petit groupe d’étudiants anarchistes ou d’extrême gauche qui avait commencé à empiler des chaises et des tables pour bloquer l’amphi, malgré une forte majorité de 70% de votes contre tout blocage, lors d’une assemblée générale qui a réuni environ 600 étudiants à la mi-journée.
PROPAGANDE
« On est dans la mise en danger de la vie d’autrui », relève Renaud Engel, sous sa casquette de maraudeur et jeune trésorier des Don Quichotte strasbourgeois. « Vu les conditions météorologiques, deux accueils de jour resteront ouvert la nuit », ajoute le collectif.« Ça veut dire qu’on laisse ouverts des locaux associatifs où les gens vont passer la nuit assis sur des chaises ou des canapés », indique l'Eugène Sue strasbourgeois. « Il y a eu deux morts l’hiver dernier dans les rues de Strasbourg et j’ai l’impression que tout le monde s’en fout, s’exaspère Frédéric Malaczynski, l’autre maraudeur. Ça me fait peur. » (19/12/07)
Or, s'il est vrai qu'un SDF de 28 ans, Emmanuel Monnanteuil, qui dormait sur le campement des Enfants de Don Quichotte à Strasbourg est mort un matin de février 2007, les causes de son décès méritent qu'on tourne sa langue 67 fois dans sa bouche. «Quand nous sommes rentrés dans sa tente en milieu de matinée, on a tout de suite vu qu'il n'allait pas bien. Il était pâle, inconscient et avait vomi », reconnaît Renaud Engel, porte-parole des Enfants de Don Quichotte à Strasbourg, qui cherche à dégager la responsabilité de son collectif. La cause de la mort du jeune homme, un ancien dépendant à la drogue qui suivait une cure de désintoxication à base de méthadone, pourrait être une overdose de ce substitut aux stupéfiants, selon Renaud Engel, qui ne couvre pas le malheureux. Il logeait dans ce camp solidaire de quelque 70 personnes depuis un peu plus d’un mois, mais il est pourtant mort seul et les décès ne sont donc pas systématiquement imputables à la précarité, au froid ou à l'impéritie de qui que ce soit. Dans ce camp, établi depuis le 6 janvier, quai Sturm, 38 sur les trnte personnes ont d'ailleurs été alors relogées, avait-t-il été admis.
Le 22/12/2007, le collectif fit en outre appel aux maraudes citoyennes, une manière de mobiliser la population, comme le fait RESF: les méthodes sont étrangement similaires. Elles seraient composées de bénévoles de tous horizons, auraient pour but avoué de rencontrer le plus grand nombre de sans abris, de les aider dans la mesure du possible à trouver une place d'hébergement, mais surtout de porter sur la place publique les difficultés qu'ils rencontrent et les solutions qu'ils souhaitent obtenir: faire de la com... (A Paris, ils ont besoin de témoignages... et ils incitent à prendre des dictaphones, appareils photos, caméscopes... tout ce qui peut servir, non pas à soulager, mais à témoigner de la situation dans la rue; il faut envoyer photos, films, textes) Ca protège du froid…
Or, depuis jeudi, ceux qui ne font soi-disant rien pour les SDF ont fait pour le collectif des Enfants de Don Quichotte! Deux membres des Enfants de Don Quichotte patrouillent dans les rues de la communauté urbaine de Strasbourg. L'association Espace Indépendance leur a signé un contrat à durée déterminée jusqu'au 30 avril. Leur mission : faciliter la réinsertion des sans domicile fixe. L'un d'eux, dont 20 minutes ne décline pas les 'qualités', n'est autre que … Renaud Engel! L'étudiant de master est donc 'parrainné' par cette association de droit local (12 rue Kuhn à Strasbourg), dont la presse ne précise pas qu'elle est agréée en tant que CSST et financée par l’Assurance Maladie, le Ministère de la Santé, la Ville de Strasbourg, le Conseil Général, la Mission Interministérielle de Lutte contre la Drogue et la Toxicomanie, le Fonds Social Européen. Espace Indépendance finance donc le camarade Renaud Engel.
Voilà qui rassure sur les revenus des réseaux et collectifs! Quand on pense que ce joli monde se présente aux précaires comme des bénévoles des Enfants de Don Quichotte...Et qu'ils ne se vantent pas d'être appointés par ceux qu'ils dénoncent avec force dans les médias complices…
L'intox consiste en effet à tromper tout le monde: le partage entre l'action humanitaire et l'agitation politique est de type espace Schengen! « Par rapport aux autres maraudes, nous avons un capital confiance en plus », affirme Renaud Engel. « Et surtout, ajoute son collègue surnommé Grand'Fred, nous bénéficions d'une relation directe avec la Ddass et la préfecture. Nous les rencontrons tous les quinze jours lors des commissions de suivi qui ont lieu dans le cadre des activités des Don Quichotte. » Ce qui, en décodé, signifie que les autres associations sont condamnées aux actions 'coups de poing' ou à disparaître. Avec l'aide des institutions pourtant villipendées...
Renaud Engel est donc étudiant à temps partiel, activiste à temps plein et maraudeur-reporter, aux frais de la princesse. (Rien à voir avec Sa Cynique Majesté Royal!) Croyez-vous, dans ces conditions, qu'il dort dans des cartons et se nourrit de sardines? Il peut même se payer le luxe de tirer la gueule à la ministre Boutin mais aller serrer la pince du Premier ministre à Matignon.
Et puisque les études mènent à tout, le trésorier local des Don Quichotte doit bien bénéficier de la bienveillance des banques capitalistes pour obtenir les crédits nécessaires à ses actions anti-libérales. Déjà les Enfants de Don Quichotte s'accordent visiblement fort bien de l'aide de Décathlon -tentes Quetchua- (groupe familial Auchan) et réussissent ainsi le grand écart entre la pureté révolutionnaire et la compromission avec les sociétés mercantiles.
Pas besoin de se justifier: la presse ne veut pas savoir et l'opinion n'est pas curieuse!
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