Royal fait fi de ses électeurs
L’Humanité observe que le ‘débat citoyen’, c’est bien fini !
Les oeillades de plus en plus appuyées de Ségolène Royal vers l’appareil centriste ont été diversement accueillies dans les rangs socialistes. Avant le premier tour, les soutiens de la candidate de la gauche n’avaient pas de mots assez durs pour fustiger l’initiative de Michel Rocard appelant à une alliance au centre entre le Parti socialiste et l’UDF, proposition « inadmissible » revenant à « tirer contre son camp », selon Pierre Mauroy, une démarche « immorale » pour Jack Lang.
Les 18,5 % obtenus par François Bayrou ont relégué cette intransigeance au placard. François Rebsamen, codirecteur de campagne de Ségolène Royal, [...] Idem pour Jean-Pierre Chevènement (MRC), [... ] Jack Lang s’est occupé à rassurer les électeurs de gauche inquiets de ce glissement à droite : « Nous sommes un mouvement de gauche, clairement ancré à gauche », et « il n’est pas question que le pacte présidentiel (de Ségolène Royal) soit altéré ». Quant à Laurent Fabius, le plus virulent avant le premier tour contre une alliance avec l’UDF qualifiée de « formation de droite dont les choix politiques sont contraires aux nôtres »,
il s’est abstenu [courageusement] de commenter ces propositions. [Préconise-t-il le vote blanc au 2° tour?]
À l’inverse, Dominique Strauss-Kahn, qui s’était tenu à la prudence avant le premier tour, a salué une « occasion historique de changer la donne » politique. Favorable à un rapprochement de la gauche et du centre d’inspiration sociale démocrate européenne qui efface le « vieux clivage d’hier », l’ancien ministre de l’Économie a appelé à bâtir « la maison du renouveau », en reprenant le credo de François Bayrou pour « construire quelque chose de large dans lequel se retrouvent des gens assez différents ». Daniel Cohn-Bendit (Verts), soutien actif de Ségolène Royal, a prêché de son côté la « passerelle de valeurs entre la gauche et ce centre qui s’exprime en partie à travers François Bayrou », selon lui.
Tous, pourtant, récusent le terme d’« alliance » en bonne et due forme, qui « n’aurait pas de sens pour la présidentielle », juge Jean-Marie Le Guen, proche de DSK.[...]
Pour Pierre Moscovici, une telle alliance sur le modèle de l’Olivier italien de Prodi, qu’il appelle de ses voeux dans le Nouvel Observateur, ne peut se faire qu’« à terme ».
Seul vrai trublion au PS, Jean-Luc Mélenchon rejette sur son blog une telle perspective, estimant que « Bayrou, c’est la droite ». Une stratégie qu’il pense perdante : « Croit-on que les 9 % de l’autre gauche (antilibérale - NDLR) nous sont acquis quoi qu’il arrive ? » Dans le Figaro, hier, il a répété que, « pour la gauche, il n’y a pas de majorité possible avec Bayrou ».
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):