"La France insoumise" annonce qu'il n'y aura pas d'accord avec le PCF aux législatives
Le mouvement "La France insoumise" renvoie sur le PCF la responsabilité de cet échec
Le numéro un du PCF "Pierre Laurent a décidé de rompre les discussions", accuse Bompard, qui en "prend acte" et le "déplore". Se disant "excédé par des combinaisons sans principe" proposées par les communistes, "tous nos candidats porteront 'L'avenir en commun', programme de "La France Insoumise", a indiqué mardi Manuel Bompard, directeur des campagnes du mouvement de Jean-Luc Mélenchon, en invitant les 7 millions d'électeurs qui l'ont soutenu à l'élection présidentielle à reproduire aux élections législatives de juin leur "vote pour une majorité nouvelle à l'Assemblée nationale".
Un peu plus tôt, alors qu'une entente paraissait déjà compromise, le secrétaire national du Parti communiste Pierre Laurent avait renouvelé avec "un peu de colère" son appel à un accord avec La France insoumise (LFI), prévenant qu'il ne restait que "quelques heures" pour une telle entente.
Des négociations de marchands de tapis
L'Avenir incertain |
La manne financière que constituent des sièges parlementaires et, mieux, un groupe parlementaire, a rendu âpres les discussions pour le bout de lard. Parmi les raisons du blocage, un sénateur anonyme de Paris avait en effet évoqué des discussions "très étriquées", ne concernant que des "retraits réciproques de candidatures portant sur moins de 15 circonscriptions pour chaque formation sur les 577" existantes.
"Tour à tour, la direction du PCF a rejeté tout accord national, puis a demandé 50% des circonscriptions (ainsi que le renouvellement de ses députés sortants), puis un échange de 20 circonscriptions, puis de 13, puis a rompu."
"Dans le même temps, elle [la direction du PCF ] a conclu des accords départementaux avec le PS et EELV comme dans la Somme et le Jura", accuse Manuel Bompard, au nom du totalitaire Mélenchon qui veut "faire naître une nouvelle majorité".
Mélenchon veut le beurre et l'argent du beurre
Depuis son score inespéré de 19% des votes exprimés au premier tour de la présidentielle, alors que Macron a atteint le sommet de la pyramide du Louvre, la candidat de l'extrême gauche de gouvernement est sur un petit nuage, oubliant qu'il a une dette envers le PCF. Dès dimanche soir, Jean-Luc Mélenchon avait lancé un appel aux électeurs de La France insoumise à se "fédérer" pour les législatives afin de s'opposer à Emmanuel Macron, "nouveau monarque présidentiel".
Son directeur des campagnes estime ne pas pouvoir faire plus pour le PCF
Il vante "la grande diversité" des candidats LFI déjà investis (17 issus du PCF, 6 d'EELV notamment), synonyme d'un "large rassemblement".
Il se justifie aussi en précisant qu'il n'y a pas non plus eu d'accord avec Europe Ecologie-Les Verts malgré un appel au rassemblement des écologistes.
Entre les communistes et l'équipe Mélenchon, les discussions sur un éventuel accord pour les législatives coincent sur plusieurs points depuis leur reprise après le premier tour de la présidentielle, où le candidat LFI, soutenu par le PCF, est arrivé quatrième avec 19,58% des voix.
La question de l'utilisation de l'image de Jean-Luc Mélenchon par le PCF a aussi envenimé les relations, avec début mai des menaces de "poursuites judiciaires" émanant de la France insoumise. "Dans les circonscriptions où Jean-Luc Mélenchon ne souhaite pas l'utilisation de son image, nous respecterons ce droit", a assuré P. Laurent mardi.
Faute d'accord national, le numéro un du PCF a confirmé que les communistes mèneront la campagne "avec la main tendue" : localement, ils feront des "offres" individuelles à leurs partenaires. Cette campagne des communistes sera lancée jeudi lors d'un meeting au gymnase Japy dans le XIe arrondissement de Paris.
Quant à Mélenchon, il semble plus motivé par son aventure personnelle à Marseille, où il devrait annoncer sa candidature, que par le 4e tour social et Anormal 1er lui en sait gré.
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