Le premier ministre monte en première ligne pour sauver son avenir et le quinquennat enlisé
La presse aux ordres parle d'"attaques" de Valérie Trierweiler contre François Hollande
Un titre désobligeant pour le président, avatar dans la vie d'une femme |
Le pouvoir se débat sur un terrain de rentrée politique déjà explosif. Mais il rend responsable de son désarroi le tohu-bohu provoqué par la vengeance médiatique de l'ex-concubine officielle et c'est donner une importance excessive à ce rideau d'alcôve soulevé. Certes, ce bouquin d'une femme humiliée aide à cerner un personnage public ambigu, aussi confus que trompeur, mais ce brûlot paru en début de semaine ne saurait à lui seul expliquer la profonde désaffection de la population pour le squatteur de l'Elysée. (Lien PaSiDupes vers les réactions de la presse internationale)
Si le message d'autorité et d'unité lancé par le Premier ministre Manuel Valls est soudain rendu inaudible, c'est aussi et avant tout que la politique du président est à ce point dangereuse qu'elle a fait exploser la colère des élus de la gauche du PS dès avant l'été. La rentrée a été le déclencheur d'une série annoncée de retours de manivelles accumulés, depuis le défi des ministres frondeurs (Montebourg, Hamon et Filippetti) aussitôt éjectés du pédalo présidentiel, jusqu'à la révélation d'un nouveau cas de fraude fiscale au gouvernement, en la personne de Thomas Thévenoud, un proche de Montebourg, l'ancien ministre de l'Economie, collègue du ministre du Budget de Jean-Marc Ayrault, Jérôme Cahuzac, lui-même déjà convaincu d'évasion fiscale. Les branquignols du gouvernement n'ont d'ailleurs rien trouvé de mieux que de nommer à sa fonction un franco-allemand (en plus des franco-coréens ou marocain existants...) du nom de Fetz, député du Lot-et-Garonne, dont Cahuzac était justement un élu...
Hollande, c'est le serpent venimeux se mord la queue.
Le président Hollande a encaissé une avalanche de coups qu'il a provoqués, dans le secret de son intimité comme sur le terrain politique qu'il a miné pendant deux années, de détricotages en provocations sociétales, de tergiversations politiques en promesses non tenues et de matraquage fiscal en échecs économiques. Que son inconstance soit conjugale ou publique, elle a dressé contre lui l'ensemble des Français qui le rejettent massivement, à un niveau historique inégalé: 13%, pour l'heure.
Le bouquin de Trierweiler ne peut à lui seul être rendu responsable des malheurs de Pépère. Avec le renfort de la presse socialiste, Matignon et l'Elysée maltraitent aujourd'hui la chronologie de leurs revers respectifs et individuels. Les révélations de l'ex-concubine officielle ne viennent que confirmer la petitesse du locataire malveillant de l'Elysée.
VOIR et ENTENDRE un simulateur précoce:
VOIR et ENTENDRE un simulateur précoce:
Parvenu au pouvoir par défaut, à la suite des déboires de Dominique Strauss-Kahn, Hollande s'est cru arrivé. Ensuite, la décision de se porter candidat à la présidence n’est pas la sienne, mais celle de sa concubine Valérie Trierweiler... Mais, dilettante inexpérimenté, impréparé et dépourvu de vision comme d'envergure, le président "normal" s'est aussitôt révélé incapable et impuissant, comme dans le portrait que ses adversaires de la primaire avaient esquissé de lui, sans que ses électeurs n'y prêtent une attention suffisante. (Martine Brochen-Aubry donnait du président une image de "couille molle": en 2011, dans PaSiDupes, ou en 2002, dans le Nouvel Observateur)
Ses promesses gratuites étaient, pensait-on, le résultat de son inconscience. Valoche jette un éclairage cru sur l'hypocrisie du personnage qui dit ne pas aimer les riches mais déteste surtout les "sans dents" dont il se gausse.
Cette blague privée, irrespectueuse du malheur des chômeurs qu'il a créés et des immigrés qu'il a attirés, sans pouvoir les secourir, est d'ailleurs rendue complètement crédible par sa réplique publique du salon de l'Agriculture à la question d'un enfant demandant où est Nicolas Sarkozy.
VOIR et ENTENDRE la méchanceté souriante de ce président de la République, ici, au Salon de l'Agriculture, février 2013:
Valls est contraint de réagir au vu de son dévissage de 14 points dans l'opinion, en un mois et les sondages catastrophiques sont un signal fort.
Le chef de l'Etat, dont l'image est totalement dévalorisée, va devoir, comme le 14 janvier dernier, s'expliquer sur sa vie privée lors de sa conférence de presse le 18 septembre.
Il a tenté aujourd'hui de botter en touche, appelant chacun au respect dû à sa fonction ! Comme la plupart des socialistes, selon la presse, une élue dont l'identité n'est pas davantage révélée que celle d'un tueur du 9.3, mais qui aurait eu des liens d'amitié avec Valérie Trierweiler, se dit "atterrée" par le contenu du livre paru jeudi. L'ex-journaliste débarquée du lit du président serait donc abandonnée de ses proches. Et l'inconnue masquée d'agiter le chiffon rouge de l'extrême droite, comme à chaque fois que le PS s'égare. "Quand on a, comme aujourd'hui, le Front national aux portes du pouvoir, on ne fait pas des choses comme cela", prêche la dame.
Deux jours auparavant, le vote de l'Assemblée sur le discours de politique générale du Premier ministre fera l'état des lieux des troupes socialistes divisées sur la ligne économique pro-entreprises martelée par Manuel Valls qui engagera la responsabilité de son gouvernement par un vote de confiance visant à faire rentrer dans le rang les réfractaires à sa politique.
Alors que l'Elysée observait un silence total jusqu'au sommet des dirigeants des pays membres de l'OTAN à Newport au Pays de Galles (photo ci-contre de la mise en quarantaine de Hollande), Manuel Valls en a appelé jeudi lors d'un déplacement au "respect de la vie de chacun et à la dignité des débats publics".
"Ce que les Français attendent du gouvernement et de moi-même comme Premier ministre, c'est de répondre à leurs attentes", a-t-il déclaré. Il ne nie donc pas l'authenticité des propos indignes qu'il tient en privé sur les "sans dents", ceux qui motivent, selon lui, tout l'engagement politique de cet arracheur de dents.
VOIR et ENTENDRE Hollande dans les habits de l'imposteur
Fils de Georges Hollande, un soutien de Me Jean-Louis Tixier-Vignancour (extrême droite), François Hollande est venu de droite mais a pris le train socialiste en route quand Francois Mitterrand est arrivé à l'Elysée.
Depuis la formation du gouvernement Valls 2, après 145 jours du Valls 1, autre record de la mandature du président socialiste, le 26 août, le Premier ministre -pyromane a dû éteindre presque quotidiennement divers incendies, qu'il s'agisse de la colère provoquée par sa déclaration d'amour à l'entreprise devant le MEDEF, de la présence de la ministre de la Justice Christiane Taubira à une réunion des élus PS "frondeurs", ou des propos du ministre du Travail, François Rebsamen, sur la chasse aux chômeurs fraudeurs.
L'exécutif paie les dividendes de ses impostures
"C'est comme un championnat, on avance match après match",
racontait le chef du gouvernement à qui voulait l'entendre dimanche à l'université d'été houleuse de La Rochelle, au terme d'un discours volontariste après d'autres, rappelant deux années de "détermination" stérile d'un Ayrault. Il a fait le grand écart, ménageant ses troupes tout en confirmant le nouveau cap économique (social-) libéral basé sur la baisse des charges des entreprises et des impôts (directs, et non indirects), avec une menace de plusieurs points qui se profile à nouveau sur la TVA...
Une ligne symbolisée par la nomination d'Emmanuel Macron au ministère de l'Economie, un ancien banquier de Rothschild, symbole de la finance que Hollande disait détester, en lieu et place du frondeur Arnaud Montebourg, ancré à gauche du PS.
François Miquet-Marty, de l'institut Viavoice, voit dans cette façon de "prendre les rênes sur les enjeux du gouvernement, les liens avec le PS et avec les entreprises" un "pari nécessaire mais pas suffisant: il faudra des résultats".
Jérôme Fourquet, de l'IFOP, note que les pilotes de l'exécutif n'avaient guère le choix "face à un tableau de bord où tous les voyants sont au rouge". "Les sondages révèlent un trou d'air désastreux. Plus que jamais le roi est nu et le prince était en train de le devenir", dit-il. "Continuer au même rythme n'était plus tenable. Il y avait nécessité de réagir et de montrer très énergiquement qu'on était décidé à aller chercher des résultats avec les dents [sic] car ces derniers se font attendre."
Outre une économie atone, les sondages d'opinion montrent une chute de François Hollande et de Manuel Valls dans l'opinion: moins quatre points pour le président (19%), moins dix pour le Premier ministre (43%) dans une enquête IFOP pour Paris Match réalisée après la nomination de "Valls II". Prisonniers d'une spirale vertigineuse, ils sont depuis, selon une enquête du Figaro, l'un est à 13% et l'autre à 30%...
"L'objectif de ce remaniement [terme impropre pour une "dissolution"], hormis d'écarter les fortes têtes, est de faire signer un avenant au contrat: maintenant on va sortir de l'ambiguïté qui pouvait encore exister et on va aller à fond dans la ligne social-libérale. En gros 'qui m'aime me suive'", résume Jérôme Fourquet.
Hollande fait le vide autour de lui
Reste à savoir si les élus PS "frondeurs", qui ont repris du poil de la bête à La Rochelle en créant un collectif sans chef baptisé "Vive la gauche", auront le courage de refuser de voter la confiance au nouveau gouvernement, d'entraîner une crise politique majeure susceptible de déboucher sur une dissolution et de se représenter devant leurs 13% d'électeurs. "Ce qu'on peut faire avec les membres du gouvernement, c'est plus difficile avec les parlementaires", dit Jérôme Fourquet. "On peut penser que la contestation va aller crescendo", pronostique-t-il.
L'exécutif a donc obligation de faire revenir une confiance perdue et court le risque de susciter l'alternance. La plume au vitriol de Valérie Trierweiler, qui décrit Hollande comme un homme méprisant des pauvres, ne serait qu'un facteur supplémentaire en faveur de la droite.
"Ce qui est le plus difficile pour François Hollande, c'est qu'il est terriblement seul. L'ouvrage de Valérie Trierweiler ne va pas l'aider", souligne Jean-Daniel Lévy, de l'institut de sondages Harris Interactive. "François Hollande a pendant longtemps a donné le sentiment d'être sympathique, d'être en empathie avec les gens. Cette image s'est estompée". Pour autant, le politologue a le sentiment que "rien n'est jamais définitivement figé" et que de l'eau va passer sous les ponts avant de savoir qui portera les chances de la gauche à l'élection présidentielle de 2017, avec ou sans primaire socialiste.
En privé, le président aime donner l'exemple de l'Allemand Gerhard Schröder, qui n'avait perdu que de justesse face à Angela Merkel en 2005, trois ans après avoir engagé une politique voisine de celle prônée par Paris aujourd'hui.
François Hollande et Manuel Valls ont une chance historique avec une Europe désormais à l'écoute, assurent certains, ce que les photos de presse démentent. Ceux-là répètent que la croissance de l'Allemagne faiblit aussi, que le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, est sur leur ligne, tout comme le nouveau président de la Commission, Jean-Claude Juncker. Tous les espoirs seraient permis: pourvu qu'ils ne soient pas déçus comme ceux du redressement de la courbe de l'emploi. Toute la question est de savoir si le retournement attendu se produira assez vite pour porter ses fruits avant 2017. Savoir même si le retournement aura lieu.
Hum... allons, allons :"Ensuite, la décision de se porter candidat à la présidence n’est pas le sien, mais celui de sa concubine Valérie Trierweiler..."
RépondreSupprimerOn essaierait avec "LA SIENNE..." et "CELLE de sa..." ?
Effectivement: un dommage collatéral de la théorie du genre, sans doute.
RépondreSupprimerMerci de ce signalement.