Pharmaciens, huissiers, notaires, médecins, Hollande les met tous en colère
Les professions libérales étaient appelées à la grève
L'Union nationale des professions libérales (UNAPL), à l'origine de cet appel à une "journée sans professionnels libéraux", avait prédit une "très forte" participation mardi 30 septembre.
A Paris, les organisations de professionnels de la santé appelaient à un rassemblement des pharmaciens à 12h30 devant le Sénat, puis devant le ministère de l'Economie à 14 h 30. C'est un cortège de plusieurs milliers de personnes qui est parti en fin de matinée des Invalides pour rejoindre rejoindre le palais du Luxembourg. La foule s'est ensuite dirigée vers Bercy, où elle a rejoint un cortège de médecins, de dentistes et de biologistes.
D'autres rassemblements prévus dans toute la France "à l'initiative des syndicats" ont eu lieu dans une vingtaine de villes, dont Marseille, Bordeaux ou Toulouse. Dans la ville rose, ils étaient plusieurs centaines à la mi-journée devant la préfecture, brandissant des pancartes "la santé, c'est un métier. Mais ce n'est ni rentier ni épicier". Ils pointaient les grande distribution, notamment les magasins Leclerc dont le lobbying est très actif sur ce gouvernement de gauche.
Des professions dans le viseur du projet de loi "pour la croissance"
Proposé à l'origine par l'ex-ministre de l'Economie, Arnaud Montebourg, début juillet et attendu en octobre, ce plan doit inclure un volet ciblant trente-sept professions dites "réglementées". Son objectif, selon l'ancien locataire de Bercy, serait de "restituer l'équivalent de 6 milliards d'euros de pouvoir d'achat aux Français" probablement détournés par les professions libérales. Des propos intolérables, mais aussi une promesse populiste dont le chiffrage prête à caution.
Le projet comporte plusieurs mesures qui agressent les professions médicales. Pour les pharmaciens, l'ouverture du capital des sociétés d'exercice libéral (SEL) et l'arrivée d'actionnaires non professionnels dans les officines sont "inacceptables", comme le souligne Michel Chassang, le président de l'UNAPL.
La marchandisation de la profession aurait des conséquences sur la qualité des services rendus. La gauche parle de ...libéralisation du marché des médicaments et ce soudain engouement est ressenti comme une provocation.
La suppression du numerus clausus envisagée est un autre sujet de mécontentement. Il limite actuellement le nombre d'étudiants en médecine, en pharmacie, en chirurgie dentaire et en kinésithérapie mais, loin de renforcer le maillage du territoire, cet abandon a pour objectif d'étendre aux grandes surfaces la vente des médicaments en la concentrant dans les grandes villes au détriment des villages.
Le nom de Michel-Édouard Leclerc longuement hué par les pharmaciens réunis devant Bercy pic.twitter.com/eI81AbU45j
— François Béguin (@FrancoisBeguin) 30 Septembre 2014
Hollande ne répugne pas à des "économies douloureuses" sur la santé
Son impopularité a fait reculer le ministre de l'Economie. Emmanuel Macron a assuré que la réforme serait repoussée à 2015 et serait limitée à de "petits déblocages".
Son impopularité a fait reculer le ministre de l'Economie. Emmanuel Macron a assuré que la réforme serait repoussée à 2015 et serait limitée à de "petits déblocages".
S'exprimant mardi 30 septembre à la mi-journée, François Hollande a néanmoins eu le cynisme de déclarer que "les économies, forcément, sont douloureuses".
Ce fils de médecin et actionnaire de clinique privée se garde de tenir ce discours à l'encontre des fonctionnaires, mais a ajouté : "Il n'y a aucun secteur qui peut accepter de voir un certain nombre de ses habitudes, parfois de ses financements, être remis en cause."
Le président de la République a enfin ouvert les hostilités. "Si vous n'entendez pas crier, c'est que nous ne faisons pas d'économies. Donc, vous voyez, vous entendez."
Le Premier ministre Manuel Valls a pris le parti des petites officines contre les grandes, ajoutant ainsi à la fracture entre les Français.
Le 15 septembre, les notaires et les huissiers avaient pris la tête de la fronde des libéraux
pour une première journée d'action.
C'est en grand nombre qu'ils ont dit non à un projet de loi synonyme de "casse sociale" et de "justice privée". Des professions agressées, le journal socialiste Le Monde écrit qu'elles "s'époumonaient" sur la place du palais du Justice de Paris, mais l'aurait-il osé à propos de la CGT ou de la CFDT ? Ces Français menacés, d'ordinaire peu enclins à la révolte, ont sifflé et conspué le nom du ministre de l'Economie, Emmanuel Macron, réputé être le plus chaud partisan de cette réforme des professions réglementées.
En très grande difficultés, les architectes tenteront de faire entendre leur voix.
Aujourd'hui, 87% (quatre-vingt sept pour cent, en toutes lettres par Le Monde, ppour moins de lisibilité !) des officines en moyenne sont fermées ce mardi, informe le Conseil de l'ordre des pharmaciens.
Dix pour cent des pharmacies sont réquisitionnées toute la journée pour assurer l'assistance d'urgence aux patients, comme à ceux qui n'ont pas pris leurs précautions, et pour éviter une instrumentalisation des mécontents.
On admettra volontiers que ces professions ne se sont encore jamais distinguées par des grèves reconduites chaque mois pendant des mois comme ce fut le cas à l'instigation de la FSU...
"87% (quatre-vingt sept pour cent, en toutes lettres par Le Monde, ppour moins de lisibilité !) des officines en moyenne sont fermées ce mardi, informe le Conseil de l'ordre des pharmaciens."
RépondreSupprimer.
Forcément : environ 13% des officines ont été réquisitionnées afin de fournir des médicaments aux "malades" (surtout ceux qui ont besoin de trucs inutiles et de renouvellement d’ordonnances qu'ils auraient pu faire hier ou demain.
.
Et bien sur gratuitement, avec ce fameux tiers payant (les malades se foutant comme d'une guigne de savoir le temps mis par la Sécu à rembourser le pharmacien).
Comme je suppose que les réquisitions se sont produites dans toutes les professions médicales, il faut songer à remonter les % constatés.