Le brillant réquisitoire de Jean-Louis Borloo
Centre et gauche ont voté la confiance au gouvernement après le discours de politique générale de Jean-Marc Ayrault.
Le meilleur orateur de la journée, ce fut lui et non pas le Premier Sinistre, triste et mou.
Jean-Louis Borloo a fait mardi une prestation pleine de souffle et de drôlerie, sortant souvent de ses notes et rompant avec la monotonie des discours calibrés qui ont suivi celui du premier ministre. L'œil espiègle, le président du nouveau groupe UDI (Union des démocrates et indépendants) a lancé à Ayrault, devant un parterre de ministres: "J'ai eu le sentiment que vous nous demandiez une confiance que vous ne transmettez pas !..."
"Opposition, nous sommes et resterons"
Il a dit qu'il ne voterait pas la confiance tout en apportant un "soutien partiel", notamment sur la réforme de la formation professionnelle. "Opposition, nous sommes et nous serons, mais il pourra nous arriver, quand l'intérêt national est en jeu, de vous donner un soutien particulier", a-t-il déclaré.
Très en verve, Borloo a encore lancé: "Ne procédez pas au détricotage systématique de ce qu'ont fait vos prédécesseurs !" Ca ne saurait en effet tenir lieu de politique socialiste.
Et s'est offert le luxe d'ajouter: "Le premier reniement de votre action politique est en réalité salutaire." Le député du Nord voulait parler du traité européen de discipline budgétaire: "Merci d'accepter sa ratification le plus vite possible. Et je vous remercie d'inscrire la traité européen de discipline budgétaire dans un prochain débat à l'Assemblée nationale," a-t-il encore ironisé.
Après ces deux uppercuts, il a poursuivi: "Je crains que vous ne soyez parti sur le chemin de la maltraitance ou de l'incompréhension des ouvriers, des salariés et des classes moyennes."
Dénonçant "l'absence totale de réduction des dépenses publiques", il a enjoint le gouvernement de sauver l'usine PSA d'Aulnay, "à défaut de quoi nous perdrions sur une industrie symbolique toute crédibilité internationale, et vous toute crédibilité politique (…) Attention au message d'un pays qui n'aimerait pas l'économie".
Alliés de gauche
Coprésident du groupe écologiste, François de Rugy a promis au gouvernement que les Verts seraient "des partenaires fiables, positifs, loyaux, mais exigeants". Après avoir menacé de s'abstenir de voter la confiance, Noël Mamère, dont l'annonce avait embarrassé les Verts, a décidé de la voter, la queue entre les jambes, après avoir reçu des assurances sur le projet de réacteur nucléaire Astrid.
Sans surprise, André Chassaigne, président du groupe GDR (qui regroupe 10 élus Front de gauche et 5 ultramarins pour faire bon poids), a justifié l'abstention "constructive" du Front de gauche: "Nous pensons que vous faites fausse route (…) Nous n'avons pas le droit de décevoir cette espérance de changement, nous avons une obligation de résultats."
Enfin, le président du nouveau groupe radical de gauche, Roger-Gérard Schwartzenberg, a voté la confiance mais a réclamé "le droit à la différence": "La gauche française a toujours été pluraliste. On ne peut pas envisager de faire passer le rouleau compresseur de l'uniformité sur ses composantes."
Hollande a viré Mougeotte commme il l'a prévu durant la campagne
RépondreSupprimerhttp://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2012/04/17/le-figaro-etienne-mougeotte-sur-la-sellette-en-cas-de-victoire-de-la-gauche_1686816_3236.html
http://electronlibre.info/spip.php?page=article&id_article=1605
http://www.lexpress.fr/actualite/media-people/media/l-ump-accuse-hollande-de-vouloir-chasser-etienne-mougeotte-du-figaro_1105742.html
Il a deja fait une campagne surnoise pour Hollande et 70% des jouranliste du figaro ont voté Hollande en interne
Le remplacant Brézet était bienveillant envers le PS chez Calvi et tirer souvent sur Sarko
Un peu d'humour fait toujours du bien
RépondreSupprimerB. Raquin
" Y’a un truc que j’ai pas compris… Avant les présidentielles, on nous demandait de choisir entre la peste et le choléra. Pourtant, maintenant, on a les 2 à l’Elysée… "
Résumé du sommet européen d'un autre blog
RépondreSupprimer"Le sommet européen s’est révélé une fois de plus une pantalonnade. Nous ne reviendrons pas sur le contenu de ce sommet, notons seulement qu’il est évolutif, chacun l’interprète à ce stade comme cela lui convient.
Personne ne se préoccupe d’éclairer l’avenir, de tracer le chemin afin que les décisions et adaptations soient optimums non, on ne se préoccupe que de propagande et de posturing politique. C’est la raison pour laquelle les interprétations sont divergentes. C’est la raison aussi pour laquelle l’effet positif de telle ou telle décision est de courte, très courte durée.
A chaque fois, la même séquence se répète, euphorie, puis commentaires divergents, puis doutes, puis critiques et finalement échec. On n’arrête pas de prédire les tournants, les grands tournants dans l’évolution de la crise européenne. Même l’Agence S&P affirmait, charitable et connivente comme à l’accoutumée, que nous pourrions bien être à un énième tournant si… les mises en œuvre suivaient.
Comment pourraient-elles suivre ? Les soi-disant accords sont toujours ambigus, abscons, incomplets ; ils sont toujours à finaliser par d’autres décisions, ratifications ; ils sont conclus par des partenaires qui sont dominés par les arrière-pensées, par des partenaires qui outrepassent leurs mandats ; par des politiciens qui ne cherchent qu’une chose : s’attirer ou remonter une popularité.
C’est pire que le “A chacun sa vérité” de Pirandello, c’est à chacun son mensonge.
voir suite
suite
SupprimerOn ne comprend les accords européens que plus tard, des semaines plus tard quand la poussière est retombée, quand les langues se délient et que les conflits réapparaissent. C’est la loi du genre, car en fait les accords ne sont là que pour masquer des désaccords plus profonds, fondamentaux, irréductibles.
L’Europe du Sud, à laquelle est venue se joindre volontairement la France, ne veut pas aller plus loin dans l’austérité pour des raisons de stabilité sociale, elle veut que ce soit l’Allemagne qui partage le fardeau de ses dettes. L’Allemagne veut elle préserver l’euro au moins temporairement, elle exige un contrôle des finances publiques et du système bancaire des pays en difficulté avant de s’engager dans ce « burden sharing ». Pour des raisons géopolitiques, politiques et sociales, les pays du Sud ne veulent pas abandonner leur souveraineté. La réalité est que les contradictions sont trop fortes pour pouvoir être dépassées.
Les cleptos, sociaux-démos tiennent, contrôlent l’information des élites européennes. Ainsi le Handelsblad révèle que les 32 porte-paroles de la Commission européenne lisent tous le FT, à tout seigneur clepto tout honneur, sept lisent Le Monde, six Le Corriere della Sera et le quotidien espagnol El Pais. Tenez-vous bien aucun ne lit la presse allemande, pas même le Süddeutsche Zeitung. Et pourtant ce sont les Allemands qui paient. Et on s’étonne des orientations de la Commission !
Les marchés alliés des pays du Sud, dominés par les banques, poussent à la roue, ils exercent un chantage sur l’Allemagne, cette dernière lache du lest de temps à autre, mais en même temps freine des deux pieds pour “implementer”comme on dit maintenant, mettre en application ce qu’elle fait semblant de concéder.
À noter également, que le Wall Street Journal émet une critique qui rejoint les nôtres sur la supervision des banques par la BCE. Nous considérons que le système est non crédible et dangereux, car il aboutirait à faire superviser les banques par l’institutionnel, qui serait alors chargé de la politique monétaire, conventionnelle et non conventionnelle.
Quand le gouvernement allemand va trop loin, c’est la Bundesbank qui intervient et joue le rôle de "commandeur" et quand cela ne suffit pas, on en appelle au patronat, aux constitutionnalistes, et à la presse... Tout ce beau monde se charge de rappeler les principes chers à l’Allemagne, de tracer de nouvelles lignes à ne pas franchir….
Ces derniers jours, comme Merkel a fait des concessions infâmes, ce sont ses alliés politiques qui sont montés au créneau. C’est une nouvelle ligne de défense qui a été érigée. Ainsi, le Gouverneur Horst Seehofer, leader de la CSU bavaroise qui est pièce déterminante dans la coalition de centre droit, Horst Seehofer a critiqué très fortement les résultats du sommet de la honte et menacé de faire chuter le gouvernement si Berlin faisait de nouvelles concessions aux "pestiférés".
“Le temps va venir où le gouvernement bavarois et la CSU ne vont plus pouvoir dire oui, oui ” a déclaré Seehofer ; les milliards d’aide et de garanties données étaient déjà borderline et ma plus grande crainte est que bientôt les marchés financiers se demandent, est-ce que l’Allemagne peut faire face à tout cela ? C’est le point le plus dangereux. ajoute-t-il.
Le fait que nos partenaires veulent prendre notre argent sans exiger trop d’eux même est profondément humain, mais cela ne résoudra pas le problème”… Dans un registre voisin, Seehofer affirme que nous n’accepterons aucun transfert de souveraineté à un état européen monstrueux, « an European Monster State », nous refuserons toute modification de notre constitution.
suite et fin
SupprimerNous insistons sur ce dernier point car c’est, dans une perspective de moyen terme le plus important, c’est lui qui fixe les limites de ce que les gouvernements peuvent faire dans un contexte de perte de légitimité.
Divisions, divisions :
Un groupe de 160 économistes allemands conduits par le prestigieux et médiatique Hans-Werner Sinn, patron de l’IFO vient de lancer un avertissement public à Angela Merkel.
“Nous nous inquiétons de l’avancée vers une union bancaire européenne, qui résultera en une garantie collective des dettes bancaires dans l’eurosystème”.
“Ces dettes sont trois fois plus importantes que les dettes des souverains et dans les cinq pays en crise, elles se chiffrent en trillions d’euros ; les banques doivent pouvoir faire faillite. Si les débiteurs ne peuvent payer leurs dettes, il n’y a qu’un groupe qui doit supporter le fardeau, ce groupe ce sont les créanciers eux-mêmes”
Il n’y a pas que les économistes qui bougent, au SPD, le centre gauche qui vient faire l’appoint dans les votes pour soutenir Merkel, avertit qu’il exigera des conditions très strictes pour voter en faveur d’un bail out (renflouement) des banques espagnoles. Les Verts semblent s’orienter dans la même direction.
Certains observateurs politiques constatent la disparition progressive des soutiens à la politique européenne de Merkel et n’hésitent pas anticiper sa mise en minorité, avec un vote de confiance risqué.
La “victoire ” de Monti, Rajoy et Hollande semble avoir pour conséquence un fort raidissement des positions à l’intérieur de l’Allemagne.
Les sondages allemands, très anti européens de ces derniers jours, l’abstention de l’ultra gauche française au vote de confiance du gouvernement Ayrault, la montée de Beppe Grillo en Italie, le doublement de l’extrême gauche en Espagne à 15%, etc.