La baisse record de septembre ne se confirme pas
+ 8.000 : le nombre de demandeurs d'emploi s‘est "stabilisé" (Reuters et Les Echos) en France métropolitaine le mois dernier
Le député macronien Damien Adam s'en est pris à "certaines personnes
qui partent en vacances aux Bahamas grâce à l'assurance chômage" |
Le nombre de demandeurs d'emploi inscrits à Pôle emploi a progressé de 0,2% le mois dernier en catégorie A (sans aucune activité) pour s’établir à 3.483.600, soit 8.000 de plus qu’à la fin septembre.
En septembre, il avait pourtant reculé de 1,8%, diminuant de 64.800 sur le mois: sa plus forte baisse depuis le début de cette série statistique en 1996 n'aura été que passagère.
Si on prend également en compte les catégories B et C (personnes exerçant une activité réduite), le nombre d‘inscrits à Pôle emploi resterait stable, avec 100 personnes supplémentaires en un mois, à 5.616.000 (5.923.200 chômeurs, en incluant les départements d‘Outre-mer, également stable sur un mois).
Sur un an, le total des personnes inscrites dans les catégories A, B et C augmente de 2,8%, tandis que le nombre de demandeurs de catégorie A progresse toujours, de 0,2%.
Au total, depuis le début de l‘année, le nombre de demandeurs d‘emploi s‘inscrit en hausse de 16.500 pour la seule catégorie A mais progresse de 152.200, si on ne néglige pas les catégories B et C.
Cette progression du nombre d‘inscrits dans les trois catégories ABC depuis le début de l‘année - qui dépasse la baisse enregistrée sur l‘ensemble de l‘année 2016 - s'établit malgré un recul marqué des inscrits à Pôle emploi non disponibles et donc non tenus de chercher un emploi.
Jusqu’à la mi-année 2017, le plan de formations supplémentaires des chômeurs mis en place sur la fin du quinquennat de François Hollande a artificiellement alimenté une baisse statistique: ces formations - des stages parkings pour nombre d'entre eux - ne débouchent pas automatiquement sur des emplois. Les effectifs de la catégorie D (sans emploi pour cause de formation ou de maladie, par exemple), ont ainsi reflué de 0,7% sur un mois et chutent de 17,3% sur un an. Les sorties de stage pourraient donc produire un effet rebond du chômage.
Les tripotages des modes de calculs et les occultations de catégories
La catégorie E (en emploi, par exemple création d‘entreprise ou contrat aidé) pourrait avoir naturellement amplifié le phénomène de vases communicants vers les catégories ABC, du fait de la réduction du nombre d‘emplois aidés au second semestre.
Le nombre d‘inscrits dans cette catégorie recule de 2,6% sur un mois et de 6,8% sur un an. Depuis le début de l‘année, plus de 87.000 personnes sont sorties de ces deux catégories.
Dans la seule catégorie A, toutes les catégories d’âge ont connu des progressions de leurs effectifs le mois dernier, qu‘il s‘agisse des jeunes (+0,4%), des 25-49 ans (+0,1%), ou des seniors (+0,5%).
Sur un an, le total des jeunes chômeurs s‘inscrit en baisse de 4,1%, celui des 25-49 ans stagne (-0,2%), tandis que celui des seniors progresse de + 3,3%.
Considérés comme des chômeurs de longue durée, les demandeurs d'emploi inscrits depuis plus d'un an à Pôle emploi sont en hausse de + 0,7%, à 2.506.000, et progresse de 3,5% par rapport à octobre 2016.
Leur proportion dans le nombre total de chômeurs est en hausse de 0,3 point, à 45,1%.
Permettant les comparaisons internationales, selon les critères du Bureau international du travail (BIT), le taux de chômage calculé par l‘INSEE est reparti en hausse au troisième trimestre, alors qu'il était orienté à la baisse depuis le printemps 2015.
Sur la période juillet-septembre, il s‘est établi à 9,4% de la population active en France métropolitaine et à 9% en incluant les départements d‘Outre-mer (hors Mayotte). Une exclusion justifiée par le fait que Mayotte enregistre le taux de chômage le plus élevé de France...
En 2016, Mayotte est devenu "le département français au taux de chômage le plus élevé", avec un taux de 27,1% de la population active, note l'Institut d'émission des départements d'Outre-mer (Iedom), dans son rapport annuel 2016 sur la conjoncture économique de l'île.
Désormais, le ministère du Travail et Pôle emploi ne diffuseront plus leurs données chiffrées que tous les trois mois à compter de 2018...
L’évolution en dents de scie du nombre de demandeurs d‘emploi a conduit Pôle emploi et la Dares (Direction de l'animation de la recherche, des études et des statistiques) qui produit des statistiques et analyses utiles au ministère du Travail de Muriel Pénicaud, à opter pour une publication trimestrielle de ces chiffres à compter de 2018, pour noyer dans la masse "des évolutions mensuelles qui sont du bruit plus que de l‘information", commentent les intéressés au maquillage politique de la réalité des faits.
Ce changement, "qui a été engagé bien avant le changement de gouvernement", insistent Reuters et Les Echos, mais bel et bien validé par Muriel Pénicaud, se situe dans la continuité des changements mis en œuvre en 2016, suite aux recommandations de l’Autorité de la statistique publique (ASP), autre organisme public français chargé -entre soi- de superviser la statistique publique... Il fait d'ailleurs écho au choix de la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, de ne pas commenter cet indicateur, trop volatile et peu révélateur de l’évolution du marché du travail, selon elle, en accord donc avec son prédécesseur, Myriam El Khomri.
La ministre préfère s‘exprimer lors de points trimestriels sur la situation du marché du travail dans son ensemble - les "Rendez-vous de Grenelle" - dont le prochain est prévu en décembre.
Le gouvernement compte ramener le taux de chômage à 7% en 2022, notamment sous l‘effet de l‘assouplissement du droit du travail ou encore des réformes prévues de l‘apprentissage, de la formation professionnelle et de l‘assurance chômage.
Ce que ne dira pas Les Echos
Ce sont 6.705.000 personnes qui sont privées d'emploi ou travailleurs occasionnels officieux, toutes catégories confondues, + 4.800.000 environ d'invisibles qui n'entrent pas ou plus dans les statistiques officieuses (chiffres détaillés ci-dessous).
Total : toujours + de 11 millions de chômeurs en France (fourchette basse), et autant de pauvres largement sous les seuils de pauvreté.
Un "chômage invisible" existe, mais il est tenu en dehors des statistiques.
Dans ces 6,705 000 demandeurs d'emploi et travailleurs pauvres occasionnels, ne sont pas comptés :
1 000 000 foyers bénéficiaires du RSA, en effet sur 1 820 000 environ de foyers (dernier chiffre connu), seuls 820 000 environs sont inscrits à Pôle Emploi, les autres bénéficient d'autres suivis (associations, collectivités locales, etc.) en sachant qu'un foyer bénéficiaire, comporte parfois + d'un demandeur d'emploi en son sein, donc si on parle en nombre d'individus c'est pire.
1.200.000 de foyers bénéficiaires de la prime d'activité (qui remplace le RSA activité et les fait sortir des statistiques RSA) environ, sur les 2,5 millions au total (dernier chiffre connu) de bénéficiaires (160€ en moyenne par foyer), sont en recherche d'emploi stable et non précaire.
+ encore 1.100.000 au bas mot, qui ne sont pas inscrits à Pôle emploi, sur les environs 2 millions de bénéficiaires de l'AAH ou d'une pension d'invalidité, malgré une aptitude et un désir d'accès à un emploi adapté,
+ encore 1.500.000 de Sans-droits, qui sont principalement :
- des jeunes de moins de 25 ans, primo demandeurs d'emploi, qui comme vous le savez n'ont même pas droit au RSA. (quasi unique en Europe), favorisant délits, crimes, trafics, prostitution, esclavagisme moderne, radicalisations etc.
- des sans droits, pour motif, dépassement des plafonds de ressources dans le foyer. Exemple, votre conjoint(e) perçoit 700€ d'allocation chômage, ou 810,89€ d'allocation adulte handicapé: vous n'aurez même pas droit au RSA, car vous dépasserez le plafond couple qui est de 687€ par mois, si vous êtes non SDF.
- des bénéficiaires de pensions de reversions ( veufs, veuves ) de 55 ans et +, qui dépassent les plafonds du RSA (473,50€ pour une personne seule), et qui n'ont pas l'âge pour prendre leur propre retraite ou pour percevoir le minimum vieillesse (65 ans) qui s'appelle aujourd'hui "ASPA" (allocation solidarité aux personnes âgées), qui est récupérable sur le patrimoine, au décès.
- des bénéficiaires de pensions alimentaires qui dépassent les plafonds du RSA (plafonds 2 fois inférieurs aux seuils de pauvreté, une véritable honte).
- des étudiants, boursiers ou non, qui cherchent des petits jobs alimentaires, qui sont donc bien demandeurs d'emploi, en concurrence avec les autres (même si beaucoup sont aussi exploités en stages sous payés, voire gratuits).
- des auto-entrepreneurs, qui ne gagnent rien ou presque, et sont demandeurs d'emploi en parallèle.
- des retraités qui cherchent un emploi, car leur retraite ne couvre pas les charges fixes pour survivre (loyer, énergie, assurances, voiture, téléphone, eau, nourriture, santé (lunettes, dentiste ..) incalculable.
Au final, tout bien calculé, on arrive à + de 11 millions de demandeurs d'emploi en France, et travailleurs pauvres occasionnels.
Sources : Rapport complet de la DARES de 13 pages (et non pas le simple communiqué de presse envoyé aux médias) : http://dares.travail-emploi.gouv.fr/IMG/pdf/di-mensuel-1disbal.pdf
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