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mardi 8 novembre 2016

Hollande truque le marché des droits TV au profit de Canal+

La LFP porte-t-elle plainte? Et les journalistes vertueux de i-télé ?

Le Canard enchaîné pointe une énième révélation du livre "Un président ne devrait pas dire ça"
Le Graet, président de la FFF, fait ovationner Hollande
(3 juillet 2016, lors du quart de finale de l'Euro 2016 France-Islande)
Canal+ bénéficie de la manne des droits TV de la L1, sur un simple coup de fil de François Hollande à l’émir du... Qatar.
Le président de la République est donc responsable d'une perte sèche pour le service public estimée entre 100 et 150 M d’euros et devrait donc pousser la LFP à porter plainte.
  
Or, le président de la LFP (Ligue de football professionnel, 2002-2016) fut Frédéric Thiriez, avocat au Conseil d'État et à la Cour de cassation depuis 1990. En septembre 2013, F. Thiriez a publié un livre dans lequel il "décide d'instruire le procès du football à charge et à décharge", évoquant notamment les salaires, la violence, le racisme, le dopage ou encore les... matchs truqués. En avril 2016, il a annoncé qu'il quittait ses fonctions de président de la Ligue.

Depuis le début de l'été 2015, quand Vincent Bolloré est devenu l'actionnaire majoritaire de Vivendi, propriétaire de Canal+, la chaîne cryptée traverse une zone de turbulences - avec les réplique que l'on sait à i-télé, satellite du groupe. Malgré l'appui du sommet de l'Etat, Bertrand Méheut a laissé une impression plus que mitigée et Vincent Bolloré a préféré composer un nouvel organigramme. Jean-Christophe Thiery, le patron de Bolloré Média, de l’institut de sondages CSA (depuis avril 2015), dont Bernard Sananès est le président, ou du quotidien gratuit Direct Matin, concurrent de 20 Minutes, s'est vu confier les rênes.

La somme des fautes de Hollande est insondable
"Un président ne devrait pas dire ça", le livre des deux journalistes du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, ajoute encore au discrédit de Hollande, l'exemplaire "Moi président, je..." Cette nouvelle déflagration s'est propagée de l'Elysée à la sphère politique. Non content d’inviter les footballeurs à se "muscler le cerveau" et les "sans dents" à manger de la brioche, au cours de cette série d’entretiens avec les deux  malfaisants du journal Le Monde, François Hollande s’est personnellement immiscé dans la vie de la Fédération française de football et des droits de diffusion des matches.


Celui qui se fait passer pour un fin stratège et un véritable homme d’Etat s'est vanté (page 305 du brûlot) d'avoir décidé de l’attribution des droits TV de la Ligue 1 lors du dernier appel d’offre datant du printemps 2014
alors que Najat Vallaud-Belkacem était ministre des Droits des femmes, de la Ville, de la Jeunesse et... des Sports. L'arrogante n'en a-t-elle rien su ?

Najat Vallaud-Belkacem embrassant le camarade Le Graët


Hollande s'attribue le sauvetage de Canal+ et le marchand de tapis a l’autosatisfaction bouffonne

"J'ai reçu discrètement (Rodolphe) Belmer et (Bertrand) Méheut [les anciens patrons de la chaîne cryptée]. J'ai appelé l'émir du Qatar (la chaîne beIN Sports est qatarie) et lui ai dit: "Vous allez venir en France en juin; on vous a défendus par rapport aux Saoudiens; on est à vos côtés, mais là, qu'allez-vous faire sur les Rafale (marché militaire) ? 
Il y a aussi l'histoire du foot... Je souhaite qu'il y ait un partage »." C’est cette intervention qui, aujourd’hui, fait bondir les dirigeants du foot professionnel, à l’image d’un Frédéric Thiriez, ancien patron de la Ligue (LFP), qui dans les colonnes de L'Equipe n’a pas hésité à parler d’une "infraction grave au droit de la concurrence" en jugeant qu’en l’espèce "le football français a été spolié".
Dans la torpeur du mois d'août 2015, on apprend qu'il a été trouvé à Belmer un point de chute à... France Télévisions, où il va étudier... les tendances de l’audiovisuel et tenter d’aiguiller la politique stratégique de la nouvelle présidente du groupe audiovisuel public, Delphine Ernotte. Successeur de Pierre Lescure et Breton, comme Noël Le Graët, Bertrand Méheut fut président du groupe Canal+ (avec Dailymotion et Universal Music Group) de 2003 à 2015. Malgré l'état financier précaire du groupe soumis à la rigueur budgétaire, en 2004, il avait acquis l'exclusivité sur la totalité des droits du championnat de France de football, notamment en mettant 600 millions d'euros sur la table, soit le montant faramineux de 1,8 milliard sur trois ans, soufflant à son rival TPS (ancien bouquet numérique de télévision par satellite, diffusé en France de 1996 à 2008 par les Groupe TF1, Groupe M6, Orange (ex-France Télécom), France Télévisions, RTL Group). "La somme est importante, c'est vrai. Mais l'acquisition de ces droits était essentielle pour le groupe. On en voit déjà l'effet : notre portefeuille d'abonnés est en croissance très forte (...) Nous avons une base d'abonnés de 5 millions à Canal+ et de 3 millions à Canal Sat. Il était essentiel, pour conserver et développer cette base, d'acquérir ces droits."Bertrand Méheut est resté le conseiller de V. Bolloré "sur les importants développements que Vivendi souhaite voir réalisés par Groupe Canal+"

Là où la LFP avait tout intérêt à voir le Qatar assommer le marché, ce partage, orchestré donc a priori depuis l’Elysée, aurait dissuadé beIN Sports de surenchérir et permis à Canal+ de sauver les meilleurs lots (3 meilleures affiches jusqu’en 2020). Face à ces révélations, et à un manque à gagner estimé aujourd’hui entre 100 et 150 millions d’euros, le foot pro français n’entendrait pas en rester là, selon Le Canard Enchaîné, qui prête à la Ligue l’intention de saisir la justice pour réclamer réparation. Une plainte pourrait ainsi être déposée pour faute de l’Etat ou bien délit d’entente. 

Le socialiste Noël Le Graët va-t-il être intègre et ferme ?

Le président de la Fédération française de football, qui fut président de la ligue nationale française de football (LNF/LFP, 1991-2000), Noël Le Graët, membre du Parti socialiste, n'avait en revanche toujours pas saisi la Justice... C'est pourtant sous sa présidence que la Ligue porta plainte contre X dans l'affaire VA-OM. 


Noël Le Graët vient de tacler Frédéric Thiriez, alors que celui-ci  propose ses bons offices pour aider la LFP à sortir de la crise.

Le président de la Fédération française (FFF), Noël Le Graët, ne met pas d'huile dans les rouages.
Il s'en est pris à l'ex-président de la LFP. "Il est parti. Je ne suis pas certain que la Ligue ait besoin de lui aujourd'hui. Mais bon, peut-être que oui, s'il peut arranger les choses (sourires)... Il est parti en avril et il n'a pas été retenu par beaucoup," a-t-il taclé.
Frédéric Thiriez s'est dit prêt mardi matin, "à accepter toute mission temporaire qui viserait à apaiser les tensions actuelles" afin de "remettre en ordre de marche" la LFP, dont il était le président pendant 14 ans jusqu'à sa démission en avril. La Ligue, qui tient son assemblée générale vendredi, se déchire depuis un mois au sujet de la répartition des droits TV et n'a toujours pas trouvé de candidat pour sa présidence. 
Elle a actuellement un intérimaire à sa tête, Jean-Pierre Denis, un homme d'affaires breton, président du Crédit mutuel de Bretagne. Au titre de président de Crédit Mutuel Arkéa, il a touché 1,57 million d'euros, dont un bonus de 1,06 million, soit une augmentation de 44% sur l'exercice précédent. Un interlocuteur pour De Graët...

Les tensions latentes Le Graët-Thiriez étaient apparues au grand jour en décembre 2015 lorsque le président de la FFF avait attaqué ce dernier en conférence de presse: "Je prétends que 100% des journalistes considèrent que Thiriez n'y connaît rien en football. Et je ne discute qu'avec ceux qui connaissent le ballon."
Sens du dialogue typiquement socialiste.

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