Raphaël Enthoven se penche sur les égarements de Mélenchon et du PCF
"Fidel est mort," titra L'Humanité, ré-écrivain de l'Histoire
"L’histoire [l'Histoire?] retiendra qu’il fut l’un des géants politiques du XXe siècle."
Fidel Castro, 12 octobre 1979 |
Et le quotidien - méprisant, bien que sous perfusion de l'Etat- d'attaquer bille en tête "la faune de tous les anti-castristes [qui] est bien petite à côté de ce colosse. Son combat a permis l’avènement d’une Amérique latine nouvelle. De son vivant, Fidel était déjà entré dans l’histoire [par la petite porte: la grande est marquée d'un H]. L’Amérique latine perd un Libérateur, un référent, une légende." Parmi les adulateurs athées, le culte stalinien de la personnalité n'est pas mort.
"Je pleure.
Dès potron minet, Mélenchon est allé se prosterner à l'ambassade cubaine à Paris |
Pour mesurer la dimension du personnage, il faut le contextualiser [une exception communiste, car la gauche ignore la contextualisation s'agissant de la droite au pouvoir dans la crise économique et financière internationale surmontée par le quinquennat Sarkozy]. Cuba est une petite île ; elle n’est pas un morceau de l’ex-empire soviétique qui s’acharne à survivre sous les tropiques. Les Etats-Unis sont intervenus plus de 190 fois en Amérique du sud, une seule expédition a échouée [la ré-écriture de l'Histoire fait également fi de l'orthographe grammaticale] celle de 1961 à Cuba: l’invasion mercenaire de la Baie des Cochons, pour tenter de renverser Fidel Castro [dont l'organe officiel du PCF oublie de rappeler que Castro et ses guérilleros révolutionnaires ont pris le pouvoir par la force]. Les archives de la CIA l’attestent [référence inattendue !] : Fidel a été victime de plus de 600 tentatives d’assassinat de la part des Etats-Unis. Pendant 50 ans, il leur a tenu la tête haute. [Les opposants cubains éliminés par Castro n'ont pas eu cette chance...]
"Fidel est le libérateur, l’émancipateur, le fédérateur"
L'Huma est resté branché sur l'époque soviétique. "Il a permis l’affirmation d’une nation. Le castrisme naît d’une revendication d’indépendance nationale [le peuple a-t-il été libéré? De la famine et de l'oppression étatique?] ; la Révolution a été le fruit d’une histoire nationale. Fidel a en quelque sorte inventé Cuba. Il est donc historiquement le fondateur, le ciment, il porte une légitimité historique que nul ne lui conteste. [C'est à voir hors des murs du Comité central et des cellules communistes]
"Il y a eu à Cuba, c’est vrai, une forte personnalisation du pouvoir."
Et l'Huma la justifie. "Ce serait le "résultat du charisme de cet homme exceptionnel et du rôle qu’il a joué dans le processus historique, de sa relation directe avec le peuple, de l’agression permanente des Etats-Unis.
Cuba a inventé des structures de "pouvoir populaire" Et cela fait donc peur. "A Cuba, le parti unique est le produit de la Révolution, d’un processus long et conflictuel de la fusion des trois organisations révolutionnaires. A Cuba, c’est la Révolution qui a fait le parti, et non l’inverse [ce qui est une contre-vérité historique, puisque Castro a dû se rapprocher des communistes cubains, par nécessité, à la suite de son coup d'Etat: son mouvement n'avait ni légitimité ni implantation et a donc cherché à profiter de l'organisation très structurée du PC cubain. Le Parti Communiste Français est resté foncièrement, viscéralement, révolutionnaire quoi qu'il s'en défende depuis, notamment, qu'il s'est résolu, moribond, à une alliance avec le Parti de gauche, se fondant, faute de leader, dans le Front de gauche, sous la houlette de Mélenchon, candidat commun .à la présidentielle de 2017. Le PCF a entrepris une opération de blanchiment et, après s'être fait désigné sous le terme de "gauche radicale" en 2012, se refait une virginité sous l'appellation de "gauche de la gauche" en 2016. Preuve s'il en était besoin que, malgré sa déstalinisation apparente, puis le déclin de l'idéologie communiste, le discrédit progressif du matérialisme dialectique reste à accomplir].
L'internationale des dictateurs:
Castro Fidel et Raul avec Saddam Hussein
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"S’il y a des hommes qui jouent des rôles irremplaçables, dans des processus historiques donnés,
Fidel Castro est de ceux-là", affirme le journal d'extrême gauche.
"Hasta la victoria siempre, Comandante Fidel ! " En espagnol dans le texte du quotidien internationaliste idolâtre.
C'est pourtant une levée de boucliers socialistes qui a accueilli la'annonce différée de la mort du dictateur communiste
Est-elle motivée par la campagne présidentielle, alors que Hollande ou Lang se sont affichés au côté du dictateur ?
VOIR et ENTENDRE le rappel à la décence du philosophe au candidat de l'extrême gauche, le 28/11/2016 sur Europe 1 :
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