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mardi 29 novembre 2016

Primaire socialiste : "Bartolone, tu nous emmerdes", lancent les poissardes Aubry et Lebranchu

Bartolone plaide pour un face à face entre François Hollande et Manuel Valls à la primaire 

Un appel à une grande primaire avec Hollande et Valls

Alors que de nombreux éléphants socialistes se réunissaient samedi 26 novembre, le président socialiste de l'Assemblée nationale a exhorté le président sortant à passer par l'épreuve de la primaire. Lors du 'Carrefour des gauches et de l'écologie' organisé par Martine Aubry à Bondy, son objectif était de favoriser Valls contre Hollande: le quatrième personnage de l'Etat appelle en effet à une grande primaire à gauche opposant François Hollande, Manuel Valls, Emmanuel Macron, Arnaud Montebourg et Jean-Luc Mélenchon. "S'ils se sentent l'un et l'autre porteurs d'un projet pour la France, s'ils sentent qu'ils ont des choses à dire aux Français, autant qu'ils aillent à la primaire et que l'on puisse les voir se rassembler au second tour de cette primaire", a lancé le 'stratège' socialiste. Autrefois proche du président Hollande, Claude Bartolone ne cache plus sa rancune depuis la publication du livre de confidences, "Un président ne devrait pas dire ça...", dans lequel l'irresponsable bavard l'égratigne, le décrivant comme un homme qui n’a "pas l'envergure". Resté silencieux pendant un mois, il boycotte désormais les dîners de la majorité et on le cite tantôt derrière Christiane Taubira, tantôt derrière Manuel Valls.
Le livre aurait aussi agi "comme un révélateur" sur le chef du gouvernement qui a confié au Monde (encore !), dans l'avion qui l'a emmené à Bordeaux: "Les 672 pages du livre ont provoqué la 'colère' du Premier ministre - il le reconnaît - et une forme de 'honte', selon lui, chez les militants et les élus socialistes", écrit le quotidien dans son édition datée de samedi 29 octobre. 
En fait, les journalistes du Monde, Gérard Davet et Fabrice Lhomme, se seraient rouler dans la farine, selon un journaliste de Marianne. Les propos seraient faussement polémiques, offrant au président une tribune électorale qui lui permettrait de sortir de son rôle de président en fin de règne et de se placer dans la position du candidat, personnage correspondant à "ce qu'il sait faire de mieux". D'ailleurs, "très forte en langue de bois" bien quelle ne soit pas "une intellectuelle", Najat Vallaud-Belkacem se fait également rhabiller pour l'hiver et le député socialiste Malek Boutih appelle à une candidature du premier ministre Manuel Valls à la place de François Hollande. Au final, l'un et l'autre des protagonistes trouve à manger dans le livre des deux manipulateurs: si Manuel Valls y trouve des raisons de se poser en recours d'une majorité déboussolée, François Hollande s'offre des raisons de peser sur la campagne.

Volonté de rassembler ou nouvelle vengeance contre François Hollande ? 
L'appel de Bartolone au duel Hollande-Valls n'est évidemment pas un simple moyen de revenir dans le jeu politique, puisque les vallsistes mettent déjà la pression depuis des semaines. Cette prise de position vise à créer un "électrochoc" chez le gros mou et à propulser Manuel Valls pour décourager François Hollande de se présenter.

"Je ne sais pas" pour qui je vais voter, "mais je sais une chose, c'est que ce n'est pas une petite primaire qui peut nous sauver (...) Je souhaite qu'(Emmanuel) Macron participe à la primaire, je souhaite que (Manuel) Valls participe à la primaire, je souhaite que (François) Hollande participe à la primaire, je souhaite que (Jean-Luc) Mélenchon vienne exprimer au sein de la primaire sa différence", a déclaré Bartolone, en arrivant au "Carrefour des gauches" organisé à Bondy, en Seine-Saint-Denis, par la maire socialiste de Lille, Martine Aubry, et ses proches, notamment des 'frondeurs' comme elle.


Les deux têtes de l'exécutif doivent-elles participer en même temps à la primaire, lui a-t-il été demandé ? 
"Je préférerais qu'ils participent tous les deux à la primaire, plutôt que l'un puisse se dire : 'Voilà je suis éliminé sur le tapis vert, donc je m'éloigne de la campagne, je m'éloigne des socialistes, je m'éloigne de l'action gouvernementale'. S'ils se sentent l'un et l'autre porteurs d'un projet pour la France, s'ils sentent qu'ils ont des choses à dire aux Français, autant qu'ils aillent à la primaire, et que l'on puisse les voir se rassembler au second tour de cette primaire", a développé Claude Bartolone.

Proche du président de la République, le député Kader Arif, présent à Bondy, a vivement réagi à la proposition du président de l'Assemblée nationale : "Ça me paraît irresponsable, pas crédible (...) Imaginons une primaire entre le président et le Premier ministre, c'est en fait un pays qui est en crise institutionnelle", a-t-il souligné.

"Un coup de pied de plus au président"
Emmanuel Grégoire, patron de la fédération PS de Paris, a indiqué ne pas "partage(r)" cette idée, y voyant de la part de Claude Bartolone, "un coup de pied de plus au président de la République". "Original mais c'est bien là la preuve que la seule évidence, c'est qu'il n'y a plus d'évidence institutionnelle", a tweeté un proche de Manuel Valls, le maire d'Évry, Francis Chouat. Le Premier ministre lui-même n'a pas souhaité commenter.

Dans la confusion ambiante, les proches du président de la République n'étaient pas en reste samedi. 
"J'avais fini par m'habituer à l'idée que le président, s'il se présente, passe par la case primaire", a déclaré au Parisien Bernard Poignant, conseiller du chef de l'État. "Mais ce que vient de faire Arnaud Montebourg [appeler les électeurs de droite à voter, pour lui, malgré son positionnement à la gauche du PS, pour éliminer Valls et Hollande] est insupportable. Du coup, je ne souhaite plus que François Hollande soit confronté à quelqu'un qui demande à la droite de venir voter à notre primaire pour le battre" raconte cet intime de Hollande.

Martine Aubry n'a pas fait son choix
La Lilloise avait auparavant affirmé ne pas savoir pour qui elle votera à la primaire, prévue les 22 et 29 janvier. "Chacun me connaît, j'ai toujours pris des positions en fonction de mes convictions. Aujourd'hui, je ne sais rien, j'attends les programmes, les projets. Pour certains, je sais que je ne pourrai jamais être avec eux : Emmanuel Macron par exemple, lui, c'est le seul que je citerai aujourd'hui car il n'est pas à gauche (...) Aujourd'hui, je ne sais pas pour qui je voterai". 

Le "Carrefour citoyen des gauches et de l'écologie", organisé samedi à Bondy par les proches de Martine Aubry, a pour objectif de "réunir les femmes et les hommes de tout l'échiquier politique de la gauche", selon l'un des organisateurs, Jean-Marc Germain, conjoint de la maire PS de Paris, Anne Hidalgo, cité par Le Parisien. Martine Aubry, Claude Bartolone, Anne Hidalgo ou encore Christiane Taubira y étaient attendus dans la journée.
L'hypothèse d'une candidature de femme

Selon un député participant à l'événement, il ne faut pas s'attendre à une nouvelle candidature de Martine Aubry. Même sentiment chez Jean-Marc Germain, son ancien directeur de cabinet à la tête du Parti socialiste (PS) : "Il ne faut pas se précipiter sur une compétition d'hommes".

Christiane Taubira, elle, pourrait bien être de la partie. "Le fait qu'elle vienne, cela veut dire qu'elle n'enjambera pas la primaire", estime le membre du bureau national du PS, Jérôme Guedj, dans les colonnes du Parisien. L'hypothèse d'une participation est évoquée. Un ministre résume : "S'il y a Valls, il y a Taubira. Si c'est Hollande, il n'y a pas Taubira". Ses prétentions présidentielles avaient favorisé l'élimination de Lionel Jospin en 2002. 

Manuel Valls temporise
En attendant, le premier ministre tourne autour du pot de miel, mais il n'a pas encore mis le doigt, même s'il a répété à Rouen son souhait d'une "belle primaire". Et comme il se croit le plus beau ! "Ce qui nous est promis, c'est l'élimination le soir du premier tour. La primaire de la droite a joué son rôle de rassemblement même s'il y a encore des inconnues sur François Bayrou. Mais à gauche, il y a déjà deux candidats hors primaire", a-t-il noté, en allusion à Jean-Luc Mélenchon et Emmanuel Macron.
"Il ne faut pas qu'en janvier, ce soit une primaire pour préparer l'après juin", a-t-il ajouté. "C'est une primaire pour être en situation d'être compétitif et éventuellement de gagner. Je crois que c'est possible, mais pour cela il faut réussir les étapes de décembre et de janvier. Il faut que ce soit un beau moment démocratique", a-t-il raconté. Selon lui, la primaire de la gauche aura lieu car elle s'est imposée. "Les Français qui participent à celle de la droite ont compris que c'était utile à la démocratie", a-t-il insisté.

Toutefois, malgré l'insistance des journalistes, le premier ministre a refusé de dire s'il y participera. "Je vous rassure, je vous inquiète ou je vous déçois, mais il n'y aura pas d'appel de Rouen", a-t-il plaisanté, avec ce sens de l'humour grinçant qui le caractérise quand il ne fronce pas le sourcil et n'a personne sur qui passer ses nerfs. Il précise toutefois qu'il va "réfléchir" à la question. "Ce dont le pays a besoin, c'est de rassemblement et le choix que les Français devront faire, face à une extrême droite aux portes du pouvoir", ce sera de dire qui est "le mieux à même de rassembler autour d'une République ferme et bienveillante", a-t-il ajouté, intarissable sur sa possible candidature.
"Moi je participerai bien sûr à ce débat; je serai forcément un acteur de ce grand débat qui s'ouvre mais je le ferai en connaissance de cause et en respectant le calendrier", a-t-il tergiversé, sur le ton de celui qui s'y voit. "Je lis ici ou là que ça y est, tout serait réglé. Non, non je suis à la place qui est la mienne comme Premier ministre et chef de la majorité, parce qu'il y a aussi de l'attente à mon égard".
Si le gouvernement est au travail, au service des Français, c'est une bonne nouvelle. Il fallait le dire.

Mais la Ch'tite Aubry et Marylise Lebranchu n'ont pas du tout apprécié la proposition de Claude Bartolone

"Bartolone, tu nous emmerdes", lâchent  Aubry et Lebranchu
Grâce à une caméra glissée par l'émission Quotidien sur TMC, la maire de Lille a montré son mécontentement envers son confrère : "Pour moi...sur ta phrase à la con là. C'est pas l'objet d'aujourd'hui", avait-elle déclaré. Marylise Lebranchu y va également de son petit tacle : "Ah ouais ! Ta phrase à la con !" avant de conclure : "Bartolone tu nous emmerdes". Claude Bartolone lâche malgré tout un rire forcé et gêné. Face à lui, Martine Aubry conclut la discussion en affirmant : "J'ai dit que chacun a le droit de dire ce qu'il veut. Mais c'est pas ce que je retiens de la journée".

VOIR et ENTENDRE l'échange entre la complotiste mal-embouchée et le Sicilien sans envergure :

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