Un Syrien légèrement blessé après l'explosion de bouteilles de gaz
Quelque 30 incendies ont été déclenchés dans la nuit de mardi à mercredi
"Tradition" de l'incendie chez les migrants, raconte la préfète... |
Ces incendies ont été allumés dès l'après-midi du deuxième jour
En cours depuis lundi, l'évacuation du bidonville a été entravée par des allumages d'incendies qui se sont "intensifiés entre minuit trente et trois heures du matin, notamment dans la "zone des commerces" à l'entrée du camp, a précisé la préfecture.
Au moins deux bonbonnes de gaz ont alors explosé, obligeant plusieurs occupants des lieux à s'éloigner sur la "bande des 100 mètres", une zone franche à l'ouest du camp et en bordure de la rocade portuaire.
Ces incendies ont été provoqués dès le milieu de journée mardi,
alors que la destruction des cabanes et abris de la "Jungle" désertés par les migrants a débuté dans une partie du campement, qui continuait de se vider.
Ces incendies ont tous été combattus par les pompiers venus de Calais, Marck-en Calaisis, mais encore de Desvres et de Saint-Omer, protégés par des CRS.
Un clandestin syrien de 16 ans a été transporté à l'hôpital pour "une blessure aux tympans", a précisé la préfecture du Pas-de-Calais.
"Nous avons évacué 150 à 200 migrants, notamment des Afghans et des Syriens qui ont été pris en charge par des associatifs et une infirmière présents sur les lieux. Parmi eux, nous avons répertorié une quinzaine de mineurs qui ont été mis en sécurité et amenés dans le Centre d'accueil provisoire (CAP) avec ceux hébergés lundi et mardi", a expliqué le commissaire de police de Calais Patrick Visser-Bourdon.
La préfecture évoque une "tradition" chez les migrants...
La préfète du Pas-de-Calais, Fabienne Buccio, a justifié ces incendies volontaires
C'est une “tradition” chez les migrants [quelle que soit leur origine, soudanaise ou afghane?] consistant à brûler leurs cabanes avant de partir. “On leur a dit qu’il valait mieux ne pas le faire, mais il y en a encore qui le font”, rassurant sur un “faible risque de propagation” et la présence de services de lutte contre les incendies à proximité.
"Nous avons été caillassés et avons dû intervenir protégés par les forces de police", a expliqué un pompier sur place.
"Dès 21 heures, des départs de feux malveillants se sont déclarés de part et d'autre de la Lande [le nom officiel du camp] mais cela a pris une tournure plus sérieuse en seconde partie de nuit", a déclaré Philippe Mignonnet, adjoint au maire de Calais, présent sur les lieux.
Une activité "rituelle" ?
Le gouvernement affiche une détermination illusoire d'en finir avec le plus grand bidonville de France
Quelque 1.250 policiers et gendarmes sont mobilisés à Calais pour veiller à la sécurité de ce mégatransfert: éviter les mouvements de foule, mais aussi empêcher de nuire les militants d'extrême gauche, les No Border, partisans de l'abolition des frontières.
En deux jours, 3.242 majeurs ont quitté le camp en bus et 772 mineurs ont été relogés dans les conteneurs du centre d'accueil provisoire (CAP), selon les ministères de l'Intérieur et du Logement.
Le démantèlement de la Jungle ne réglera pas la question de nouvelles arrivées de clandestins
Ils pourraient être encore jusqu'à 4.000 dans la "jungle" et ses environs
"Éparpillés, les 'réfugiés' disparaîtront des écrans de radar," met en garde Maud Le Quintrec, responsable eau et sanitaires pour Médecins sans frontières à Calais.
Qu'adviendra-t-il des migrants qui ne sont pas volontaires au départ ?
Absence de dialogue avec les communes et de consensus avec la population
Cette dispersion ne s'est pas faite sans la complicité d'associations (singulièrement Terre d'asile), ni sans soulever des réticences. La préfecture de l'Hérault a annoncé avoir engagé samedi des discussions pour "apaiser la situation" à Saint-Bauzille-de-Putois, localité de 1.800 habitants dont le maire a présenté sa démission pour protester contre l'arrivée de 87 migrants de Calais, des jeunes majeurs célibataires sur environ 200 qui doivent être envoyés dans le département.
Un bâtiment destiné à accueillir un centre d'accueil et d'orientation (CAO) à Loubeyrat (Puy-de-Dôme) a fait l'objet d'une tentative d'incendie volontaire dans la nuit de dimanche à lundi, a-t-on appris auprès de la préfecture. Une enquête a été ouverte à ce sujet.
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