Les policiers en colère après les "violences" (sic, selon la presse) dans l'Essonne
Deux syndicats de police appellent à des rassemblements silencieux mardi
Un autre syndicat appelle à une "grève du zèle" dans l'Essonne pour réclamer des moyens adaptés après les violences contre des policiers ce week-end dans le département.
Le ministre de l'Intérieur et Manuel Valls ont fait la tournée des popotes, lundi matin, en visitant plusieurs commissariats de l'Essonne, département où Valls a été député-maire, à Evry. Le premier ministre a une nouvelle fois assuré comme à d'autres avant eux, que les auteurs des violences sur les policiers attaqués par une quinzaine d'incendiaires mineurs à la Grande Borne et dont l'un, encore entre la vie et la mort, hurlait "Aide-moi! Aide-moi! Je suis en feu", seraient "appréhendés" et "jugés sévèrement"... Une mise en cause de la chaîne judiciaire, notamment depuis le passage de Christiane Taubira au ministère de la Justice.
Mais "il n'y a pas de zone de non-droit", a clamé le chef du gouvernement, niant l'évidence de leur existence jusque sur le terrain des agressions.
La plupart des syndicats de police considère donc que le gouvernement ne leur a pas encore donné les moyens de faire face à cette "violence endémique" dans des zones dites "sensibles" par la presse.
Alternative-police CFDT et le syndicat des cadres SCSI-CFDT, pourtant inconditionnels du gouvernement socialiste, appellent en conséquence les policiers à des SCSI-CFDT mardi devant tous les commissariats de police.
"En dépit de propos rassurants, il existe toujours des zones de non-droit en France, aux mains de quelques gangs délinquants et criminels qui se radicalisent d’année en année", maintiennent-ils dans un communiqué.
Le syndicat Alliance, majoritaire chez les gardiens de la paix, a appelé pour sa part les policiers de l'Essonne à faire une "grève du zèle" et à se contenter de répondre aux urgences. Ce syndicat lance aux policiers de l’Essoonne la consigne de ne plus intervenir que sur appel.
"On attendait des réponses fortes, cela n'a pas été le cas", a dit sur BFM TV Claude Carillo, délégué départemental du syndicat, qui a déploré le flou du premier ministre sur un renforcement en cours des effectifs, voire à venir.
"Depuis des années, il y a une vision comptable de la sécurité qui est en totale inadéquation avec la réalité", a déclaré pour sa part sur Twitter le syndicat Unité SGP Police.
Pour le Syndicat des commissaires de la police nationale (SCPN), il y a "urgence à proclamer une grande mobilisation pour imposer à tous le respect des lois comme des fonctionnaires chargés de les faire appliquer".
Interrogé sur la santé du policier le plus sérieusement blessé, victime de graves brûlures, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve a déclaré que son état reste "stationnaire". "Je suis convaincu qu'il se remettra."
Le parti Les Républicains (LR) a demandé la démission du ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve.
Quatre membres des forces de l'ordre ont été blessés samedi, dont deux grièvement, lors de l'agression commise par une quinzaine de jeunes malfrats qui ont tenté de les assassiner en jetant des cocktails Molotov sur leurs véhicules de service - et en les empêchant de s'en extraire- près du quartier sensible de la Grande-Borne, à Viry-Châtillon.
L'incident s'est produit lors d'une mission de garde statique d'une caméra de vidéosurveillance endommagée à deux reprises ces dernières semaines après son installation par la mairie à un carrefour théâtre de nombreux vols à la portière (ou 'car-jacking').
Ces assassinats manqués ont suscité l'indignation de responsables politiques et valu au gouvernement de nombreuses flèches des responsables en lice pour l'élection présidentielle de 2017.
Je comprends la colère de nos policiers.Il faut renforcer leurs effectifs,durcir la réponse pénale,la répression. Pas de zones de non-droit— Alain Juppé (@alainjuppe) 11 octobre 2016
"Un État fort c'est un État qui ne recule pas, un État qui met fin aux zones de non droit. #ViryChatillon", a ainsi écrit Alain Juppé, candidat à la primaire de la droite, sur Twitter.
En meeting dimanche au Zénith de Paris, l'ancien président Nicolas Sarkozy a dénoncé "un scandale, une honte".
"Il est évident que M. Cazeneuve ne peut plus poursuivre sa mission", a déclaré à la presse Valérie Debord, porte-parole LR, qui reproche au gouvernement son "laxisme".
Présidente du Front national, Marine Le Pen a promisdans un tweet de "rétablir l'autorité sur chaque mètre carré du territoire national".
Cette agression de la République activera-t-elle enfin la répression?
"La prochaine étape, c'est d'aller à l'intérieur de la Grande Borne pour faire cesser tous ces trafics".
Suite à cette démonstration de la volonté de meurtre de représentants de l'ordre républicain en France, Jean-Marie Vilain, le maire UDI de Viry-Châtillon, a livré publiquement le ressenti de la population qui vit dans la peur: "aller à l'intérieur" de la cité, puisque la police n'ose plus s'y aventurer depuis que les voyous sont convaincus de leur impunité.
Une des nombreuses zones de non-droit ?
La Grande Borne n'est que l'une d'entre elles. Certes les agents de proximité font ce qu'ils peuvent avec les moyens dont ils disposent, tandis que Manuel Valls refuse d'admettre la réalité, encore plusieurs fois depuis ce week-end.
Quoi qu'en dise le pouvoir socialiste, ce quartier isolé est devenu une plaque tournante du trafic de drogue en région parisienne. Jean-Marie Vilain le reconnaît volontiers : "C'est un quartier très compliqué. Cela fait maintenant une vingtaine d'années que l'on sait que des trafics de drogue de tous les stupéfiants possibles et imaginables ont lieu à la Grande Borne."
Depuis 1995, cette commune était administrée par un maire PS, devenu secrétaire national du Parti de gauche, Gabriel Amard - beau-père de Jean-Luc Mélenchon avec qui il quitta le PS le 7 novembre 2008 (désigné tête de liste du Front de Gauche dans le Grand Est pour les élections européennes de 2014, il est désormais président de l'association 'La Gauche par l'Exemple', qui rassemble les élus du PG et apparentés) - jusqu'en 2006, puis par une communiste, Simone Mathieu, PCF, jusqu'en 2014.
C'est pourquoi, alors que les immeubles de la Grande-Borne sont situés sur les deux communes, Mélenchon insiste pour "assigner" la tentative d'assassinats à "certains", non pas de Viry-Chatillon, mais de Grigny, PCF... Le torchon brûle aussi entre les communistes et le Parti de gauche !
Je ne suis pas d'accord pour qu'on assigne toute la population de #Grigny à l'acte de quelques uns. #LeGrandJury #RTL #LCI— Jean-Luc Mélenchon (@JLMelenchon) 9 octobre 2016
La société bourgeoise libérale n'est plus responsable des actes commis par "quelques-uns" ?
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