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mardi 2 novembre 2010

PS: Benoît Hamon affaiblit son parti


Travail de sape au profit de Besancenot (NPA)?

Une parenté comportementale Benoît Hamon - Besancenot

Benoît Hamon est un agitateur qui n'épargne pas le PS
En septembre, son meeting commun avec Olivier Besancenot du NPA avait été dénoncé en interne par les partisans d'une ligne sociale-démocrate (Lire l'article sur le sujet : "Hamon se rapproche de Besancenot: Moscovici et Collomb confient leur 'malaise'").
Le vendredi 15 ocobre dernier, Europe 1 annonça dans sa rubrique "Le buzz politique" (son toujours pas mis en ligne, vendredi, à 19h45) que Benoît Hamon s'apprêterait à effectuer une visite au Vénézuéla pour voir... Hugo Chavez, président du Venezuela depuis 1999, après plusieurs coups d'état avortés. L'hebdomadaire britannique The Economist accuse le lieutenant-colonel Chávez, qu'il qualifie d'autocrate, de prendre une série mesures violant la constitution de 1999 qui font soupçonner le créateur du Mouvement révolutionnaire bolivarien 200 de vouloir s'organiser une « présidence à vie ».
Des fréquentations qui ont de quoi énerver les démocrates.

Un extrémiste dérangeant, voire dangereux

Interrogé sur RTL sur les retraites mardi 19 octobre - tout porte-parole du PS qu'il soit - Hamon s'est démarqué de la position du parti sur l'allongement de la durée de cotisation. Alors que le PS a acté les 41,5 ans de cotisation à l'horizon 2020 prévus dans la réforme Fillon de 2003, l'agitateur du PS a affirmé qu'en cas de victoire en 2012, la gauche mettra "en débat" cette question.

Le soir même, devant le bureau national du PS, alors que les strauss-kahniens ouvraient son procès, Martine Aubry n'a pas eu le choix de ne pas désavouer son porte-parole, appelant à ne pas se désunir, notait Le Monde. Et le jeudi suivant, elle devait se fendre d'une mise au point en réaffirmant la position du PS, face à son aile gauche.

Le fauteur de troubles irrite singulièrement l'aile droite du PS

L'éventuelle rencontre du porte-parole du PS avec Chavez et sa position sur les retraites mettent les strauss-kahniens en rage et la patronne des socialistes Martine Aubry se retrouve dans l'embarras.

La droite du PS porte les tensions socialistes sur la place publique
Les modérés n'ont pas trouvé d'autre issue que de porter leurs critiques dans les media.
Jeudi 14 octobre sur France Inter, Manuel Valls a qualifié de "faute politique" la déclaration de Hamon.
Et le lendemain, les partisans de Dominique Strauss-Kahn apportaient leur soutien. Jean-Marie Le Guen estima en effet dans Le Parisien que le PS n'a pas à "courir après Mélenchon" (article payant).
Pour le courant de Martine Aubry, Marisol Touraine, chargée des retraites [et épouse de notre ambassadeur au Mali], lâcha sur Public Sénat que "tout ce qui vient susciter le doute sur la cohérence d'ensemble" du projet du PS sur les retraites "est mal venu".

Le trublion n'est pas un simple poil à gratter

Au PS, les adversaires de Benoît Hamon le suspectent de se positionner pour les primaires.
"Hamon veut se présenter contre Dominique Strauss-Kahn et tenter de rassembler la gauche de la gauche. Il tente de coller aux manifestants pour ne pas laisser le seul espace à Jean-Luc Mélenchon. Ce qui est gênant pour le PS, c'est qu'on ne sait pas s'il s'exprime en tant que futur candidat ou en tant que porte-parole. Martine Aubry doit éclaircir cette question", enrage un socialiste dans un article du Monde intitulé "Benoît Hamon met en difficulté le Parti socialiste sur les retraites".


Benoît Hamon se justifie
Le Post a recueilli ses propos le 22 octobre

=> Sur son éventuelle visite à Hugo Chavez au Vénézuéla

Benoît Hamon assure que ce déplacement "n'est pas encore confirmé". "J'ai reçu plusieurs invitations pour des visites à l'étranger, dont une au Vénézuéla, en Equateur ou au Québec", explique-t-il au Post. Mais s'il y va, va-t-il rencontrer Chavez ? "J'ai très envie d'aller voir tout le monde et si je vais là-bas, je vais évidemment rencontrer le président vénézuélien", assure-t-il.

"Je ne vais pas dire non car cela ferait réagir les strauss-kahniens", ironise-t-il. Avant de lancer, sûr de lui [et de mauvaise foi]: "Je vois mal qui va me faire le reproche d'aller voir un dirigeant de gauche..."

Le porte-parole du PS explique par ailleurs que si certains aspects de la politique du président socialiste vénézuélien lui paraissent "intéressants", comme son "expérience économique et monétaire", il ne partage pas la proximité d'Hugo Chavez avec le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, l'attribution du coup d'Etat en Equateur aux Etats-Unis ou "ce qu'il fait sur la presse".

=> Sur sa position sur les retraites et les remous au PS
"Ça ne m'empêche pas d'être unitaire", assure-t-il. "Ce n'est pas pour jouer ma propre partition. J'essaie de placer le PS dans une position optimale pour 2012", explique au Post Benoît Hamon.

Avant de se montrer un peu plus virulent : "Mon objectif, c'est que le PS prenne en compte les aspirations des classes populaires. Des fois, au PS, je sens plus la tentation d'être crédible par rapport aux agences de notation, que par rapport aux salariés."

=> Que pense-t-il des critiques des strauss-kahniens ?
"Ça ne m'a pas bouleversé", ironise-t-il. Avant de lâcher [cette menace] avec le sourire : "La prochaine fois que Le Guen et Valls participeront à un colloque du club de Copé, 'Génération France', je me souviendrai d'eux..." "Être social-démocrate, ça ne veut pas dire être social-libéral", selon lui. Et quand on lui demande s'il redoute un retour de DSK, [la petite vipère] préfère ne pas répondre...

=> Et Martine Aubry ?
II l'a bien plongée dans l'embarras... "Je ne dis pas qu'elle n'aurait pas préféré que cela ne se passe pas... [sa prise de position sur RTL, ndlr]."


=> Veut-il occuper l'espace à gauche pour ne pas laisser le champ libre à Mélenchon et/ou Besancenot ? Benoît Hamon confirme qu'il a de la concurrence sur sa propre aile gauche: "Besancenot et Mélenchon peuvent se faire une belle pelote à gauche si le PS n'est pas assez fort sur les questions économiques et sociales."

En somme, Benoît Hamon s'efforce de pousser le curseur du PS le plus à gauche possible d'ici 2012. Peu lui chaut de créer des remous au PS, qui ne jure que par l'unité: il nourrit le secret espoir de s'ouvrir un passage.

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