Hommage à Charles de Gaulle, l'homme et l'oeuvre
Le chef de l'État était mardi à Colombey-les-Deux-Églises pour commémorer les 40 ans de la mort du général de Gaulle, le 9 novembre 1970. Sous la célèbre croix de Lorraine qui domine la dernière demeure de l'ex-président, c'est par un temps gris de novembre que le président a rendu hommage au général, devant François Fillon, ses ministres Michèle Alliot-Marie, Luc Chatel, élu régional, des chefs de l'UMP Xavier Bertrand et des députés du parti présidentiel à l'Assemblée nationale, Jean-François Copé.
Dans ces collines majestueuses, et dans cette atmosphère déjà très barrésienne, aux marches de la Lorraine, le chef de l'État a voulu se placer dans les pas du père de la Constitution de la Ve République et prendre avec lui de la hauteur.Au cimetière de Colombey, il n'a pas croisé la "nauséabonde" Martine Aubry qui, il y a quelques mois pourtant, n'avait pas hésité à enrôler le chef de la France Libre entre Voltaire, Zola et Zidane, pour dénoncer la politique du chef de l'Etat.
Nicolas Sarkozy a puisé dans l'héritage gaulliste
La famille gaulliste
Citations à l'appui, le Président de la République a souligné la continuité en évoquant tout ce qui, dans son action fait écho à celle de Charles de Gaulle. Il a d'abord célébré l'homme qui a toujours su concilier la «fidélité à soi-même» et la conscience que «lorsque rien ne change, il n'y a pas d'autre issue que le déclin».
La gestion de la crise
«Quand il avait dit que la politique de la France ne se faisait pas à la corbeille de la Bourse (…), à sa façon il appelait à la régulation des lois du marché», a-t-il ainsi estimé à la veille de prendre les rênes du G20.
Allusion au débat sur l'identité nationale
«Jamais un homme d'État n'avait compris aussi bien que (…) pour s'ouvrir aux autres il faut d'abord être assuré de ses propres valeurs, de son identité», a également rappelé Nicolas Sarkozy,.
Détermination
A l'heure où, à Paris, le Conseil constitutionnel donnait son feu vert définitif à sa réforme des retraites, le chef de l'État a aussi rappelé que le général de Gaulle n'avait «jamais reculé devant la nécessité de décider (…) parce qu'il savait qu'en repoussant la décision, les souffrances seraient plus grandes encore».
Légitimité présidentielle
Le président Sarkozy a également rappelé quelles sont les sources de son pouvoir et son autorité en citant le fondateur de la Ve République qui souhaitait que, du président, «émanent réellement toute décision importante aussi bien que toute autorité». Chacun, sauf à gauche et dans sa presse militante, aura ainsi fait un retour salutaire au texte de la Constitution de 1958, et se sera ressourcé. Le premier ministre n'est fait, ni défait par la presse, l'opposition ou la rue et le nouveau collaborateur de l'Elysée, quel qu'il soit, est nommé par le Chef de l'Etat dont il tient, et de lui seul, toute autorité.
Le président en exercice n'inaugure pas les chrysanthèmes
Quant à la nécessité des réformes, Nicolas Sarkozy l'a retrouvée dans un autre propos gaullien qui a fait crépiter les applaudissements : «si la France m'a appelé à lui servir de guide, ce n'est certes pas pour présider à son sommeil»…
La fidélité gaulliste affichée par président n'a pas fait l'unanimité. «Une imposture», a jugé le souverainiste Nicolas Dupont-Aignan, qui organisait une contre-célébration dans le cimetière de Colombey-les-Deux-églises quelques minutes après le départ du chef de l'Etat.
Après son discours, Nicolas Sarkozy a déjeuné à Colombey dans le restaurant La Montagne, racheté par l'un de ceux qui ont porté le cercueil du général. Michèle Alliot-Marie était placée à sa gauche et le président de l'Assemblée nationale, Bernard Accoyer, à sa droite. François Fillon, qui était en face de lui, a raconté quelques anecdotes sur le gaullisme. Le président a évoqué le cinéma en noir et blanc de l'époque et dit un mot sur l'idée - sans indulgence - que de Gaulle se faisait des journalistes. Nicolas Sarkozy a été nuancé sur le sujet: «Sur les retraites, les media ont peu parlé du fond, mais il y a eu un effort d'objectivité pour compter le nombre de manifestants», a-t-il observé.
Tirer un trait sur le mouvement syndical
La presse buzzante n'y a pas trouvé de quoi alimenter le flot des supputations sur le remaniement ministériel annoncé.
Rien, pas un mot, et pas une attitude n'a permis mardi d'interpréter la présence de François Fillon au côté de Nicolas Sarkozy comme un signe certain du premier ministre à son poste.
L'occasion ne s'y prêtait que pour les media mono-maniaques qui s'obsèdent de ce sujet pour ne pas s'attarder sur la validation de la réforme de la retraite par le Conseil Constitutionnel. Privés d'oxygène éditorial par l'asphyxie du mouvement syndical, les media manquent d'air et cherchent un second souffle. Les Français ne se laissent d'ailleurs pas distraire de leurs préoccupations quotidiennes.
La presse tourne à vide
Mais tandis qu'elle nous 'gave', elle accuse le pouvoir de la laisser à la portion congrue.
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