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samedi 20 novembre 2010

Le PS français, dogmatique et archaïque entre tous

Martine Aubry, tenante du socialisme étatique

Un constat d'Ivan Rioufol pour Le Figaro du 10 novembre 2010

Non, le PS n'a pas changé...

Le parti socialiste français, tel que son porte-parole Benoît Hamon le représente, reste un cas.
Alors que la gauche, partout en Europe, se convertit en urgence au réalisme économique en acceptant de réduire le trop dispendieux Etat-providence, le texte du PS sur "l'égalité réelle", adopté hier soir [mardi 9 novembre], persiste à raisonner sur une société immuable ou presque depuis 1981. Négligeant les déficits publics déjà abyssaux, ce préprogramme de gouvernement propose notamment l'instauration d'une allocation autonomie pour les étudiants, une aide pour la recherche d'un emploi, une autre pour les départs en vacances, et j'en passe. A croire que les socialistes, à force de s'imaginer portés par l'antisarkozysme, se sont auto-convaincus de leur aptitude à répondre à la crise qu'ils voient toujours comme celle du libéralisme. Ceux qui pensaient que la gauche dogmatique ne pouvait raisonnablement rester dans sa bulle 'interventionniste' doivent se rendre à l'évidence: non, le PS n'a pas changé..

Cet ancrage à gauche, cautionné par Martine Aubry, désole les réformistes du PS qui se sont abstenus (à 12 votes, contre 59 approbations). Ce mercredi, sur RTL, François Rebsamen, sénateur-maire de Dijon, a évoqué "un concours Lépine des propositions", en reprochant au porte-parole "une vision quelque peu étatiste et simpliste de la société". François Hollande n'est pas loin de penser comme lui.

Reste que cette radicalisation ressemble à une opposition à la candidature de Dominique Strauss-Kahn, que l'on n'imagine pas cautionner de telles idées. Le FMI qu'il préside a récemment donné satisfecit à la France pour sa réforme "importante et substantielle" des retraites. Pour sa part, Claude Bébéar, président d'honneur de l'assureur Axa-groupe, a rappelé récemment, dans un entretien au Monde (31 octobre), qu'il avait confié il y a trente ans aux jeunes économistes Dominique Strauss-Kahn et Denis Kessler (ancien vice-président du MEDEF] une étude sur le financement des retraites qui concluait à la nécessité de créer des fonds de pension, ces mots qui font hurler la gauche

Bien sûr, la majorité aurait intérêt, à première vue, à voir la candidature DSK retoquée par un PS préférant l'attrait de l'extrême-gauche à celle d'un renouveau social-démocrate. Le patron du FMI serait, en effet, un candidat dangereux contre Nicolas Sarkozy, dans la mesure où il pourrait attirer sur lui des voix de la droite, tant les deux hommes sur bien des points se ressemblent. En revanche, je ne vois pas un PS mélanchonnisé, c'est-à-dire passéiste, doctrinaire, paranoïaque [hystérique ?], attirer une opinion qui ailleurs en Europe fuit ce profil usé et considéré comme inapte à répondre aux actuels bouleversements. Je n'ose imaginer les dégâts supplémentaires que subirait la France si, par accident, ce PS-là arrivait au pouvoir, à l'occasion d'un duel de second tour contre le FN, lui-même victorieux de l'UMP au premier tour.

Mais vu la constance que semble vouloir mettre la droite à se diviser (Jean-Louis Borloo, qui n'aura pas Matignon, annonce "qu'ils vont voir ce qu'ils vont voir"), tout reste possible...

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