POUR

LA &nbsp LIBERTE &nbsp D' EXPRESSION

Free speech offers latitude but not necessarily license

jeudi 24 mai 2007

Pierre Rosanvallon, l'Amoco-Cadiz de la gauche

Le penseur de la contre-démocratie est-il un imposteur?
Pierre Rosanvallon impressionne les esprits faibles avec un concept nouveau qui parvient à combler le vide intellectuel de la gauche en mal d'idées. C'est dans ses publications que puisa l'équipe de campagne de Sa Cynique Majesté Royal , sans le dire et sans retenue. C'est dire si les amateurs du montage d'élucubrations de Rosanvallon sont en manque d'imagination, et peu critiques. Des échos Rosanvallonnesques sont donc perceptibles dans le pacte présidentiel de la Cynique susnommée. Et leur retentissement dans la caisse de résonance archi-vide de ce pacte ne constitue donc pas une reconnaissance qualitative, bien au contraire! Si M'dame Royal adhère à la fameuse théorie fumeuse de Rosanvallon, c'est que Miss Boulettes, la candidate socialiste, est aculturée et que son choix s'est effectué par défaut...

Alors il convient maintenant de ressortir les lignes de Rosanvallon pour ... Le Nouvel Observateur. Elles apparaissaient déjà circonstancielles, à l' époque. Rétrospectivement, elles prennent désormais tout leur sel . Jugez-en, repercutées par François Armanet et Gilles Anquetil, de l'hebdomadaire de Jean Daniel et Jacques Julliard, qui est comme d'autres indépendant de toute influence Sarkozienne... et qui ont exercé une pression démocratique sur leurs lecteurs en faveur de Sa Cynique Majesté Royal!

Les débats de l'Obs
Ce que révèle la campagne, par Pierre Rosanvallon.
"Le fondateur de la République des Idées et professeur au Collège de France analyse les interrogations des Français et de la gauche à la veille du vote. ['analyse' qui n'a rien de scientifique ni d'objectif, rappelons-le!]

Perplexité
L'intérêt des Français pour cette campagne présidentielle a été massif. Trois raisons expliquent cet engouement. Premièrement, nous assistons à une compétition très ouverte dont le résultat est toujours indéterminé. [La sincérité des journalistes militants éclate donc dès les premiers mots, puisqu'à laz date de publication - - tout le monde donnait déjà la socialiste battue! L-opération consistait donc à tromper le lecteur...] Il y a une dimension de feuilleton qui tient en haleine. Ensuite, elle met en scène une nouvelle génération de figures politiques - à l'exception de Le Pen - que l'on souhaite mieux connaître en les passant quotidiennement à la question. Mais le troisième facteur est le plus important. Si cette campagne passionne les électeurs, c'est, paradoxalement, parce qu'ils sont désorientés. Le taux d'indécis à la veille du scrutin est ainsi spectaculairement élevé. Chacun cherche à comprendre, à trouver ses marques. Pour beaucoup, le rapport entre adhésion à un candidat et rejet d'un autre reste fluctuant. Cette désorientation générale s'explique par une grande difficulté individuelle et collective à se repérer dans un nouvel univers politique qui n'est plus structuré par des processus évidents d'identification. [Royal est annoncée comme un précurseur victime de l'impréparation et de l'immaturité de l'électorat...] Le phénomène n'est pas nouveau, mais il s'est brutalement imposé avec la disparition concomitante de la scène d'une génération d'acteurs arrivés dans les années 1960, qui appartenaient encore à l'ancienne politique des identités stables. La présence de Chirac d'un côté, celle du mitterrandisme-jospinisme de l'autre ont gommé le problème pendant un temps. Les critères de choix sont aussi brouillés par de nombreuses contradictions. Vote-t-on pour ou contre ? La dimension du rejet semble plus grande que celle du projet. La défiance [le mot est lâché: les journalistes sont véritablement sous influence: ils ne pensent pas; ils répètent servilement... Car eux sont matures!] est plus forte que la confiance. L'électeur semble gouverné par une sorte de principe de précaution alors qu'il a perdu beaucoup de ses illusions et ne croit plus aux promesses. Brouillage idéologique et brouillard politique se lient. Cette perplexité générale est pour moi le sujet majeur de réflexion sur l'état de notre démocratie. [Rosanvallon est-il monomaniaque? Cherche-t-il à souligner que son idée unique et réductrice justifie le qualificatif de 'populiste' associé à ses propos? Ils sont manifestement adaptés à un public qu'il juge peu évolué et ne prétendent pas constituer une pensée structurée en système?]

Fluctuations
A l'exception de celles de Jean-Marie Le Pen, les positions des principaux candidats en compétition apparaissent aussi assez fluctuantes. On a en partie le sentiment d'être sortis d'une « politique des programmes » sans que soit apparue une véritable « politique des projets » articulée sur des concepts forts. [aveu de sa non-lecture du projet de Sarkozy et d'un sectarisme incompatible avec sa qualité supposée d'expert: les mettre tous dans le même panier nest pas sérieux!] L'effet est particulièrement frappant du côté de la candidate socialiste. A gauche, il est clair que personne ne sait aujourd'hui dans quel sens il faudrait redéfinir un nouveau progressisme. Cette panne intellectuelle la mine aujourd'hui en profondeur. La droite a moins de problèmes, car sa perspective est plus simple : gouverner le statu quo [la perspicacité de l'expert engagé n'est-elle pas aveuglante depuis que Sarkozy est président et perturbe déjà les habitudes des analystes politiques? Rosanvallon est de la race des simplistes imperturbables...] . Les gauches dans le monde sont toutes confrontées au même problème. Elles ne sont plus fortes que lorsque les compétitions électorales sont déterminées par des oppositions clarifiantes (vote anti-Bush ou anti-Berlusconi par exemple) . La gauche n'est plus capable de battre la droite que dans certaines circonstances. [Et Royal n'a pourtant pas réussi là où ses camarades ont réussi: elle a été anti-Sarkozyste sans respect aucun de la personne, elle diabolisé à outrance et a pris une dégelée... Ce bon Rosanvallon va devoir faire l'effort de revoir sa copie!] Du même coup, la gauche de gouvernement ne se transforme pas en gauche de projet. D'où le problème. [Il nous amène au coeur de sa préoccupation obsessionnelle]

Démocratie
L'accent mis sur la démocratie a été incontestablement le point fort de Ségolène Royal. On peut, certes, discuter dans le détail ses propositions institutionnelles, mais on ne peut lui dénier l'originalité d'avoir pris conscience qu'il y a en France une demande très forte de changement née d'une insatisfaction devant les formes traditionnelles du gouvernement représentatif. [Rosanvallon rend hommage ici à celle qui l'a lu...] Elle a compris [!?] qu'il fallait passer à une nouvelle étape du progrès démocratique. Elle a tenté à travers sa phase préliminaire participative de mettre en oeuvre cette dynamique. Les ricanements, voire l'indifférence, des autres candidats face à sa démarche sont pour moi un très mauvais signe. [A travers Royal, Rosanvallon s'est-il senti moqué, ridicule et humilié?] Ils démontrent qu'ils n'ont rien compris à l'enjeu. [Les imbéciles!] Ségolène Royal a su exprimer cette attente démocratique des Français mais sans vraiment parvenir à lui donner une issue institutionnelle. [Rosanvallon est donc entouré d'incapables, dont la 1ère est la candidate socialiste, ce que 53% d'électeurs savaient, sauf lui!] L'exemple des jurys citoyens le prouve bien. Elle a beaucoup fluctué sur la façon de les concevoir et, du coup, l'originalité du projet s'est un peu émoussée.[Voilà que Rosanvallon se sent trahi! Encore un qui dans sa grande sagesse reconnaît -implicitement, attention!- avoir sur-estimé Miss Boulettes...]

Ségolène Royal a compris que le citoyen veut désormais s'exprimer et mettre à la question les pouvoirs. [Rosanvallon en revient toujours obstinément à l'idée de sa vie, son enfant unique] La société n'accepte plus d'être coupée en deux entre les « experts » et les « incompétents ». [Les élections ont-elles suffi à démontrer qui sont les incompétents?] Il faut donc trouver de nouvelles formes de « participation » (le mot est cependant un peu gênant car trop global) citoyenne à la politique. Mais aucune ne peut ni ne doit constituer une solution unique. La démocratie de l'avenir ne peut être que plurielle. Les activités de surveillance, de contrôle, la participation au débat doivent se compléter. Aujourd'hui, ce qui fonde la légitimité politique, ce n'est plus simplement l'élection [= CONTRE DEMOCRATIE], c'est aussi le comportement quotidien de l'élu et le fonctionnement des institutions : la question de la « qualité » démocratique est devenue essentielle. La démocratie est intermittente. Elle doit devenir permanente. Il faut passer d'une démocratie de mandat à une démocratie d'interaction entre les citoyens et les pouvoirs. [HALTE: DANGER! court-circuitage annoné du peuple, progressivement mais sûrement!] Quand on crée par exemple une Commission nationale de Déontologie de la Sécurité, c'est qu'on devine que le pouvoir ordinaire des institutions ne suffit pas. [Ou que l'on capitule; qu'on est inconscient de l'engrenage dans lequel on met le doigt.] Il faut une démocratie plus réflexive, plus plurielle. [plus diffuse, incontrolable] Les institutions classiques de représentation et de négociation sociales sont de leur côté aussi en crise. J'ai été frappé par le rôle très discret joué par les syndicats dans cette campagne [supplantés par les associations, réseaux et collectifs], alors que tous les sondages indiquent que l'emploi et le pouvoir d'achat sont au centre des préoccupations des Français. [conséquence d'une instrumentalisation des mécontentements -par la rue, dans la rue, Monsieur Rosanvallon! En somme, la démocratie 'citoyenne', vous échappe, Dr Jekyll?] Les candidats eux-mêmes ont boudé les syndicats. La chose aurait encore été impensable il y a cinq ans. [Avant que Mrs Hyde, votre Royal créature, ne se libère!] Seules quelques ONG orientées vers la défense de l'environnement ou les problèmes humanitaires ont semblé animer le débat électoral en tant qu'« institutions d'alerte ». [le Dr Rosanvallon déclare: 'Nicolas Hulot, connaîs pas!']

Les candidats
Le discours de Nicolas Sarkozy est inquiétant car il ne cherche pas à constituer une communauté de citoyens [le critère est suffisant et définitif?], c'est-à-dire à proposer des éléments de redistribution acceptés par tous pour combattre les inégalités. Sarkozy ne pense la communauté des citoyens qu'à partir de principes d'exclusion, de séparation ou au contraire d'assimilation autoritaire. La nation est pour lui un bloc qui se constitue contre un autre. C'est une logique de l'affrontement. On ne peut définir la citoyenneté uniquement par des barrières, en refusant les ouvertures. [La lutte des classes, c'est quoi? Et ça vient d'où? Qui est-ce qui se targue encore de 'détester les riches'? Qui pratique concrètement l'exclusion sinon le camarade Hollande, le plus modéré d'entre eux?]
Il est certain que le discours « ni droite ni gauche » de François Bayrou a de son côté épousé le climat de désorientation générale des citoyens. [Sincérité ou opportunisme?] Il exprime incontestablement un désenchantement partagé. Mais Bayrou ne propose aucune solution pour en sortir. Il est un symptôme, pas un remède. On a fait à Ségolène Royal lors de cette campagne un perpétuel procès en incompétence politique. Dans ce brevet d'incompétence qui lui est décerné par la droite, il y a bien sûr beaucoup de mauvaise foi. [Exemple, un seul?] Mais il est aussi le reflet du fait que les grandes questions économiques et sociales n'ont pas été au coeur de sa campagne. [Que n'a-t-elle fait usage de son incommensurable et inégalable compétence économique, puisque l'ancien ministre de l'Economie, son concurrent de droite, n'a pas impressionné Rosanvallon, autre économiste distingué, apte à juger de tout...]
Ségolène Royal a en fait surtout voulu mettre l'accent sur sa personnalité, elle a pensé que la question de sa « capacité d'incarnation » était première. Sa force a en effet été, à certains moments, d'avoir trouvé un langage en rupture, décalé, dans lequel la société avait le sentiment de se retrouver, d'échapper à la langue de caoutchouc. [le culte larvé de la personnalité, la rhétorique et le vedettariat, plutôt que le réalisme et la compétence économique, voilà l'option Rosenvallon, relayée par le Nouvel Observateur!]
Les inquiétudes face à la mondialisation ont nourri le désarroi des citoyens. [Les citoyens, au nom de qui les socialistes parlent volontiers et en permanence, ont prouvé le contraire par leur vote nettement majoritaire. Le Sieur Rosanvallon s'arroge le droit de penser et parler pour le peuple citoyen: une façon de s'approprier le pouvoir en muselant la démocratie. Sa Cynique Majesté Royal, son admiratrice éclairée, s'apprêtait à faire de même!]
La question : que peut encore le politique ? est devenue centrale. L'irruption d'un nouvel âge du politique ajoutée à la mondialisation, à la panne intellectuelle de la gauche, à la crise du langage politique, tout cela se conjugue pour que le citoyen soit en attente d'une redéfinition de la place de la politique dans la société et fait que ses perplexités sont plus fortes que ses certitudes. [Le peuple serait donc en attente du messie? Mais Rosanvallon lui est apparu sous les traits de M'dame Royal, et mieux, de DSK!... Un peuple qui serait en attente serait un bien piètre interlocuteur, mais les socialistes, façon Rosenvallon, s'en satisferaient facilement: et vive la démocratie confisquée. Parce que 'citoyenne' dans ces conditions, ce serait alarmant!]

La gauche et la droite
La droite et la gauche ont toujours un sens. [Tant pis pour Bayrou!] Les politiques qui ont pour effet objectif de favoriser les gagnants et d'orienter les perdants vers un assistanat de plus en plus encadré sont incontestablement de droite. [C'est nouveau: une fausse vérité assénée et non démontrée. Elle est en revanche contredite par l'expérience jospinnienne, mais Rosanvallon est manifestement coupé de la réalité!] Le conservatisme culturel est en revanche dorénavant moins clivant. Car, c'est évident, les frontières gauche-droite ont bougé dans ce domaine. Il y a ainsi un repli conservateur de personnes autrefois de gauche dès qu'il s'agit de l'école par exemple. Ce repli doit être compris à mon sens comme une sorte de position refuge, correspondant à une difficulté à redonner un sens positif au réformisme sur les autres terrains. [La neurasthénie guette Rosanvallon, plus que le peuple de France: qu'il cesse de nous déprîmer!] La gauche est à cet égard en panne parce qu'elle a cru que son débat interne se réduisait simplement à une bataille entre modérés et radicaux, disons entre Strauss-Kahn, Emmanuelli et Besancenot. Comme si la social-démocratie n'était que l'extrême-gauche moins 20% ! Ou l'inverse ! Il faudra rompre avec cette approche pour sortir de l'ornière. [Pierrot, le petit mécano du Collège de France, a trouvé la panne. Alléluia!]
Historien, Pierre Rosanvallon est professeur au Collège de France. Il préside la République des Idées et est l'auteur de nombreux ouvrages, dont « le Modèle politique français » (Seuil). Il a publié l'automne dernier un essai important : « la Contre-Démocratie. La politique à l'âge de la défiance », également au Seuil."

La défiance? Le vote de défiance aux socialistes -et à Rosanvallon et consorts- est sans appel!
Le Nouvel Observateur -c'était, le croirez-vous?, la semaine du 19 Avril 2007 ! - a fait ce qu'il a pu pour populariser, voire vulgariser, une pensée aussi profonde et élaborée que celle de Rosanvallon. Une large majorité d'électeurs a donc su l'estimer à sa juste valeur...
Mais ces électeurs ne sont pas les citoyens dont rêve Rosanvallon...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Vous pouvez ENTRER un COMMENTAIRE (il sera modéré):