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mardi 15 mai 2007

Jean-Pierre Jouyet: en long et en large

... et en transversales : ses réseaux
Sa Cynique Majesté Royal est un dommage collatéral des années socialistes.
L'Expansion
nous offrait le 29/10/2003 un portrait de l'homme et des réseaux Jouyet:
Choyé par Lionel Jospin, loué par Francis Mer, le directeur du Trésor manie comme personne les amitiés éclectiques.
Le montage des plans de sauvetage des entreprises françaises en difficulté - Alstom comme France Télécom - et leur défense auprès de la Commission européenne, c'est lui. La préparation des grands sommets internationaux et européens, c'est encore lui. La gestion des 1 000 milliards d'euros de notre dette publique, c'est toujours lui. Tout comme la mise sur le marché des participations de l'Etat dans le Crédit lyonnais, dans Renault ou demain dans Air France. [Que la Cynique Majesté Royal le veuille ou non, le révèle ou non, c'est son ami ...] Lui, c'est Jean-Pierre Jouyet, directeur du Trésor, un homme très discret, catholique engagé depuis toujours à gauche, et qui réussit la prouesse d'être choyé par Lionel Jospin, dont il fut directeur adjoint de cabinet à Matignon, et loué par Francis Mer, l'actuel ministre des Finances. [l'article date de 2003]
Nommé directeur du Trésor en juin 2000, ce fils de notaire [comme Hollande est fils de médecin] de 49 ans qui, adolescent, rêvait de devenir préfet en écoutant Jacques Brel ou les Rolling Stones, navigue dans les arcanes du pouvoir depuis plus de vingt ans. « Il connaît tout le monde », confirme son ami avocat Jean-Pierre Mignard. De Jacques Chirac, rencontré pour la première fois au début des années 70, à Francis Mer, en passant par Jacques Delors, Michel Camdessus, l'ancien directeur général du FMI, ou Jean-Cyril Spinetta, le PDG d'Air France, Jean-Pierre Jouyet dispose d'un réseau éclectique où se côtoient les plus grands noms de la République et des affaires.


Fidèle en amitié, il a constitué son cercle le plus proche de ses anciens condisciples de l'ENA. « Une promotion exceptionnelle - Voltaire, 1980 -, avec de fortes personnalités qui ont toutes très bien réussi », note ce féru de littérature et de sport, inconditionnel de l'AS Monaco : Henri de Castries, le président du directoire d'Axa, Jérôme Bédier, le président de la Fédération des entreprises du commerce et de la distribution, Jean Chodron de Courcel, le PDG de Chevreux...
Côté politique, outre Dominique de Villepin et Renaud Donnedieu de Vabres, le porte-parole de l'UMP, Jean-Pierre Jouyet compte parmi ses amis d'anciens étudiants de gauche de l'ENA : le couple François Hollande-Ségolène Royal, avec lesquels il révisait sous les pommiers de son jardin normand en sirotant du rhum ; Michel Sapin, ancien ministre socialiste de l'Economie ; Jean-Maurice Ripert, ex-ambassadeur de France en Grèce, et Frédérique Bredin, ancienne ministre de François Mitterrand, aujourd'hui directrice de la stratégie et du développement chez Lagardère Media.
Il se définit comme un « gaulliste social »
Roger Fauroux, l'un de ses mentors et ancien PDG de Saint-Gobain, l'a soustrait à l'Inspection des finances, en 1988, pour en faire son directeur de cabinet au ministère de l'Industrie. « J'ai pu rencontrer tous les grands patrons », reconnaît Jean-Pierre Jouyet. Notamment Francis Mer, chargé du destin d'Usinor.

Européen convaincu, il rejoint en 1991 Jacques Delors, son second père spirituel, à la présidence de la Commission européenne. D'abord comme conseiller puis, après le départ de Pascal Lamy pour le Crédit lyonnais, comme directeur de cabinet. Une expérience de quatre ans dont ce père de cinq enfants ressortira « plus libéral » et riche d'un copieux carnet d'adresses.
En 1995, alors qu'on lui propose d'intégrer plusieurs groupes industriels ou de retourner à l'Inspection des finances, ce « gaulliste social », comme il se définit lui-même, change de voie et devient associé au cabinet Jeantet, où il côtoie Hubert Védrine. « Je n'aime pas les situations acquises et je voulais relever le défi de travailler en profession libérale, dans un cabinet d'avocats », explique-t-il aujourd'hui. Deux ans plus tard, il refuse le poste de « dir cab » de Dominique Strauss-Kahn au ministère de l'Economie, préférant rejoindre Lionel Jospin à Matignon, pour prendre en charge les dossiers économiques sensibles. « C'est une fonction très exposée, qui m'a toujours attiré », confie-t-il. De cette aventure de trois ans, où il a notamment découvert le « monde complexe » des partenaires sociaux, Jean-Pierre Jouyet gardera des liens solides avec Nicole Notat, alors secrétaire générale de la CFDT. Mais aussi avec de grands banquiers : Baudoin Prot, le directeur général de BNP Paribas, et Daniel Bouton, de la Société générale.
Donné partant de la direction du Trésor, il peut aujourd'hui prétendre à n'importe quelle haute responsabilité, comme patron du FMI ou responsable de la Banque européenne d'investissement. Son nom a même circulé quand il a fallu trouver un successeur à Jean-Claude Trichet à la tête de la Banque de France. « Il peut aussi retourner dans le privé sans rien demander à personne », avance Roger Fauroux. « Je vois mal Francis Mer se priver d'un homme de sa qualité », confie un proche conseiller du ministre de l'Economie. Mais quand on demande à Jean-Pierre Jouyet ce qu'il voudrait faire, il répond en forme de boutade : « Travailler avec ma femme [Brigitte Taittinger, PDG des Parfums Annick Goutal] ou devenir commissaire européen. »

(mise en page PaSiDupes)

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